HMS Tartar (F43)

HMS Tartar
illustration de HMS Tartar (F43)
Le Tartar le .

Type Destroyer
Classe Tribal
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Constructeur Swan Hunter & Wigham Richardson
Chantier naval Wallsend, Angleterre
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Vendu pour démolition le
Équipage
Commandant Gerald Harman Warner
Douglas Eric Holland-Martin
Lionel Peyton Skipwith
Clifford Caslon
Richard Taylor White
St. John Reginald Joseph Tyrwhitt
Basil Jones
Équipage 190 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 115 m
Maître-bau 11,13 m
Tirant d'eau 3,43 m
Déplacement 1 921 t
À pleine charge 2 559 t
Propulsion 2 × hélices
2 × turbines à vapeur
Puissance 44 000 ch (33 000 kW)
Vitesse 36 nœuds (66,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 8 × canons QF de 120 mm Mk XII (4 × montures doubles)
4 × canon AA QF de 40 mm (1 × monture quadruple)
8 × mitrailleuses Vickers AA de 12,7 mm (2 × montures quadruples)
4 × tubes lance-torpilles de 533 mm (1 monture quadruple)
2 × lanceurs et 2 × supports pour 20 × charges de profondeur
Électronique capteurs et systèmes de traitement: ASDIC
Rayon d'action 5 700 milles marins (10 600 km) à 15 nœuds (28 km/h)
Carrière
Indicatif F43
G43
Coût 339 750 £

Le HMS Tartar est un destroyer de la classe Tribal qui servit dans la Royal Navy durant la Seconde Guerre mondiale.

Sa quille est posée le au chantier naval Swan Hunter & Wigham Richardson de Wallsend, en Angleterre. Il est lancé le et mis en service le sous le commandement du captain Gerald Harman Warner.

Il mena une carrière mouvementée et finit par recevoir le surnom de « Lucky Tartar » en raison de ses nombreuses évasions de situations dangereuses[1]. Il fut l'un des quatre destroyers de la classe à avoir survécu à la guerre sur les seize commissionnés[2].

Historique

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Tartar organise de nombreuses opérations avec sa flottille contre les forceurs de blocus et les croiseurs auxiliaires, et rejoint le reste de la Home Fleet en participant à la traque des croiseur de batailles allemands Scharnhorst et Gneisenau après le naufrage du navire marchand armé HMS Rawalpindi. En , il escorte en compagnie de son sister-ship HMS Mohawk, le RMS Queen Elizabeth lors de son voyage inaugural à travers les approches occidentales[3]. Le 1er mars, il est l'un des destroyers escortant les navires de débarquement pendant l'opération Claymore vers les îles Lofoten, avant de fournir un appui aux opérations de débarquement[4]. Le , il coule le navire marchand allemand SS Bernhard Schulte à la position 61° 55′ N, 5° 07′ E [5],[6], et le lendemain, intercepte le chalutier allemand Krebbs qui est capturé avec une équipe d'arraisonnement. Une machine Enigma et des documents justificatifs sont récupérés et transportés ultérieurement à Bletchley Park pour y être décryptés. Tout au long des mois d'avril et de mai, il escorte des convois et des navires alliés dans l'Atlantique jusqu'au début du mois de juin, notamment les HMS Ark Royal et HMS Valiant. Il participe à la seconde chasse des navires Scharnhorst et Gneisenau après le naufrage du HMS Glorious[7].

En , il est présent lors du naufrage du cuirassé allemand Bismarck, enregistrant des rapports très détaillés après l'action. Alors qu'il retourne à Scapa Flow en compagnie de son sister-ship HMS Mashona, le groupe est attaqué par l'aviation allemande à l'ouest de l'Irlande. Le compte-rendu du Tartar après l'action indique : « On pense que tous les avions attaquants étaient des He 111 [...] un Fw 200 fut cependant observé. Environ 50 avions ont pris part aux attaques sur une période de 13 heures... »[8]. Le Mashona fut touché et gravement endommagé, et chavira un peu plus tard. À la suite de l'attaque, le Tartar a abattu un He 111[9],[10], et parviendra à secourir 215 marins et 14 officiers en les déposant à Greenock[7].

