Cet avion fut conçu en 1936 à la demande de la Royal Air Force qui désirait posséder un bombardier bimoteur motorisé par Rolls-Royce. Les premières études de la motorisation amenèrent toutefois les concepteurs à faire du Halifax un appareil quadrimoteur dès 1937.
Le premier vol eut lieu en 1939 et le Halifax entra en service actif en 1941, et effectua sa première mission de guerre le [1].
Rapidement, des versions incorporèrent des tourelles de défense disposées sur le dessus de la queue, sous le ventre et dans le nez de l'appareil. Le Halifax emportait sept hommes d'équipage, entre 8 000 et 13 100 litres de carburant et environ quatre tonnes de bombes, pour un poids maximum de 30,5 tonnes au décollage. Les missions de guerre duraient en moyenne entre six et huit heures. La vitesse était de 460 à 470 km/h au sol et son plafond pouvait atteindre un peu plus de 20 000 pieds (6 100 m).
Bien qu'inférieur en performances au Lancaster plus récent, le Halifax était en revanche plus polyvalent et se vit souvent utilisé dans des rôles autres que le bombardement : reconnaissance maritime, traction de planeurs, transport de troupes aéroportées ou de matériels.
Plus de 6 000 Halifax furent construits avant que la production ne cesse en 1946.
Les groupes français de la RAF « Guyenne » (squadron 346) et « Tunisie » (squadron 347), basés à Elvington, utilisaient des Halifax V puis III et VI. Ils étaient affectés à des missions de nuit, principalement sur la Ruhr.
Variantes
Présérie Halifax
H.P.55
Proposé avec 2 moteurs, jamais construit.
H.P.56
Proposé avec 2 moteurs Rolls-Royce Vulture, jamais construit.
H.P.57
H.P.57
Le premier prototype Halifax
Halifax Mk.I
Le second prototype.
Halifax B.I Series I
Bombardier lourd à long rayon d'action; la première série en production.
Halifax B.I Series II
Version pour embarquer des charges lourdes.
Halifax B.I Series III
Motorisé par des moteurs Merlin XX, introduisant une nouvelle tourelle de queue, un nouveau train d’atterrissage et des réservoirs de carburant additionnels.
H.P.58
Halifax Mk II
Projet de variante avec un nouvel armement incluant des canons de 20 mm et pas de tourelle de queue. Devant le problème de ces nouveaux armements, le projet est annulé et la désignation est donnée au H.P.59.
H.P.59
Halifax Mk II
Nouvelle variante avec augmentation du poids au décollage, capacité de carburant et d'armes.
Très proche de l'avion utilisé par le SOE, employé dans un rôle de bombardier.
Halifax B.II Series IA
Modifié avec un nouveau nez vitré, de nouveaux radiateurs et gouvernails. La tourelle dorsale a été remplacée par une Boulton Paul Type A Mk VIII, et une amélioration est apportée à l'étanchéité de la porte des soutes de bombes. Quelques appareils seront équipés du radar H2S.
Halifax B.II Series I, Avion-cargo
Un petit nombre de Mk II seront employés dans le rôle de transport au Royaume-Uni pour le transport de fuselage de Spitfire.
Halifax B.II Series II
Un seul avion modifié (HR756) avec une hélice à 3 pales et moteur Merlin XXII. Projet annulé en faveur du Mk III.
Halifax A.II
Selon certaines sources, un petit nombre de bombardiers Halifax ont été modifiés en B.II. Si cela est vrai, il aurait pu être désigné A.II, mais peuvent avoir conservé leurs désignations primitives de bombardier.
Halifax GR.II
Variante pour les patrouilles côtières du Halifax B.II.
Halifax GR.II Series I
Équipé d'un radar ASV.Mk 3 et mitrailleuse de calibre .50 dans le nez avant.
Halifax GR.II Series IA
Version définitive pour les patrouilles côtières du GR.II avec un nouveau nez vitré avant avec mitrailleuse de calibre .50 et moteurs Merlin XX ou XXII, tourelle dorsale Boulton Paul Type A Mk VIII et réservoirs pour long rayon d'action dans le fuselage. La tourelle ventrale utilisait soit une mitrailleuse de .50, soit un radar ASV.Mk 3.
En service avec la RAF Bomber Command, les Halifax réalisent 82 773 opérations, en larguant un total de 224 207 tonnes de bombes, en perdant 1 833 unités[2].
En plus des missions de bombardements, les Halifax servent pour le remorquage des planeurs, pour les patrouilles anti-sous-marines avec le no. 100 Group RAF et pour des missions spéciales comme le parachutage d'agents et d'armes à travers l'Europe occupée. Les Halifax opérèrent également avec la RAF Coastal Command pour la lutte anti-sous-marine, pour la reconnaissance et la météorologie.
Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN2-8003-0387-5), p. 62-63.
La Vallée heureuse (1946) et Le Navigateur (1954), romans de Jules Roy, évoquent le passage de l'auteur dans la R.A.F. sur Halifax