Ibn Jalal Tilimsani (en arabe : ابن جلال التلمساني), était un érudit musulman né à Tlemcen vers 1502-1503 et mort à Fès vers 1573-1574. Spécialiste des sciences religieuses et profanes, il fut mufti de Tlemcen avant de s'installer à Fès en raison de l'instabilité politique de la ville, et après avoir été approché par les Saadiens qui appréciaient ses connaissances.
Il dispensa alors son enseignement à la mosquée des Andalous, à Al Quaraouiyine et à la Grande Mosquée de Taroudant, transmettant son savoir à de nombreux érudits de la région jusqu'à sa mort.
Biographie
Abu Abdullah Muhammad ibn Abd al-Rahman ibn Ahmad ibn Abd al-Rahman ibn Jalal al-Maghrawi al-Tilimsani, connu sous le nom d'Ibn Jalal Tilimsani, est né à Tlemcen en 908 de l'Hégire (1502-1503). Il y a grandi et a acquis une vaste connaissance dans les sciences religieuses et profanes. Il a étudié auprès de nombreux érudits de la ville, notamment Abi Abdullah Muhammad ibn Musa, un faqih de Tlemcen, ainsi qu’Abu Othman Saïd ibn Ahmad al-Maqqari (oncle d'Ahmad al-Maqqari)[1].
Il a également été formé par Abu al-Abbas Ahmad ibn Ata Allah, disciple d'Ibn Ghazi al-Miknasi, et a approfondi ses connaissances en tafsir auprès d'Abi Marwan Abd al-Malik al-Burji. Ibn Jalal Tilimsani a aussi bénéficié des enseignements des disciples soufis de Mohamed ibn Youssef Sanoussi et d'Ahmed Ben Youssef al-Malliani, que son père fréquentait régulièrement, ainsi que d'autres érudits du Maghreb mentionnés dans l’ouvrage de Belkacem El Hafnaoui[1].
Ibn Jalal était un spécialiste des domaines tels que la théologie, le fiqh (jurisprudence islamique), la logique, le Tafsir (exégèse coranique), le hadith, et la littérature[2].
Ibn Jalal a d'abord exercé en tant que mufti de Tlemcen. Toutefois, l'instabilité politique, marquée par les conflits internes zianides, le mécontentement d'une grande partie des habitants face à l'arrivée des Ottomans et la pression des Saadiens de l'ouest, a conduit de nombreux érudits à quitter la ville comme Shaqroun Al-Wajdiji al-Tilimsani. Face à ce climat défavorable, il s'est exilé à Fès en 958 de l'Hégire (1551), durant le règne du sultan saadienMohammed ech-Cheikh, qui respectait son érudition[3].
Il a également attiré des oulémas de villes comme Marrakech, qui cherchaient à bénéficier de son savoir. Parmi ses élèves, Ahmed al-Mandjur, un érudit fassi, qui a laissé ce témoignage : « Il était un jurisconsulte monothéiste, érudit, mufti et prédicateur. Il m'a instruit en jurisprudence, théologie, hadith, littérature et d'autres domaines. Il était doté de dignité, de sérénité, d'une grande ambition et de générosité. »[5]
Ibn Jalal a continué à enseigner jusqu’à sa mort à Fès, le 8 Ramadan 981 de l'Hégire (2 janvier 1574)[6]. D'autres sources anciennes mentionnent qu'il est mort plutôt en 980 de l'Hégire (12 janvier 1573) et que sa tombe est près de celle du sultan Abdallah El-Ghalib[1].Le fils d'Ibn Jalal, Mohammed Al-Mourabit a suivi les traces de son père, devenant à son tour khatib à la mosquée des Andalous et à Al Quaraouiyine [4].
Références
↑ abc et d(ar) Belkacem El Hafnaoui, تعريف الخلف برجال السلف, الجزائر, فونتانا الشرقية، الجزائر, , p. 413-415
↑ a et b(ar) محمد بن عسكر الحسيني الشفشاوني, دوحة الناشر لمحاسن من كان بالمغرب من مشايخ القرن العاشر، تحقيق محمد حجي, Rabat, مطبوعات دار المغرب للنشر و الترجمة و النشر, (lire en ligne), p. 123
↑(ar) مسعود بقادي et محمد الزين, « هجرة التلمسانيين الى المغرب الأقصى خلال القرن 10ه/16م-العلماء أنموذجا- », مجلة الحكمة للدراسات التاريخية, vol. 6, no 2, , p. 124-126 (lire en ligne)
↑ a et b(ar) Abou El Kacem Saâdallah, Histoire culturelle de l'Algérie, Beyrouth, , p. 425-426
↑ a et b(ar) عادل نويهض, كتاب معجم أعلام الجزائر, Beirut, مؤسسة نويهض الثقافية, , 432 p., p. 76
↑(ar) قاصري محمد السعيد, « العُلماء والفُقهاء في الجزائر بين اضطهاد ونفي: منظومة الحكم العثماني واستقطاب واستغلال منظومة الحكم السعدي والعلوي في المغرب. », مجلة عصور الجديدة, vol. 7, no 26, , p. 218 (ISSN2170-1636, lire en ligne)