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Le baron Henri de Trannoy, né à Schaerbeek le et mort à Ixelles le , est un homme politique catholique belge, historien et grand amateur de tableaux et d'objets anciens.
Biographie
Henri de Trannoy est né à Schaerbeek le , c'est le second fils du baron Paul de Trannoy et de Savina de Knyff.
En 1910, un drapeau de la "Boerengilde" a été réalisé pour les cinq années d'existence de la gilde[2], il contenait le portrait de « Sint-Gerlacus » (moine de l'ordre de Saint Norbert connu pour soigner les animaux) au centre et dans les coins, les armes de la Belgique, de la commune, de la province d'Anvers et les armoiries de la famille de Trannoy. Il s'agit du plus vieux drapeau de gilde retrouvé et connu de cette ancienne commune de Tongerloo et si l'armoirie familiale apparaît. c'est parce qu'il en était le premier président. Restauré en 2019 par la Landelijke Gilde Tongerlo[3] ; il était habituellement porté lors des processions du .
Durant la Première Guerre mondiale, il fit partie du conseil d'administration du Comité d'arrondissement de secours et d'alimentation (Arrondissementskomiteit voor hulp en voeding) de Turnhout. Il reçut en remerciement une statue représentant un groupe : la Charité ou une dame apportant des vivres à une jeune femme et son enfant; l'œuvre en bronze datée de 1919 est d'Alfred Courtens et reprend dans le socle les noms des différents membres de ce comité dont le bourgmestre François du Four[4] fut le président.
En 1918 ,il organisa une grand-messe à l'occasion de la victoire des Alliés sur la terrasse de son château avec des chanoines prémontrés des abbayes voisines d'Averbode et de Tongerlo.
Invité à participer au premier Congrès des catholiques polonais de septembre 1921, il y assista avec le père Georges Rutten et Valentin Brifaut, ses amis d'université de Louvain.
A l'instigation du baron de Trannoy et de l'école horticole régionale installée dans la commune, Tongerlo devint un centre pilote pour la culture des arbres fruitiers de haute tige (surtout des pommiers et des poiriers)[5].
Par demande testamentaire, il corrigea et publia les Mémoires pour servir à l'histoire contemporaine de la Belgique du comte Woeste en trois volumes (1859-1894), (1894-1914) et (1914-1921) chez Albert Dewit, Bruxelles entre les années 1927 et 1937. Frans Van Kalken, professeur de l'ULB, a écrit un compte-rendu sur les Mémoires du Comte Woeste dans la Revue belge de philologie et d'histoire en 1928 (p. 1172). En 1938, le vicomte Terlinden semblait déçu par les derniers écrits de Woeste. Il écrivit ses regrets dans la Revue catholique des Idées et des Faits du .
Il a également écrit de nombreux textes pour la Revue Générale dont :
Les Théories économiques qui dominèrent en Belgique de 1830 à 1886, (octobre 1904)
Malou et l'organisation des conservateurs vers 1852, (avril 1903)
Le danger communiste dans l'Enseignement, ce rapport a été présenté à la 54e Session de la Fédération des Associations et des Cercles Catholiques, tenue à Tournai en octobre 1927.
Il y a 70 ans, Conférence donnée lors de l'Assemblée Générale de l'Association de la Noblesse de mai 1939.
Demeure
Sa mère habitait en 1904 au 20 rue de Toulouse à Etterbeek avec ses trois fils en 1904. En été, ils vivaient à Tongerloo dans l'Abdijstraat (rue de l'Abbaye).
A partir de 1917, il résida au château Hof ter Bruelen de Tongerlo[11] qu'il avait construit sur des terres boisées traversées par la rivière Wimp, et provenant de ses parents. Une maison de jardinier fut construite à l'entrée du domaine. Un étang fut creusé devant le château et le parc fut divisé en jardin français entouré de douves, potager, vergers et prairies verdoyantes. Des ponts en bois et d'autres en briques[12] ont été montés par-dessus la rivière et le fossé. Le potager contenait deux serres et de nombreuses couches en verre pour abriter les légumes sensibles au froid. Les bois contenaient des essences rares dont des séquoia qui sont toujours présents et bien visibles de la terrasse en pierre blanche de Gobertange.
Ayant admiré la construction du château de la comtesse Jeanne de Merode à Westerlo[13], il pria l'architecte de ce bâtiment, devenu l'actuelle maison communale de ce village voisin, de lui proposer un modèle de château. Le premier dessin fut refusé. Il fallait autre chose : un château à l'ancienne avec des matériaux d'époque mais tout n'était pas rejeté : la forme du château convenait. Mais il fallait encore trouver tous les matériaux. Très entreprenant, le baron de Trannoy se rendit sur les gros chantiers et en acheta sur place : les vieilles briques espagnoles de l'ancien collège Saint-Michel de Bruxelles, les gros moellons blancs provenant de la démolition des remparts d'Anvers, poutres et cheminées d'anciennes maisons malinoises et même les dalles d'une ancienne église de Campine en démolition afin d'embellir le hall d'entrée. Les cheminées en marbre ou en bois étaient toutes de style différent : l'une d'elles armoriée et couronnée provenait d'un ancien palais bruxellois. Il se trouvait souvent face à un autre acheteur Raymond Pelgrims de Bigard qui, lui, rénovait le château de Grand-Bigard[14]. Parfois ils achetaient ensemble et se partageaient les matériaux. Ce fut le cas pour l'arcade en pierre blanche provenant de l'ancien hôtel de Hornes situé à Bruxelles. Elle était en effet trop grande pour chacun des jardins de ces châteaux.
