Au XVe siècle, peut-être avant, la ville était administrée par quatre prudhommes, un par quartier de la ville. Ces notables se réunissaient dans les dépendances du prieuré de la Comtale. Ce prieuré est détruit au cours du grand incendie de Bourges entraînant la disparition des archives de la municipalité.
Pour éviter un nouveau désastre, le maire et les échevins décidèrent en 1489 de construire un hôtel de ville. Ils choisirent un emplacement au cœur de la cité. Ils décidèrent de confier en la réalisation des plans et des devis appelé « Jacquet de Pigny masson » dans le compte du receveur municipal et élevé en 1490 par les sculpteurs Jacquet de Persigny et Jacquet Gendre. L'hôtel était adossé au mur d'enceinte avec une cour avec un puits limitée par un mur de clôture percé et orné par la margelle le long de la rue à laquelle on accédait par une porte et un guichet. Il subsiste une tourelle d'angle qui faisait partie d'un pavillon construit au XVIe siècle. Un bâtiment à arcades fut construit de 1619 à 1623 à la place du pavillon reliant la tourelle d'angle avec le logis du XVe siècle par les architectes Jehan Le Juge et Gargault. Le mur de clôture, la porte et le guichet furent supprimés au XVIIIe siècle et remplacés par une grille en fer.
Colbert acheta en 1679 le palais Jacques-Cœur à Charles de Laubespine, marquis de Châteauneuf. Il le revendit en 1682 pour 33 000 livres au conseil municipal, qui y transféra ses services.
Ensuite, les échevins vendirent l'hôtel à Henri Labbe de Changrand pour le prix de 8 164 livres. Ce dernier le céda aux pères Jésuites qui y firent une annexe, le Petit Collège, qu'ils occupèrent jusqu'en 1762.
L'hôtel des Échevins fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [2].
Architecture
L'hôtel des Échevins est constitué d'un corps de logis, flanqué d'une tour-escalier rappelant celle du palais Jacques-Cœur de Bourges. Comme nombre des hôtels particuliers de la ville, l'édifice fut construit à cheval sur les remparts gallo-romains. C'est à l'architecte Jehan Lejuge que l'on doit la galerie perpendiculaire, construite dans le style Renaissance, en 1623.
Le musée Estève
Intégralement restauré par la Ville de Bourges en 1983, il accueille depuis 1987 le musée Estève, consacré au peintre abstrait Maurice Estève (1904-2001). Le musée se déploie sur trois niveaux et présente des huiles sur toile, des œuvres sur papier et deux tapisseries.
Vues de l'hôtel des Échevins
Notes et références
↑P. Martinat et R. Kot, Découvrir le Cher, Éditions Horvath, Coll. « La France par départements ».
[Gauchery 1931] Robert Gauchery, « Hôtel des échevins », dans Congrès archéologique de France. 94e session. Bourges. 1931, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 105-115
[Pérouse de Montclos 1992] Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), « Ancien hôtel de ville, dit hôtel des Échevins », dans Le guide du patrimoine Centre Val de Loire, Paris, Hachette, , 733 p. (ISBN978-2-01-018538-0), p. 220-222
[Bourges 2011] Collectif, « Hôtel des Échevins-Musée Estève », dans Le guide Bourges ville d'art et d'histoire : Musées, Monuments, Promenades, Paris, Éditions du patrimoine, , 152 p. (ISBN978-2-7577-0131-7), p. 102-103
[Gaugain 2017] Lucie Gaugain et Marie Lafont, « L'hôtel des Échevins de Bourges », dans Congrès archéologique de France. 176e session. Cher. Gothique flamboyant et Renaissance en Berry. 2017, Paris, Société française d'archéologie, , 413 p. (ISBN978-2-901837-81-7), p. 235-245