Le HMS Tartar à Hvalfjörður, en Islande, vu du porte-avions HMS Victorious (novembre 1941).

Le Tartar reprend du service au sein de la Home Fleet en en prend part à une escorte de convoi. Le , il escorte le croiseur Nigeria de Scapa Flow vers les eaux au large de l'île Jan Mayen. Le , le groupe repère le navire météorologique Lauenburg et une équipe du Tartar est déployée à son bord. Après avoir mis la main sur d'importants documents, le navire est sabordé à coups de canon. Le , il effectue des missions de reconnaissance dans le Spitzberg afin d'évaluer la possibilité d'utiliser l'île comme base de ravitaillement en carburant pour les convois russes. Le , il détruit la station météorologique de l'île aux Ours et évacue les ressortissants russes de Mourmansk. Le Tartar accompagne le destroyer Inglefield lors du transport du roi George VI à Scapa Flow. Le , il escorte le cuirassé Prince of Wales transportant Winston Churchill qui rentre d'une réunion avec le président Roosevelt sur la Charte de l'Atlantique. À l'arrivée du cuirassé sur le fleuve Clyde, le Tartar embarque le Premier ministre en l'emmenant à Greenock pour son retour à Londres. Il escorte ensuite le transport de troupe Empress of Australia le reste d'août avant d'entrer en carénage de septembre à la mi-octobre.

En janvier et , il escorte de nombreux convois, notamment les PQ-7B, QP-5, PQ-12, PQ-13 et QP-9. Le , le Tartar escorte les navires de la Home Fleet effectuant une recherche infructueuse du cuirassé Tirpitz[7].

En août, il est transféré en Méditerranée au cours duquel il participe à l'opération Pedestal dans le cadre de missions d'escorte. Le convoi subit des attaques aériennes et sous-marines le après avoir été aperçu par le sous-marin italien Uarsciek. Le lendemain, le Tartar lance des attaques de charges de profondeur pour chasser le sous-marin Granito. En compagnie du destroyer HMS Lookout, il parvient à repousser l'attaque du sous-marin italien Angelo Emo. Le lendemain, après une attaque aérienne ayant endommagé le HMS Foresight, le Tartar est déployé sur zone afin de lui porter assistance. Le navire le remorque et prend la direction de Gibraltar. Lors de son transit, le Foresight est touché par une torpille du sous-marin allemand U-73, et est considéré comme perte totale. Ses survivants sont embarqués à bord du Tartar puis sabordé avec des torpilles[7],[11].

Le HMS Tartar met en place un barrage anti-aérien avec ses canons AA de 4,7 pouces afin de protéger la force d'invasion contre les attaques d'avions ennemis (opération Avalanche, ).

En octobre, il participe à l'opération Torch avec les navires de la Force H. Les 28 et , engage en compagnie du HMS Laforey un certain nombre de Schnellboot près de Marrettimo, en Algérie. Le , il se déploie avec d'autres destroyers de la flotte méditerranéenne pour faire barrer la zone du cap Bon afin d'intercepter les navires s'approvisionnant en Tunisie. Le , il sauve quelque 200 survivants du navire-hôpital HMHS Talamba, coulé par une attaque aérienne allemande au large de la plage. Le lendemain, le Tartar coule le navire à munitions Baarn, en flamme après avoir été endommagé par l'aviation. Le , il escorte le destroyer endommagé HMS Eskimo jusqu'à Malte, endommagé par lui aussi par des attaques aériennes. En août, le destroyer soutient l'invasion de l'Italie par les Alliés en couvrant les débarquements de Calabre et, plus tard, ceux de Salerne[7]. Il escorte notamment les HMS Nelson, HMS Rodney et HMS Orion dans le détroit de Messine, tandis que les gros navires bombardaient des batteries côtières en prévision des débarquements imminents.

