Il est scolarisé chez les missionnaires à l'école de St-David puis à celle de St-Augustine avant de poursuivre des études supérieures en Afrique du Sud au collège Adam de la province du Natal. En 1945, il devient enseignant.
En 1954, il revient en Rhodésie du Sud et plaide à la Cour en faveur de nombreux nationalistes africains. En 1961, il est le conseiller juridique de Joshua Nkomo, le fondateur de l'Union du peuple africain du Zimbabwe (ZAPU), lors de la conférence constitutionnelle à Londres sur la Rhodésie du Sud.
Au sein de la ZANU
En mai 1962, la ZAPU est interdite en raison d'activités militaires sur le sol rhodésien. Craignant d'être arrêté pour ses liens avec Nkomo, Chitepo quitte la Rhodésie du Sud pour le Tanganyika où il devient directeur général du bureau du procureur.
En 1964, la ZANU, née d'une scission de la ZAPU en 1963, est à son tour interdite ; elle choisit l'option militaire et installe son quartier général en Tanzanie, ex-Tanganyika.
En janvier 1966, Chitepo démissionne de son poste au bureau du procureur et s'installe en Zambie. Il rejoint la ZANU et tente d'organiser la branche militaire du mouvement, parcourant le monde pour demander des sanctions économiques internationales contre la Rhodésie après sa déclaration unilatérale d'indépendance du . Il organise plusieurs tentatives d'infiltration de la Rhodésie en 1966 mais sans grand succès. En 1972, il coordonne des actions avec le FRELIMOmozambicain.
Politiquement modéré, Chitepo désapprouve l'option militaire retenu par Nkomo pour lutter contre le gouvernement colonial de Rhodésie du Sud. Il se rapproche de Ndabaningi Sithole et devient président de la nouvelle ZANU ; il le demeure jusqu'à son assassinat le .
L'assassinat
Chitepo est tué par l'explosion de sa voiture en pleine rue de Lusaka. L'attentat n'est pas revendiqué mais imputé d'abord aux services secrets rhodésiens. L'enquête diligentée par le président Kenneth Kaunda met cependant en cause d'autres auteurs possibles comme Josiah Tongogara, chef militaire de la faction militaire de la ZANU, Rugare Gumbo, secrétaire à la propagande, Henry Hamadziripi, secrétaire aux finances, Kumbirai Kangai, secrétaire aux affaires sociales et Mukudzei Mudzi, le secrétaire administratif du mouvement, tous concurrents politiques au sein de la ZANU.
En juillet 2001, Victoria Chitepo, veuve d'Herbert Chitepo, se fondant notamment sur des déclarations de Kenneth Kaunda, met en cause des responsables politiques de la ZANU et affirme que les services rhodésiens n'étaient pas impliqués dans la mort de son mari. Elle réclame que les coupables soient traduits en justice.[réf. nécessaire]
Le décès de Chitepo profite principalement à Robert Mugabe qui lui succède à la direction de la ZANU. La mort de Tongogara, son autre rival, dans un mystérieux accident de voiture en décembre 1979, un mois et demi avant les premières élections générales en Rhodésie auxquelles participe la ZANU de Mugabe, permet à Mugabe de se retrouver le chef incontesté du parti. En avril 1980, vainqueur des élections, il devient le Premier ministre du Zimbabwe.
Notes et références
↑(en) Matthew Preston, Ending Civil War : Rhodesia and Lebanon in Perspective, , p. 98