L'Héroïne est un navire de guerre français, en service de 1830 à 1850. C'est une corvette de 32 canons à gaillards et batterie couverte, proche d'une frégate, appartenant à la classe Ariane, série de 20 bâtiments construits sur les plans de l'ingénieur Paul Marie Leroux (1786-1853)[1], petit-fils du constructeur naval Jacques-Noël Sané.
L'Héroïne est construite à Brest entre le et le , sa carène est doublée en cuivre. Son gréement est celui d'un trois-mâts carré[2].
Du au : mission diplomatique au Mexique, sous le commandement de Pierre-Joseph Roy, capitaine de frégate (départ de Brest, retour à Brest)[5].
Du au : mission au Portugal, sous le commandement de P. J. Roy, capitaine de frégate (départ de Brest, escale à Lisbonne et Madère, retour à Brest)[5],[6].
Printemps et été 1833 : croisière en Manche et mer du Nord, sous le commandement de P. J. Roy, capitaine de frégate, puis de M. Crespel, capitaine de frégate (départ de Brest, escales à Dunkerque et Flessingue, retour à Cherbourg)[7].
L'Héroïne est présente à Cherbourg lors de la visite du roi Louis-Philippe Ier en . Une visite de la corvette par le roi était prévue, mais doit être annulée en raison des conditions météorologiques[8].
Du au : mission au Portugal, sous le commandement de Charles Baudin, capitaine de frégate puis capitaine de vaisseau (départ de Cherbourg, escale à Lisbonne, retour à Brest)[9],[10].
Du au : mission en Martinique, sous le commandement de M. de Courville, capitaine de frégate, puis de M. Dagorne, lieutenant de vaisseau (départ de Brest, escale en Martinique, retour à Brest)[10],[11].
Missions de protection des baleiniers
Du au : l'Héroïne est affectée à une mission de protection des baleiniers français dans l'océan Atlantique sud, sous le commandement de Jean-Baptiste Cécille, capitaine de frégate[12]. Son second est Marie Jean-François Layrle, lieutenant de vaisseau[13]. La corvette navigue aux environs des îles Tristan da Cunha, avant de faire escale dans la ville du Cap. Entre avril et , elle entreprend ensuite de visiter les baies de l'Afrique australe occidentale, mais le nombre de baleiniers rencontrés est assez faible. La plupart d'entre eux fréquentent désormais les océans Indien ou Pacifique, où les baleines sont plus nombreuses.
Du au , l'Héroïne effectue une seconde mission de protection des baleiniers français autour du monde, dans l'océan Atlantique sud, l'océan Indien et l'océan Pacifique, toujours sous le commandement de Jean-Baptiste Cécille, capitaine de vaisseau. Au départ de Brest, la corvette effectue d'abord des escales au Brésil, puis au Cap. Elle prend ensuite la direction des îles de l'océan Indien, approche les îles du Prince-Édouard, séjourne brièvement aux îles Crozet et Saint-Paul en novembre et , avant de se diriger vers l'Australie et la Tasmanie. L'Héroïne quitte Sydney le , elle visite ensuite longuement la Nouvelle-Zélande, s'arrêtant notamment en baie des Îles et en péninsule de Banks, poussant jusqu'aux îles Chatham pour y exercer des représailles après le massacre de l'équipage du baleinier Jean-Bart. Au cours de la traversée du Pacifique, l'Héroïne effectue une escale à Tahiti début , au cours de laquelle la reine Pomaré est reçue à bord avec les honneurs. La corvette gagne ensuite les côtes du Chili, franchit le cap Horn et visite les îles Malouines en . Après une dernière escale au Brésil, la corvette rentre à Brest en , 25 mois après son départ[14].
L'Héroïne est refondue en 1840.
Du au : mission dans l'océan Indien, l'océan Pacifique et en mer de Chine, sous le commandement de Félix Favin-Lévêque, capitaine de corvette[1] (départ de Brest, escales au Brésil, à l'île Bourbon, en Nouvelle-Zélande, en Australie, à Madagascar, en mer de Chine, retour à Brest). En , en escale à Tourane, en Cochinchine, Favin-Lévêque obtient la libération de cinq missionnaires français emprisonnés à Hué : Berneux, Charrier, Miche, Duclos et Galy.
Départ le pour les mers du sud, sous le commandement de M. Lecointe, capitaine de vaisseau[15]. L'écrivain de marine et peintre Félix Marant-Boissauveur (1821-1900), né à Lorient, participa entre 1844 et 1849 à cette campagne.
L'Héroïne est rayée des listes en 1850 (elle apparaît désarmée dès [16]), rebaptisée Plougastel en 1861. Vraisemblablement utilisée comme ponton, elle est détruite en 1867.
Philatélie
En 1995, le service postal des Terres Australes et Antarctiques Françaises a émis un timbre d'une valeur faciale de 27,30 F portant la mention "L'Héroïne mission aux îles Crozet 1837" et illustré d'un dessin de la corvette[17].
↑Jean-Baptiste Cécille, « Extrait du rapport adressé à M. le ministre de la marine par M. Cécille, capitaine de vaisseau, commandant de la corvette l'Héroïne, envoyée, dans l'hémisphère austral, à la protection de la pêche à la baleine pendant les années 1837, 1838 et 1839. », Annales Maritimes et Coloniales, vol. 1, , p. 180-260 (lire en ligne)