En , il est déployé dans la Manche au sein du Commander-in-Chief, Plymouth pour effectuer des patrouilles offensives contre la navigation côtière au large de la côte française tout en escortant des convois alliés. En mai, le destroyer couvre le croiseur HMS Bellona et le mouilleur de mines HMS Apollo, dans le cadre d'une opération de mouillage de mines au large des côtes françaises en prévision du débarquement allié en Normandie. Le , il dirige la 10e flottille de destroyers dans la Manche pour empêcher quelconque intervention allemande lors de l’opération Neptune. Le , les navires de la 10e flottille de destroyers engagent des destroyers allemands lors de la bataille d'Ouessant. Les destroyers ZH1 et Z 32 sont coulés, le Tartar étant endommagé par un coup de canon. Quatre hommes sont tués et douze autres blessés. Le , il intercepte et engage des dragueurs de mines de la 46e flottille allemande au large des îles Anglo-Normandes et coule les dragueurs de mines M4601 et M4605. Le , les navires britanniques HMS Bellona, HMS Tartar et HMS Ashanti, assistés par les destroyers canadiens NCSM Haida et HMCS Iroquois attaquent un convoi au large de Saint-Nazaire, coulant les dragueurs de mines M263 et M486, le patrouilleur V414 et une vedette côtière de surveillance maritime avec quatre petits navires[7].

Drapeau de bataille déchiré du HMS Tartar exhibé par l'équipage après la bataille d'Ouessant ().

En , le destroyer escorte plusieurs porte-avions d'escorte à Gibraltar puis effectue des exercices en Méditerranée avant de partir pour Trinquemalay qu'il atteint le . Désormais actif au sein de l'Estern Fleet, il patrouille dans les zones des îles Andaman-et-Nicobar, participant ensuite aux bombardements de Car Nicobar et de Port Blair, ainsi qu’à l’opération Dracula. Pendant le reste de la guerre, il prend part à des missions d'escorte et de ratissage en compagnie de sa flottille, tout en menant des bombardements à terre en couvrant les débarquements alliés. Affecté à l'opération Zipper (débarquement en Malaisie), celle-ci est annulée lorsque le Japon capitule avant la mise en place de cette mission. Le Tartar est présent dans la baie de Tokyo lorsque l'Empire nippon signe la reddition le .

Placé en réserve en 1946, il est utilisé comme navire d’hébergement pour le personnel de la flotte de réserve avant d’être vendu pour démolition le [7].

Il reçut un total de douze honneurs de bataille pour son service pendant la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références

  1. Uboat.net
  2. March, p.362
  3. « HMS Tartar, destroyer », sur www.naval-history.net (consulté le )
  4. Despatch on raid on military and economic objectives in the Lofoten Islands (Norway) 1941 Mar., by Admiral Sir John C. Tovey, Commander-in-Chief, Home Fleet
  5. (de) « Franz Landskron », Deutsches Marine Archiv (consulté le )
  6. (de) « Chronik des Seekrieges 3./4.3.1941 », Württembergische Landesbibliothek, Stuttgart (consulté le )
  7. a b c d e f et g (en-US) « AHLA: HMS Tartar (F43) », sur World of Warships official forum (consulté le )
  8. On His Majesty's Service Observations of the British Home Fleet from the Diary Reports and Letters of Joseph H Wellings Assistant US Naval Attache London 1940-41., p.237
  9. Wellings, p.238.
  10. Wellings, p.237.
  11. « HMS TARTAR F43 L G43 », sur hmscavalier.org.uk (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Martin H. Brice, The Tribals, London, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0245-2)
  • John English, Afridi to Nizam : British Fleet Destroyers 1937–43, Gravesend, Kent, World Ship Society, (ISBN 0-905617-64-9)
  • Norman Friedman, British Destroyers and Frigates, the Second World War and After, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-86176-137-6)
  • Geirr H. Haarr, The Battle for Norway : April–June 1940, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-051-1)
  • Geirr H. Haarr, The German Invasion of Norway, April 1940, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-310-9, lire en ligne)
  • Peter Hodges, Tribal Class Destroyers, London, Almark, (ISBN 0-85524-047-4)
  • H. T. Lenton, British & Empire Warships of the Second World War, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-048-7)
  • Edgar J. March, British Destroyers : A History of Development, 1892–1953; Drawn by Admiralty Permission From Official Records & Returns, Ships' Covers & Building Plans, London, Seeley Service, (OCLC 164893555)
  • Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945 : The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Third Revised, (ISBN 1-59114-119-2)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 320 p. (ISBN 0-87021-326-1)

Liens externes