Il est élu prince-évêque de Liège à la fin du mois d'août 1296, après une période de sede vacante de près de cinq ans, ce qui constitue une durée particulièrement longue[1].
Son règne sur la principauté de Liège est fortement perturbé par la faide entre les seigneurs d'Awans et de Waroux.
Vers 1297, alors qu'il est absent et a confié les affaires temporelles à son frère Jean de Chalon, qui assume la fonction de mambour, Guillaume de Waroux dénonce la destruction de moulins, d'habitations et de la brasserie situés sur ses terres par les troupes du seigneur d'Awans. Ces destructions constituent une usurpation du droit épiscopal d'abattis qui réserve au prince-évêque le pouvoir de détruire les habitations de ses sujets. Le mambour Jean de Chalon mobilise ses troupes afin d'organiser une expédition punitive, qu'il abandonne en raison d'une infériorité numérique. À son retour, Hugues de Chalon réunit ses troupes afin de restaurer la paix publique. Il fait détruire le château de Guillaume de Rouveroy, fidèle du seigneur d'Awans[2].
Plus tard, il réagit également à l'incendie du château de Slins par les alliés du seigneur d'Awans. Il considère cet incendie comme une usurpation du droit d'arsin, le pouvoir de condamner le meurtre. Il mobilise une nouvelle fois son armée et assiège la tour d'Awans, tout en négociant une réparation. Les responsables, dont Humbert Corbeau, sont condamnés à l'humiliante peine du harnescar : ils doivent, vêtus d'une chemise et portant une selle de cheval sur la tête, descendre de la collégiale Saint-Martin vers la cathédrale Saint-Lambert où ils doivent demander pardon à genoux au prince-évêque[3].
Manipulations monétaires
Avec l'aide de son frère Jean de Chalon, il manipule le poids des monnaies. Au cours de l'été 1299, les patriciens liégeois, lésés par ces opérations s'allient aux masses populaires. Mené par Eustache le Franchomme de Hognoul, ils chassent le prince-évêque qui se réfugie à Huy[4].
Depuis Huy, il ordonne à son frère Jean de détruire le domaine d'Eustache le Franc-Homme et tente de s'allier aux seigneurs en leur promettant des biens de l'Église[5].
D'après la chronique de Saint-Trond, il fut cité devant la curie romaine en pour ses manipulations monétaires et l'accaparement des biens cléricaux.
↑Christophe Masson, « La guerre des Awans et des Waroux. Une « vendetta » en Hesbaye liégeoise (1297-1335) (1re partie) » dans Le Moyen Âge, revue d'histoire et de philologie, Tome CXIX, De Boeck, 2/2013, p. 418.
↑Christophe Masson, « La guerre des Awans et des Waroux. Une « vendetta » en Hesbaye liégeoise (1297-1335) (1re partie) » dans Le Moyen Âge, revue d'histoire et de philologie, Tome CXIX, De Boeck, 2/2013, p. 408.
↑Christophe Masson, « La guerre des Awans et des Waroux. Une « vendetta » en Hesbaye liégeoise (1297-1335) (1re partie) » dans Le Moyen Âge, revue d'histoire et de philologie, Tome CXIX, De Boeck, 2/2013, p. 410.
↑Christophe Masson, « La guerre des Awans et des Waroux. Une « vendetta » en Hesbaye liégeoise (1297-1335) (1re partie) » dans Le Moyen Âge, revue d'histoire et de philologie, Tome CXIX, De Boeck, 2/2013, p. 419.
↑ a et bChristophe Masson, « La guerre des Awans et des Waroux. Une « vendetta » en Hesbaye liégeoise (1297-1335) (1re partie) » dans Le Moyen Âge, revue d'histoire et de philologie, Tome CXIX, De Boeck, 2/2013, p. 420.
Joseph Daris, Histoire du diocèse et de la principauté de Liége pendant le XIIIe et le XIVe siècle, Liège, Louis Demarteau, , 710 p. (lire en ligne), « La principauté et le diocèse sous Hugues de Châlons », p. 293-320.
Alain Marchandisse, « Un franc-comtois sur le trône de saint Lambert. Hugues de Chalon, prince-évêque de Liège (1295–1301) », dans Laurence Delobette et Paul Delsalle, La Franche-Comté et les anciens Pays-Bas, XIIIe – XVIIIe siècles, t. 1 : Aspects politiques, diplomatiques, religieux et artistiques, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (DOI10.4000/books.pufc.24762, lire en ligne), 229-248.