Sa mère, née Marie Beck mais connue sous son nom de mariage Marie Anneler(de), originaire du canton de Schaffhouse et issue d'une famille de peintres et peintre verrier, est peintre verrier et écrivain[1],[2]. Son père, Franz Ludwig Anneler, est imprimeur[1] et descendant par sa mère de l'architecte et peintre Niklaus Sprüngli[3]. Elle est la benjamine d'une fratrie de quatre enfants[3], comptant deux sœurs et deux frères[2], dont l'artiste peintre Karl Anneler[4].
Elle suit sa scolarité à Berne[4]. Ses parents ont de nombreux contacts avec les juifs russes qui fuient les persécutions, offrant même le gîte à certains d'entre eux, ce qui la conduit à étudier l'hébreu et la culture hébraïque dès son adolescence[6].
Elle obtient le brevet d'enseignement pour le degré primaire en 1907, puis pour le secondaire, en histoire et en langues, en 1909[7]. Elle fait ensuite des études d'histoire, d'hébreu, de syriaque et d'araméen à l'Université de Berne[4], conclues par un doctorat en 1912[1] (sous la direction de Philipp Woker(de) et Karl Marti(de)) consacré à l'histoire de la colonie militaire juive de l'île Éléphantine, près d'Assouan en Égypte[8],[9]. Elle est l'une des premières femmes à obtenir un doctorat à l'Université de Berne[10].
Recherches et publications
Elle séjourne une décennie, jusqu'en 1922[11], à Blatten, dans le Lötschental, avec son frère[4] pour en étudier la population et l'histoire et publie en 1917 une monographie sur le sujet[1], que ce dernier illustre de plus de 200 images[12].
Elle écrit régulièrement à partir de 1917 dans des journaux suisses, essentiellement sur le Lötschental, mais aussi à partir de 1920 sur des sujets historiques, religieux (elle plaide en 1927 pour l'engagement de femmes au poste de pasteur) et féministes. Elle y publie également des nouvelles, parfois rédigées en suisse allemand[13]. Son roman d'amour et roman à clef publié en 1925, Der Glücksbogen, se déroule dans le Lötschental[14].
Après la mort de sa mère en 1933, qu'elle soigne pendant quatre ans, elle déménage à Coppet, dans le canton de Genève, avec l'une de ses sœurs et leur frère Franz. Elle y écrit une série d'articles sur Germaine de Staël et Albertine Necker de Saussure, qui avaient vécu à Coppet, et écrit à nouveau des nouvelles, notamment dans le journal féministe Berna[15].
Son dernier ouvrage, qui paraît en 1940 et rencontre un grand succès, est un roman portant sur la persécution des huguenots[1],[12]. Issu de cinq ans de travail[16], il se fonde sur les mémoires d'une jeune huguenote française nommée Blanche Gamond, exilée à Berne[17],[18].
Elle ne trouve par la suite plus d'éditeur disposé à la publier[12].
Elle déménage dans un vieux moulin à Luins, dans le district de Nyon, en 1940, où elle vit en autosuffisance avec sa sœur pendant 18 ans, cultivant les terres et élevant des animaux. Elles se voient finalement forcées de vendre et déménagent à Givrins, au nord de Nyon dans le canton de Vaud, en 1959[22]. Elle publie encore quelques récits dans la presse régionale en 1967 et 1968 et une notice nécrologique pour Gertrud Woker[23].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article
(de) Ernst Axel Knauf et Judith Hélène Stadler, « Hedwig Anneler (1888-1969) und ihre Berner Dissertation 'Zur Geschichte der Juden von Elephantine' von 1912. Eine Erinnerung zum hundertjährigen Doktorjubiläum einer bemerkenswerten Frau. », Lectio difficilior (revue européenne électronique d'exégèse féministe), (lire en ligne, consulté le )