Dans ce film documentaire, des témoins racontent leurs souvenirs de cette répression avec des archives inédites[4]. Les témoignages sont ceux de veuves de victimes, d'une participante à la manifestation, mais également d'un chauffeur de métro et d'un agent hospitalier[5]. Parmi les images d'archives, on trouve des vidéos filmées depuis le poste de commandement de police[6].
Le film ne comporte pas de voix off, mais sur certaines images sans bande audio, des comédiens lisent les échanges reportés dans les rapports de l'époque[3].
À la sortie de son premier film, L'autre 8 mai 1945 – Aux origines de la guerre d'Algérie, Yasmina Adi se rend compte que le public établit une comparaison entre les événements du 8 mai 1945 et ceux du 17 octobre 1961, et également qu'il existe une confusion avec la manifestation de Charonne : elle décide de se lancer dans des recherches sur les événements du 17 octobre 1961[7]. Elle indique avoir eu accès aux archives de la Préfecture de police ainsi qu'à celles du gouvernement[7], rendues disponibles peu de temps auparavant[3]. Elle espère qu'il permette une prise de conscience[7],[3]. Elle assume que son film évoque peu le rôle de Maurice Papon[4] et rappelle la responsabilité du général de Gaulle, de Michel Debré, et de Roger Frey, alors respectivement président de la République, premier ministre et ministre de l'intérieur[3].
Le Monde regrette que le film ne fouille pas davantage l'approche historique, et relève que tous les témoignages actuels sont faits en arabe, alors que dans un film sur le même sujet comme Octobre à Paris, toutes les personnes parlent français[2]. L'Humanité parle d'un difficile travail de recherche[9]. Laura Tuffery dans Mediapart considère qu'il vient pallier une carence mémorielle et qu'il revient sur la dimension humaine de l'événement, tout en trouvant le ton juste[5]. La revue en ligne Critikat parle d'un excellent travail cinématographique et note une certaine parenté avec le polar[10].
Jhon Rachid indique avoir utilisé le film pour réaliser son court-métrage Jour de pluie[11].
Distinctions
2011 : Deuxième prix du documentaire arabe au Festival de Dubaï[12],[13].
2012 : Nomination au César du meilleur documentaire[14].
↑ ab et c« "Octobre à Paris" et "Ici on noie les Algériens" : le 17 octobre 1961, la justice se noya dans la Seine », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑ abcd et eBéatrice Vallaeys, « Seine macabre », sur Libération.fr, (consulté le ).