Guy de Chauliac, ou Gui de Chauliac, ou encore Gui de Chaulhac, né vers 1300 à Chaulhac et mort le est un chirurgienfrançais. Il est connu également sous le nom latin de Guido de Cauliaco. Il est l'auteur d'un traité de chirurgie Chirurgia Magna publié en 1363.
Il est considéré comme le père de la chirurgie médicale, profession alors réservée aux barbiers. D'abord chanoine au cloître de l'église de Saint-Just, il devint ensuite médecin auprès de la papauté d'Avignon. Il a ainsi été le médecin des papesClément VI, Innocent VI et Urbain V.
Biographie
Jeunesse et études
Guy de Chauliac naît vers 1298 sur les monts de la Margeride, à Chauliac en Gévaudan, dans une famille modeste. C'est dans le diocèse de Mende[1]. En conséquence, les informations concernant sa jeunesse sont très faibles. Une légende s'est alors formée autour de cette lacune historique. Il y est dit qu'une jeune fille noble de la baronnie de Mercœur, dont Chaulhac faisait partie, se serait cassé la jambe, et que cette fracture ne guérissait pas. Après avoir consulté une sorcière qui leur conseille un jeune garçon doué, la jeune fille est donc montrée à Guy qui parvient si bien à la soigner qu'elle ne tarde pas à remarcher. La châtelaine de Mercœur aurait alors payé les études du jeune Guy.
Il a sans doute commencé ses études au Malzieu, puis à Mende auprès du collège de chanoines. Là aussi la légende se mêle aux faits avérés, mais il est dit que c'est son instructeur au Malzieu qui lui aurait indiqué Toulouse pour continuer ses études.
Guy de Chauliac commence ses études de médecine à la faculté de Montpellier[1]. Il écrit lui-même dans la Grande Chirurgie qu'il a eu pour maître Nicolas Catalan de Toulouse, mais aucune date de son passage dans la ville rose ne semble conservé. À Montpellier, il a pour maître Raymond de Molières. Il devint maître de médecine en 1325, la maîtrise s'obtenant après une licence en six ans et des voyages pour parfaire son art.
Il continue, à partir de 1326, son apprentissage à Bologne puis à Paris, où il se parfait dans ses connaissances en anatomie et se créer un réseau de connaissances parmi les maîtres parisiens ainsi que les médecins du roi Jean Ier de Bohême.
Vers 1340, il est nommé chanoine de l'église Saint-Just de Lyon[1].
Années d'errances
Après Paris, les sources concernant Guy de Chauliac sont plus vagues. Il semble qu'il ait beaucoup voyagé, gagnant sa vie au fil des opportunités comme nombre de médecins à cette époque. À partir de la fin de ses études en 1330, il faut attendre 1342 pour que l'on retrouve trace de Guy de Chauliac dans des écrits.
Chanoine auprès des papes
Vers 1344, il devient chanoine au monastère Saint-Just à Lyon[2]. Il accède même à la prévôté de l'église. Médecin du monastère, il est habilité à pratiquer la chirurgie dans l'infirmerie du couvent.
Les papes Innocent IV, puis Clément V ont séjournés à Saint-Just. C'est peut-être pour cela que Guy de Chauliac est appelé à se rendre à Avignon en 1348 pour aider à lutter contre la grande épidémie de peste.
En 1348, lorsque la grande peste éclate, il est à Avignon le huitième médecin du pape Clément VI[1], qui l'autorise à pratiquer l'autopsie publique des pestiférés afin d'essayer d'arrêter ce fléau. Cette mesure permet à Guy de Chauliac d'être parmi les précurseurs de la dissection (humaine) dans le but médical.
Al-Tasrif (La pratique) est une encyclopédie médicale de trente volumes qui fait le bilan des connaissances médicales de son époque et les confronte à son expérience personnelle. Il étudie aussi la traduction latine de l'ouvrage Al-Tasrif de son éminent prédécesseur Abu Al-Qasim.
Guy de Chauliac arrive donc au palais des Papes afin de soigner les malades de la peste. Cependant, son dévouement au contact permanent de la maladie lui fait la contracter. Il se soigne lui-même en testant sur lui des méthodes chirurgicales. Il pratique ainsi l'incision des bubons qui apparaissent sur son corps. Par contre il ne parvient pas à empêcher la mort de Laure de Noves[3] ; à ce titre, il est possible que les Invectives contre les médecins de Pétrarque furent dirigées contre lui.
En 1353 il est fait chanoine avec prébende de Reims par Innocent VI, poste qu'il cessera d'honorer en 1359 pour rejoindre Saint-Just où il vient d'être fait prévost du Chapitre.
Le il meurt sur la route reliant Avignon et Lyon, dans un lieu qui n'a pas été retenu. Il est alors inhumé au cimetière des prêtres de Saint-Just.
Œuvre
Considéré comme le plus grand chirurgien du Moyen Âge, il laisse des écrits qui témoignent d’une intelligence pratique comme d’une grande érudition. Il publie en 1363 son important traité de Grande ChirurgieChirurgia Magna qui est une adaptation de Inventorium sive Collectorium artis chirurgicalis medicinae déjà publié en 1340. Cette œuvre sera connue dans tout le monde latin sous le surnom de Guydon ou Guidon en référence à son prénom[5]. Son livre, dans lequel il fait référence à l’Al-Tasrif, rédigé près de 400 ans plus tôt par Abu Al-Qasim, plus de cent soixante-dix fois, a été traduit dans toutes les langues - notamment en français dès 1542 par Jean Canappe - et sera partout l'ouvrage classique par excellence, jusqu'au XVIIIe siècle au moins[3]. On lui attribue également des traités sur les degrés, les hernies et la cataracte.
↑Le titre, donné par la Welcomme Library qui partage cette œuvre, est erroné. Il faut certainement lire Clément VI, donc G. de Chauliac a été médecin, et non Clément VII qui fut pape après la mort du médecin
[PDF] Louis-Paul Fischer, Accueil par l’Académie des sciences, lettres et beaux-arts de Lyon (avec Guy de Chauliac, 1300-1368 et Jules Guiart, 1870-1945), dans Histoire des Sciences médicales, tome 44, no 1, 2010 — p. 8-10 [1]