Hieronymus Münzer nait dans une famille modeste à Feldkirch dans le Vorarlberg. Il étudie à Leipzig les arts, puis à Pavie la médecine. Il s'installe ensuite à Nuremberg où il exerce comme médecin. Il entreprend un voyage en Italie en 1484.
Muenzer est ami avec Hartmann Schedel (1440-1514) et participe à la partie géographique de la célèbre Chronique de Nuremberg que celui-ci publie au cours de l'année 1493, ainsi qu'à la première carte d'Allemagne qui s'y trouve également. Il a des contacts étroits avec le fabricant de mappemondesMartin Behaim, et collabore probablement avec lui à divers projets cartographiques. Au mois de , le roi du Portugal lui demande son aide pour rechercher une voie de passage vers les Indes par delà l'Atlantique.
En août 1494, il quitte Nuremberg, où sévit une épidémie de peste, pour entreprendre jusqu'au mois d'avril 1495, un voyage sur quelque 7 000 kilomètres à travers la Suisse, la France (où il visite Marseille, Arles et Perpignan), l'Espagne et le Portugal[1]. En Espagne, il est l'un des premiers voyageurs chrétiens à visiter la ville de Grenade peu après sa conquête par la Castille. Entre Malaga et Séville, il se joint à un petit groupe de voyageurs composé de deux citoyens de la ville de Nuremberg, du fils d'un commerçant d'Augsbourg et de lui-même. Ils voyagent de compagnie jusqu'au Portugal, où Hieronymus Münzer rencontre à Évora le roi Jean II ; au cours d'un banquet avec lui, il apprend la nouvelle du succès de la route portugaise vers les Indes.
Hieronymus Münzer racontera ce long voyage dans son livre Itinerarium siue peregrinatio excellentissimi viri artium ac vtriusque medicine doctoris Hieronimi Monetarii de Feltkirchen ciuis Nurembergensis, écrit entièrement en latin. Du récit originel on ne conserve aujourd'hui qu'une copie dans un codex de Hartmann Schedel (Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 431, fol. 96–274v.). Le titre laisse entendre que cet éminent humaniste avait également accompli là un pèlerinage, comme il était d'usage à l'époque, même s'il ne s'était pas limité à cela. Le texte de l'ouvrage comprend de nombreuses descriptions des lieux et des pays qu'il a visités. On trouve de nos jours des parties de ce livre traduites dans les diverses langues des pays qu'il a traversé (espagnol, portugais, français...) ; il existe également une édition annotée, en latin, et l'université Friedrich-Alexander de Erlangen-Nüremberg envisage une traduction intégrale en allemand dans une édition annotée.
D'autres travaux de lui, tels que la relation qu'il fait de la découverte de l'Amérique, ou ses essais sur l'astronomie, ont été perdus, ainsi que la version originale de sa carte de l'Allemagne, Alemannia inferior ; elle a cependant été conservée sous forme de copie dans La Chronique de Nuremberg de Hartmann Schedel.
Œuvres choisies
Itinerarium siue peregrinatio excellentissimi viri artium ac vtriusque medicine doctoris Hieronimi Monetarii de Feltkirchen ciuis Nurembergensis (Voyage de 1494/1495)
De inventione Africae maritimae et occidentalis videlicet Geneae per Infantem Heinricum Portugalliae, ed. v. Friedrich Kunstmann : « Hieronymus Münzer’s Bericht über die Entdeckung der Guinea. Mit einleitenden Erläuterungen », dans : Abhandlungen der historischen Classe der königlich bayerischen Akademie der Wissenschaften, Bd. 7, Munich, 1855, p. 291–362(Introduction : p. 291–347).
Hieronymus Münzer, Le voyage de Hieronimus Monetarius à travers la France, 17 septembre 1494-14 avril 1495, F. Paillart,
Notes et références
↑ Jérôme Münzer - Voyage en Espagne et au Portugal (1494-1495), annotations de Michel Tarayre - (ISBN2251339485) ; le texte traduit du latin à partir de l'édition, donnée en 1920 par Ludwig Pfandl dans la Revue hispanique, concerne les parties espagnole et portugaise du voyage.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Amargier/Charlet 1991 : Münzer H., L’itinéraire de Jérôme Münzer en l’an 1495 (traduction de P. Amargier et J.-L. Charlet), dans Deux voyageurs allemands en Provence et en Dauphiné à la fin du XVe siècle, Provence historique, XLI, fasc. 166, oct.-nov.-, p. 586-599.