Il part l'année suivante avec eux pour la Terre sainte. Il se signale dans toutes les entreprises des croisés jusqu'à la prise de Jérusalem. Après cette opération, il reprend la route de France. Guy III en revint seul, soit que ses frères y eussent perdu la vie, soit qu'ils se fussent établis dans le nouveau royaume de Jérusalem. Il voit, en passant à Rome, le pape Pascal II, nouvellement élu, qui, sur la réputation qu'il s'était acquise, lui fait un accueil distingué.
L'archidiacre Claude Robert, dans son Gallia Christiana à l'article de Pierre de Laval, archevêque de Reims, dit que Pascal II ordonna que le nom de Guy serait désormais affecté au possesseur de la terre de Laval.
Lisiard de Sablé débute par une guerre acharnée contre le jeune seigneur de Laval, Guy III de Laval, on ne sait à quel sujet, et, pour protéger son château de Sablé, en construisit un dans les terres du prieuré de Saint-Loup, avec une maison forte pour Hugue Normand, son fidèle.
C'est longtemps après, en 1123, qu'il règle l'indemnité promise aux religieux. Gilles Ménage avait compris que ce règlement était contemporain de la construction du château : il est postérieur de plusieurs années, olim, dit le texte, ce qui permet de placer la guerre contre Guy de Laval, adhuc juvenis, avant celle qui va suivre, où les deux seigneurs se trouvèrent ligués contre le roi d'Angleterre.
Contre le roi d'Angleterre
Élie Ier du Maine, comte du Maine, étant mort, le comte d'Anjou, Foulque V d'Anjou se hâte de prendre possession de ce comté, en vertu des droits qu'il prétendait y avoir du chef de sa femme, fille unique d'Hélie en 1110. Henri Ier d'Angleterre, roi d'Angleterre et duc de Normandie, oppose ceux qu'il avait sur le Maine comme dépendance de son duché. Une guerre s'ensuit, dans laquelle Guy III de Laval prend parti pour Foulque V d'Anjou, comte d'Anjou, et prend son parti contre Henri Ier d'Angleterre, roi d'Angleterre. Des succès balancés de part et d'autre par des revers, se suivent d'abord; mais la guerre à la fin se termine à l'avantage du comte d'Anjou qui conserve le Maine, en se reconnaissant feudataire du monarque anglais. (1115).
Dès le départ de son père, plusieurs seigneurs poitevins, les barons de Sablé et de Laval, et d'autres vassaux de l'Anjou se liguent contre lui. Il est confronté à une coalition de ses vassaux conduite par Lisiard de Sablé[5],[6].
Geoffroy vient subitement assiéger Guy III de Laval dans son château de Meslay. Il y renverse les murs de la place, enfonce les portes, y et étant parvenu jusqu'au donjon, le détruit, puis rase entièrement le château[7].
Conan III de Bretagne et Vitré
Robert II de Vitré[8], ayant été chassé par Conan III de Bretagne, duc de Bretagne, trouve un asile chez Guy III de Laval, son cousin germain, qui lui prête ses châteaux et forteresses : le château de La Gravelle et de Launay, pour être en état de faire de-là des tentatives sur Vitré, dont le comte s'était emparé.
Conan ne tarde pas à détacher Guy III des intérêts de son parent en lui donnant la vicomté de Rennes, dont il venait de dépouiller Robert[9].
Robert, en perdant l'alliance de Guy III de Laval, en trouve un autre plus puissant et plus fidèle dans la personne du comte d'Anjou. Le seigneur de la Guerche, son beau-frère, et Thibault de Mathefelon, son gendre, l'aidèrent aussi de leurs personnes et de leurs troupes ; et avec ces secours, il termine en 1143, une guerre de huit ans par une victoire, dont le recouvrement de sa terre de Vitré est le fruit.
Guy III de Laval meurt en 1144, et n'était plus vicomte de Rennes.
↑Chronologie historique des sires, puis comtes de Laval, 1784, t. II, p. 864-875.
↑Pierre l'Ermite et peut-être le pape Urbain II sont venus prêcher la Croisade à Laval. Un document publié au XIXe siècle nous assure de la venue de Pierre l'Ermite dans le pays de Laval. (Cart. du Ronceray, publié par M. Marchegay, pièce Ccclxxxv.
↑ Jehan de Bourdigné, Chroniques d'Anjou et du Maine, édition Quatrebarbes, Angers, 1842, tome I, chapitre 44.
↑Lisiard, seigneur de Sablé, de la Suze, de Briollay par son mariage, se trouve alors si puissant qu'il ose entrer dans la coalition des comtes de Thouars, de Parthenay, des seigneurs de Blaison, de Laval et autres, contre Geoffroy Plantagenet, Chronique des comtes d'Anjou, p. 262.
↑On trouve aussi dans les ligueurs outre Guy IV de Laval, le vicomte de Thouars, les seigneurs de Mirebeau, de Parthenay, de Sablé, d'Amboise, et 2 autres vassaux de l'Anjou.
↑Jean, moine de l'Abbaye de Marmoutier indique que : Cependant, par un mouvement d'humanité, il sauva la vie aux chevaliers qui l'avaient défendu, et les tira des mains du soldat victorieux, prêt à les égorger. Guy alors s'étant venu jeter aux pieds du comte, vint à bout de le fléchir et d'obtenir son pardon. . Ce témoignage est repris dans L'Art de vérifier les dates.
↑Charles Maucourt de Bourjolly relève cette déloyauté de Guy III, en indiquant que de tout temps les grands seigneurs ont embrassé les occasions d'augmenter leur fortune.. C'était la seconde fois que les seigneurs de Laval le faisaient voir à ceux de Vitré.
↑Il est certain d'après les aveux de 1407 et 1444 que cette fondation est faite par un seigneur de Laval et il est probable pour Couanier de Launay que ce seigneur fut Guy III de Laval. L'établissement en France des chanoines réguliers de Saint-Augustin date de 1092 ou environ; l'abbaye de Toussaint les reçut seulement en 1108. Guy III vécut précisément de 1095 à 1044. Jacques Le Blanc de La Vignolle indique comme fondateur Guy III ou Guy IV. Il semble pour Couanier de Launay que cet acte ne doit pas tarder longtemps après l'installation des chanoines réguliers à Angers et par conséquent doit être attribué au premier de ces seigneurs.