Elle est issue d'une grande famille d'artistes vivant dans le quartier tunisois de Lafayette. Sa mère Flifla Chamia est une chanteuse et danseuse, qui a joué dans le premier film tourné en Tunisie, Le Fou de Kairouan (1937)[1]. Ses tantes Ratiba et Bahia Chamia sont également des artistes[1]. Parmi ses parents, on compte aussi les musiciens Henri Saadoun et Raoul El Masri.
Dotée d'une belle voix, elle se produit dans les fêtes familiales avant de faire sa première apparition en public le [1]. Mohamed Maghrebi dit d'elle qu'« elle se distingue par la beauté de son timbre et l'émotion de sa voix et surtout la force et la hauteur de ses cordes vocales, des qualités qui lui valent une appréciation unanime »[2].
Le poète Ahmed Kheireddine devient son mentor et compagnon de route et le compositeur Mohamed Triki son père spirituel[1]. Si Triki et Sayed Chatta lui composent des chansons, elle compose tout de même certains de ses titres. Elle accompagne également Ali Riahi au Casino de Tunis durant des soirées ramadanesques[1].
En 1954, elle s'essaie au théâtre, en jouant aux côtés de Hédi Semlali dans la pièce Le Marchand de Venise de William Shakespeare, dans une mise en scène de l'homme de théâtre égyptien Zaki Toulaïmet[1]. Elle participe aussi à la série radiophonique Mille et Une Nuits réalisée par Kamel Baraket[1].
Malgré tout, Rached ne cherche pas à enregistrer ses succès ou à gérer sa carrière. Lorsque l'occasion de partir pour les États-Unis se présente, elle la saisie. Elle continue ensuite de chanter mais pas avec le même succès qu'auparavant. En 1993, à l'occasion du Festival de la chanson tunisienne, elle revient à Tunis et découvre que son public ne l'a pas oubliée. Elle meurt le à New York à l'âge de 70 ans[3].
Répertoire
Il n'est pas aisé de reconstituer le répertoire de Hana Rached. Le grand public se rappelle cependant certains de ses grands succès :
Alain Chaoulli, Les Juifs au Maghreb à travers leurs chanteurs et musiciens aux XIXe et XXe siècles, Paris, L'Harmattan, , 258 p. (ISBN978-2343183015).