L'Exmouth est un des 9 navires de la classe E, version allongée de la classe A de 1927 et sur la classe D précédente, permettant d'améliorer leur endurance. Ses quatre canons, en affût simple, sont de 120 mm (4,7 pouces). Ils sont superposés deux à la proue et les deux autres à la poupe. Deux plateformes de tubes lance-torpilles quadruples de 533 mm sont présentes dans l'axe du navire, installées après les deux cheminées et séparées par une plateforme projecteur. Il n'est pas équipé à l'origine comme dragueur de mines.
Les destroyers des classes E déplacent 1 428 t en charge normale et 1 970 t en pleine charge. Ils ont une longueur totale de 100,3 mètres, une largeur de 10,1 mètres et un tirant d'eau de 3,8 mètres. Mais le Exmouth en tant que Leader de flottille possède des dimensions légèrement agrandies: une longueur totale de 104,5 mètres, une largeur de 10,3 mètres et un tirant d'eau de 3,8 mètres pour un déplacement de 1 519 t en charge normale et 2 080 t en pleine charge. Ils sont propulsés par deux turbines à vapeur à engrenages Parsons, chacune entraînant un arbre d'hélice, utilisant la vapeur fournie par trois chaudières à trois tambours Almirauty qui fonctionnent à une pression de 20,7 bar et à une température de 327 °C. Les turbines développent une puissance totale de 36 000 chevaux-vapeur (27 000 kW) (38 000 ch pour le Exmouth) et atteignent une vitesse maximale de 35,5 nœuds (65,7 km/h). Les destroyers transportent un maximum de 470-480 tonnes de mazout, ce qui leur donne une autonomie de 6 350 milles nautiques (11 760 km) à 15 nœuds (28 km/h)[1].L'effectif du navire est de 145 officiers et matelots (175 hommes pour le Exmouth) [2].
Histoire
Lors de sa mise en service le 9 novembre 1934, l'Exmouth a été désigné comme leader de la 5e flottille de destroyers de la Home Fleet (flotte intérieure). Les tensions accrues entre le royaume d'Italie (Regno d'Italia) et l'Empire éthiopien (alors connu sous le nom « d'Abyssinie » en Europe) - qui ont finalement conduit au déclenchement de la seconde guerre italo-éthiopienne - ont amené l'amirauté à rattacher la flottille à la Mediterranean Fleet (Flotte méditerranéenne) d'août 1935 à mars 1936, bien que l'Exmouthait été réaménagé à Alexandrie du 4 octobre 1935 au 5 janvier 1936.
L'Exmouth patrouille dans les eaux espagnoles pendant la guerre civile espagnole en appliquant les décrets du Comité international pour la non-intervention entre les carénages annuels à Portsmouth entre le 17 novembre 1936 et le 19 janvier 1937 et entre le 21 novembre 1938 et le 16 janvier 1939. Il rentre en Grande-Bretagne en mars et l'Exmouth est affecté à des tâches d'entraînement et de travail avec la Home Fleet basée à Portsmouth le 28 avril. Il exerce ces fonctions jusqu'au 2 août, date à laquelle il est mis en service en tant que leader de la 12e flottille de destroyers[3].
Seconde Guerre mondiale
L'Exmouth et sa flottille sont initialement affectés à la Home Fleet dès le début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939[3]. Le navire et deux de ses compagnons de flottille, Eclipse et Echo, escortent le croiseur de batailleHood alors qu'il recherche les pilleurs de navires de commerce allemands au sud de l'Islande à la fin novembre. En décembre, il est transféré au Western Approaches Command (Commandement des approches occidentales) pour effectuer des patrouilles et escorter des convois, mais est transféré à Rosyth en pour effectuer les mêmes tâches en mer du Nord[3].
Il escorte le navire marchand Cyprian Prince le lorsqu'il est repéré par le sous-marin allemand (U-Boot) U-22, commandé par Karl-Heinrich Jenisch, et est torpillé à 5 h 35. Il coule en perdant tous ses occupants à la position géographique de 58° 18′ N, 2° 25′ O. Après avoir coulé l'Exmouth, le sous-marin a également tiré sur le Cyprian Prince dont le capitaine a estimé qu'il est trop dangereux de ramasser les survivants. Plus tard, dix-huit corps, échoués, sont retrouvés par un écolier qui faisait l'école buissonnière près de Wick. Ils sont enterrés avec tous les honneurs militaires[4] dans le cimetière de Wick[5].
L'épave du Exmouth a été découverte dans le Moray Firth en juillet 2001 par une expédition indépendante, dont les conclusions ont été vérifiées par le Historic Scotland. L'épave est l'une de celles qui figurent sur la liste des "lieux protégés" de la loi de 1986 sur la protection des restes militaires (Protection of Military Remains Act 1986) [6].
(en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [détail de l’édition]
(en) James Joseph Colledge et Ben Warlow, Ships of the Royal Navy : the complete record of all fighting ships of the Royal Navy from the 15th century to the present, London, Chatham, (1re éd. 2003), 396 p. (ISBN978-1-861-76281-8).
(en) John English, Amazon to Ivanhoe : British standard destroyers of the 1930s, Kendal, England, World Ship Society, , 144 p. (ISBN978-0-905-61764-0).
(en) Norman Friedman, British destroyers & frigates : the Second World War and after, London, Chatham, (ISBN978-1-861-76137-8).
(en) H. T. Lenton, British & empire warships of the Second World War, London Annapolis, Md, Greenhill Books ; Naval Institute Press, , 766 p. (ISBN978-1-853-67277-4 et 978-1-557-50048-9).
(en) Jürgen Rohwer, Gerhard Hümmelchen et Thomas Weis (Chronik des Seekrieges, 1939-1945.), Chronology of the War at Sea, 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, US Naval Institute Press, , 532 p. (ISBN978-1-861-76257-3 et 978-1-591-14119-8, OCLC76797349).
(en) Christopher Shores, Brian Cull et Nicola Malizia, Air war for Yugoslavia, Greece, and Crete, 1940-41, London, Grub Street, , 445 p. (ISBN978-0-948-81707-6, lire en ligne).