Hoareau

Le patronyme Hoareau est l'un des noms de famille les plus répandus sur l'île de La Réunion.

Historique

La présence des Hoarau (ou Hoareau) est attestée à la Réunion (Isle Bourbon) depuis le . Ce jour-là, le navire Le Taureau (capitaine Hervé de Kersaint-Gilly, Seigneur de Kergadiou), de la première flotte de la Compagnie des Indes Orientales fraîchement créée par Louis XIV, débarqua dans la "baie du meilleur ancrage", à Saint-Paul, les premiers colons parmi lesquels René Hoarau.

Sur les 500 personnes (dont 288 engagés formés à un métier) montées à Brest à bord des quatre bateaux de cette flotte (dont l'un s'arrêta à Fort-Dauphin, Madagascar), 400 seraient mortes du scorbut durant la traversée. Sous la direction d'Étienne Régnault, gouverneur de la colonie, une vingtaine de colons débarquèrent du Taureau.

Originaire de Menneville, paroisse de Boulogne-sur-mer (Nord-Pas-de-Calais), où il naquit aux environs de 1640, René Hoarau épousa, en 1669, Marie Baudry, native en 1664 de Calais, peut-être une amie d'enfance venue le rejoindre dans l'île en 1667 (mariage célébré par un lazariste, le Père Jourdier). Ils résidèrent à Saint-Paul comme la plupart des colons de cette époque-là, Saint-Paul étant la première capitale de l'île. Ils eurent cinq enfants, dont descendent les centaines de Hoarau (ou Hoareau) de La Réunion (et de la diaspora). René Hoarau y mourut le .

Au XVIIIeme et XIXe siècle , les Hoareau sont principalement concentrés dans les communes du sud de La Réunion (Saint Louis, Saint Pierre, Saint Joseph, Petite Ile, Saint Philippe)[1] . D'abord vivant de l'agriculture (1700-1850) , la fin de l'abolition de l'esclavage, permet aux descendants Hoareau d'occuper des postes à responsabilité, dans divers secteurs activités, jusqu'à la départementalisation de La Réunion (1946) . Dominique Edevin Hoareau (ou Hoarau) , achète le domaine sucrier de Maison Rouge (Saint Louis), à la famille Nairac-Murat , en 1867 pour la somme de 560 000 francs . La famille Nairac-Murat, en faillite, est expulsé du domaine par le Crédit Foncier colonial. Marié à Anatholie Leperlier , en seconde noce, jusqu'à sa mort, le domaine Maison Rouge connait sa période de prospérité, de 1867 à 1897, dont les premiers engagés du sud-ouest de La Réunion (263 engagés). Laissé en héritage, le patrimoine foncier des Hoareau est estimé à plus de 500 hectares (Maison Rouge, Roches Maigres, Eperon...) au début du XXe, avant d'être transmis à la famille Inard-Bernard (1900) [2].

Charles Hoareau Desruisseaux, Inspecteur général des colonies (1897-1901), né à Sainte Marie en 1846 et décédé en 1918, participe aux missions Danel et Savorgnan (1905) en Afrique.

La vie des premiers colons à Bourbon est relatée dans le "Mémoire pour servir à la connaissance particulière de l'Isle Bourbon" rédigé en 1710 par Antoine Boucher, dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque nationale.

La forme Hoarau (ou Hoareau, au gré des transcriptions de l'état-civil) n'est sans doute pas celle du nom à l'origine. Les débats ne sont pas tranchés quant à son étymologie. Il est probable que la plupart des premiers arrivants à Bourbon ne savaient ni lire, ni écrire, et que leurs noms furent alors orthographiés phonétiquement.

Certains tiennent pour Houarault. D'autres encore pour Waro, de racine germanique (war = bouclier, protection). Peut-être aussi O'Hara.

Personnalités contemporaines

Voir aussi

  1. (fr) « Archives nationales Outre mer », dans Etat-Civil, Aix en Provence, Consultation sur place (lire en ligne)
  2. « Maison Rouge au XIXe siècle : des Murat aux Hoareau »