Sénateur de l'Yonne de 1986 à 2009, il est ministre chargé des Relations avec le Parlement de 2009 à 2010 puis ministre chargé de la Coopération jusqu’en 2012. Après son départ du gouvernement, il retrouve son mandat de sénateur de l'Yonne.
Biographie
Origines et formation
Exploitant agricole de profession, Henri de Raincourt est le fils de Philippe de Raincourt (1909-1959), sénateur de l'Yonne entre 1948 et 1959, mort dans un accident de voiture alors que son fils a dix ans. Les grand-père et arrière-grand-père d'Henri de Raincourt ont été conseillers généraux[1] tandis qu'il est le gendre de Jacques Piot, sénateur puis député de l'Yonne[2].
Originaire du pays de Jussey (Franche-Comté), la famille de Raincourt est d'extraction chevaleresque. Henri de Raincourt, en qualité de chef de famille, porte régulièrement, en vertu de lettres patentes de 1719 le titre de « marquis de Raincourt »[3],[4]. Il est également un descendant en ligne féminine du marquis de Sade[5],[6].
Il est élu le sénateur de l'Yonne, et réélu le , porté alors à la présidence du groupe RI au Sénat après avoir été secrétaire de la chambre de 1989 à 1995. Ayant intégré l'UMP en 2002, il devient vice-président délégué du groupe UMP au Sénat. Après sa réélection du , il envisage de se porter candidat à la présidence du Sénat face à Christian Poncelet, mais il y renonce. Il conserve la vice-présidence déléguée du groupe parlementaire jusqu'au , quand il en devient président[8].
Il est nommé ministre délégué aux relations avec le Parlement lors du remaniement gouvernemental du [9] en remplacement de Roger Karoutchi. Dans le même temps, il continue à bénéficier pendant vingt et un mois d'un virement mensuel de 4 000 euros depuis un compte HSBC du groupe UMP du Sénat, ce que le sénateur PS Jean-Pierre Sueur considère comme « contraire à la séparation des pouvoirs »[10]. La justice a ouvert une information judiciaire pour abus de confiance, blanchiment et détournement de fonds publics[11].
En , dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé et François Fillon, il devient vice-président de l’UMP avec cinq autres personnalités du parti, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012.
Le , la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) annonce avoir saisi la justice du fait d’un « doute sérieux » concernant les déclarations de patrimoine du sénateur. « Au regard des différents éléments dont elle a connaissance », la HATVP estime qu’il existe « un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de ses déclarations, du fait de l’omission d’une partie substantielle des revenus perçus par M. de Raincourt, à l’époque notamment de ses fonctions ministérielles », et transmet l'ensemble du dossier au procureur de la République de Paris[13].
Dans le cadre de l'affaire de l'Union républicaine du Sénat, Henri de Raincourt est mis en examen, le , pour « recel de détournements de fonds publics »[14]. Mediapart avait indiqué en 2015 que Henri de Raincourt avait empoché 4 000 euros par mois de 2008 à 2011 « en plus de ses émoluments officiels », argent tiré d'« un compte confidentiel du groupe UMP situé chez HSBC »[15], avec René Garrec et Jean-Claude Carle, ex-trésorier du groupe UMP.