Descendant de Léon Jonquières (1840-1919), né à Montréjeau (Haute-Garonne) et qui émigra à Buenos Aires en 1859, Henri Paul et sa famille reviennent en France en 1902 et s’installent à Paris. Après la guerre, aidé par l'éditeur parisien Georges Crès qui avait épousé sa sœur Amélie Jonquières (1883-1958), Henri Paul se lance dans les métiers du livre. En , il crée sa propre maison d'édition, les Éditions Henri Jonquières et Cie au 21 rue Visconti.
Les ouvrages publiés par Jonquières sont particulièrement soignés, par les choix typographiques exigeants et l'apport d'illustrateurs talentueux, ils sont vite remarqués. Sa collection « Les Beaux Romans » l'inscrit rapidement dans le paysage de la haute bibliophilie de l'époque[2].
En 1928, Georges Crès cède sa société Les Arts et le Livre à Henri Jonquières qui sous le même nom va exploiter les deux maisons. Fin 1929, les difficultés économiques commencent : les acheteurs de livres illustrés se font de plus en plus rares. Après une première mise en liquidation en 1932, Jonquières dépose le bilan en 1935 : il laisse un catalogue de près de 160 livres[3]. Il déménage alors au 21 rue du Vieux-Colombier et entre en 1934 au service du typographe Charles Peignot ; il concourt alors à la maquette et aux choix typographiques de la revue Les Arts et Métiers Graphiques jusqu'en 1939.
Après 1945, il devient directeur artistique, typographe et maquettiste ; il intervient à l’école Estienne[4] et aux Beaux-Arts, ainsi que pour la librairie Nicaise[5] (Paris).
↑Juliette Lavie, "Henri Jonquières (1895-1975). L'aventure d'un éditeur parisien", Documents d'histoire parisienne n°12, Institut d'Histoire de Paris, 2011, pp. 59-62 [1]
↑Le libraire René Helleu continuera de vendre le fonds au 125 boulevard Saint-Germain.
↑Un livre-hommage fut édité par l'école en 1964 : Du livre, encore du livre, toujours du livre (cf. Bibliothèque de l'école Estienne, en consultation).
↑Prométhée de Goethe, trad. par André Gide, avec des lithographies d'Henry Moore, 1950.