Le hadza est une langue tanzanienne actuellement parlée par 1 000 Hadzas, sur une population ethnique totale de 1 200 personnes[1]. Elle est aussi appelée hadzabi (« les hommes hadzas »), hadzapi (« ils sont des hadzas »), hatsa (orthographe allemande), kangeju (aussi orthographe allemande), kindiga (nom isanzou), tindiga, watindiga (nom souahéli des gens). Elle est rapprochée par certains linguistes (notamment Joseph Greenberg) du groupe des langues khoïsan, en raison de la présence de consonnes particulières dénommées clics, mais ce groupe est aujourd'hui considéré comme essentiellement typologique, sans impliquer une origine commune. Sur ce plan, le hadza constitue un isolat[2].
Prononciation
Le hadza comporte des clics en milieu de morphème, ce qui se trouve aussi en sandawe et dans les langues nguni, mais pas dans les langues khoïsan d'Afrique du Sud. Certains de ces mots sont historiquement dérivés de clics en position initiale : plusieurs reflètent un redoublement lexicalisé, par exemple, et certains sont dus à des préfixes ; mais d'autres cas ne sont pas clairs.
Comme en sandawe, la plupart des clics médiaux sont glottalisés, mais pas tous : puche « mauvaise humeur », tanche « viser », tacce « ceinture », minca « se lécher les lèvres », laqo « faire trébucher », keqhe-na « doucement », penqhenqhe ~ peqeqhe « se hâter », haqqa-ko « pierre », shenqe « regarder », exekeke « écouter », naxhi « être bondé », khaxxe « sauter », binxo « porter des proies sous la ceinture ».
Il y a cinq voyelles en hadza, [i e a o u]. Des voyelles longues peuvent se former par l'élision un [ɦ] intervocalique. Par exemple, [kʰaɦa] ou [kʰaː], grimper. Les voyelles nasales, bien que rares, ne se trouvent pas avant des consonnes prénasalisées. Toutes les voyelles sont nasalisées avant un clic glottal nasalisé.
Consonnes
Les consonnes dans les cellules grisées n'apparaissent que dans les mots étrangers.
La nasalisation du clic nasal glottalisé se manifeste sur les voyelles précédentes, mais pas pendant le clic lui-même. Le clic labial [ᵑʘˀ] (ou [ᵑʘʷ]) se trouve dans un seul mot idéophone où il alterne avec [ᵑǀ].
L'éjective labiale /pʼ/ ne se trouve que dans quelques mots.
La palatale affriquée peut se prononcer avec un début alvéolaire (/t͜ʃ/etc.), mais ce n'est pas obligatoire.
La vélaire éjective /k͜xʼ/ varie entre une occlusive [kʼ], une affriquée centrale [k͜xʼ], une affriquée latérale [k͜ʟʼ], et une fricative [xʼ]. Les autres éjectives affriquées peuvent aussi être comme des éjectives fricatives.
Les latérales spirantes /l/ peuvent aussi se prononcer en consonne battue[ɾ] entre voyelles et quelquefois ailleurs, surtout en rythme rapide.
La fricative vélaires sourde [x] n'est connue que dans un seul mot, où elle alterne avec /kʰ/.
/ɦ/ apparaît en variation allophonique au début des mots à initiale vocalique.
Les consonnes pré-nasalisées, comme les consonnes sonoreset les consonnes nasales /ɲ ŋ ŋʷ d ɡ ɡʷ dz dʒ/ (sur fond gris) semblent être empruntés à d'autres langues[3].
Notes et références
↑Recensement de 2017. (en) Fiche langue[hts] dans la base de données linguistique Ethnologue.
(en) Kirk Miller, « Hadza Grammar Notes », dans 3rd International Symposium on Khoisan Languages and Linguistics, Riezlern, 2008, (lire en ligne)
(en) Kirk Miller, Highlights of Hadza fieldwork, San Francisco, LSA,
(en) Bonny E. Sands, « The Linguistic Relationship between Hadza and Khoisan », dans Matthias Schladt, Language, Identity, and Conceptualization among the Khoisan, Köln, Rüdiger Köppe, , 265–283 p.
(en) Bonny Sands, Ian Maddieson et Peter Ladefoged, « The Phonetic Structures of Hadza », UCLA Working Papers in Phonetics, no 84,
(en) A.N. Tucker, M.A. Bryan et James Woodburn, « The East African Click Languages: A Phonetic Comparison », dans J. G. Moehlig, Franz Rottland et Bernd Heine, Zur Sprachgeschichte und Ethnohistorie in Afrika, Berlin, Dietrich Diener Verlag,