Après avoir rassemblé tous les éléments constitutifs de cette future demeure, la guerre de 1914 survint. Les villageois, très inquiets d'être envoyés en Allemagne, proposèrent leurs services afin de participer à la construction. Une dalle de béton fut réalisée, c'est sur elle qu'allait reposer le château. Des puits et des citernes ont été creusés dans le parc; il fallait beaucoup d'eau pour la construction. Peu à peu, la construction s'éleva : a l'arrière, les garages, les caves, la laverie et la très lumineuse cuisine avec jolie vue sur le jardin français. et des escaliers menant à l'étage. Étage ouvert par la terrasse qui donnait sur le hall avec entrées sur la salle à manger et le grand salon qui communiquait avec le petit salon. Au premier étage, les chambres et la petite chapelle. Au second étage les chambres des domestiques et les greniers. La baronne de Trannoy mit tout en œuvre pour en faire sa maison choisissant elle-même les papiers peints, les tissus et sélectionnant cristaux, meubles, lits, etc.
Durant la Seconde guerre mondiale, le château est réquisitionné en partie par les Allemands. Une bombe volante de type V1 tombe et laisse de profondes traces dans un mur du premier étage. Les Allemands dans leur fuite emportent beaucoup de matériel et tous les coussins et oreillers de la maison.
Le 12 avril 2002, peu avant la mort de Geneviève de Trannoy qui en a hérité, le château, le parc et la maison du jardinier sont classés [15].
Il avait épousé Marie de Volder (née en 1878), fille du ministre d'Etat qui devint vice-gouverneur de la Société générale de Belgique, mais n'eut pas de descendance.
Avec son épouse il fit un long voyage au Congo belge dans le cadre de ses activités en cette société. Son épouse mourut à Tongerlo le .
Devenu veuf, il légua son château à sa nièce Geneviève de Trannoy (1912-2006), épouse du comte Raoul de Meeûs d'Argenteuil[16]. Elle et son mari y sont décédés. D'origine française, la famille de Trannoy s'est ainsi éteinte en Belgique en 2006. Les trois fils de ce couple sont autorisés par arrêté royal du 27 octobre 1953[17] à joindre à leur nom celui de Trannoy, dont l'écrivain Henri de Meeûs.
Le square de Trannoy (ou plutôt de Trannoyplein) fut réalisé après sa mort à Tongerlo, Westerlo en province d'Anvers (Belgique).
Bibliographie
Baron de Herckenrode, Complément au Nobiliaire des Pays-Bas et du comté de Bougogne, la Famille de Knyff, Chez F et E Gyselynck, Gand, 1862, pp.75 à 82
Cte Humbert de Marnix de Sainte Aldegonde, Etat présent de la noblesse belge, S-T, Bruxelles, 2013, p. 343
Solange Vervaeck, Inventaris van het Archief Jules Malou 1810-1886, Algemeen rijksarchief, Brussel, 1971
Paul Arren, Van kasteel naar kasteel, tome 6, Hobonia, Kapellen, 1995, pp. 254 à 261.
↑Sous la direction de Guy Zelis, Les intellectuels catholiques en Belgique francophone aux XIXe et XXe siècles, page 53, article de Thierry Scaillet. Presses universitaires UCL, 2009
↑Photographie de la Gilde Saint-Sébastien de Tongerloo datant de 1400 parue dans l'Illustration belge de 1905 (page 152) et où l'on peut également voir Gaston de Trannoy portant sa première décoration et en armure jouant le rôle du comte de Charolais, fils de Philippe le Bon, duc de Bourgogne à l'occasion du Tournoi (page 134) dans le numéro spécial "« Les Fêtes jubilaires à Bruxelles à l'occasion du 75e anniversaire de la Belgique »
↑Après qu'il a reçu concession de noblesse en 1911, le roi Albert I lui accorda le titre de baron en 1929
↑Hervé Hasquin et Cie, Communes de Belgique, dictionnaire d'histoire et de géographie administrative, Tome IV, page 2833, La Renaissance du livre, 1981
↑ a et bÀ l'époque la commune s'écrivait Tongerloo (Lire Eugène De Seyn, Dictionnaire des Communes belges).
↑Rapport sur la situation des conférences durant l'année 1901. Conseil particulier de Bruxelles, A.G. du 18 février 1902, Librairie catholique de D. Larose, page 5
↑Indication sous son nom dans le tiré à part de la Revue Générale de 1921
↑NUCA, Société anonyme située à Westmeerbeek qui fabriquait et commercialisait les produits Proba et qui remporta la médaille d'or lors de l'Exposition coloniale internationale de Paris de 1931.
↑Libraire-éditeur de la Rue Royale, connu pour être le libraire du cardinal Mercier, des jésuites, des grands collèges, et qui fut arrêté le et expédié en Allemagne le à la suite d'une perquisition dans le cadre de la Libre Belgique clandestine
↑(nl) « Hof ter Bruelen », sur onroerenderfgoed.be (consulté le ).
↑L'un d'entre eux servit comme unique pont non dynamité par le Génie belge entre Westerlo et Tongerlo pendant la guerre de 40.