Gustave Monod est le fils d'Ernest Monod, pasteur à Mazamet et à Pau, et d'Hélène de Heimann. Son grand-père paternel est le chirurgien homonyme Gustave Monod, l'un des fondateurs de l'Académie de chirurgie. Il fait ses études secondaires à Roubaix et Pau, où son père est pasteur. À Pau, il est condisciple de Saint-John Perse[1]. Il obtient son baccalauréat ès lettres en 1904, puis prépare une licence de lettres (1906) et un DES de philosophie (1907) à l'université de Montpellier[2]. Il est reçu à l'agrégation de philosophie en 1912, et est classé 6e[3]. Il enseigne la philosophie à l'École des Roches en 1912-1914, où il découvre les méthodes actives. Il s'intéresse au scoutisme, et reste proche des éclaireurs de France dont il est président de 1946 à 1957. Il est nommé en 1914 professeur de philosophie, mais ne rejoint pas son poste car il est mobilisé au mois d'août lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale[2]. Il sert comme infirmier d'ambulance et passe 44 mois au front, obtient cinq citations et la croix de guerre, mais il est gravement blessé à Douaumont, et doit être amputé d'une jambe[4].
En 1933-1934, il est nommé directeur de cabinet du ministre de l'Éducation nationale Anatole de Monzie, tout en enseignant la philosophie à l'école d'application annexe de l'école normale supérieure de Sèvres. Il enseigne ensuite en première supérieure aux lycées Condorcet et Louis-le-Grand[6].
En , il est nommé inspecteur d'académie de Paris, et adjoint à titre temporaire au directeur de l'enseignement du second degré, pour la coordination des enseignements et les programmes. Il est chargé de mission par le ministre Jean Zay pour la mise en place des classes expérimentales d'orientation.
En 1940, il est démis de son grade d'inspecteur général pour avoir refusé d'appliquer les mesures anti-juives décidées par le gouvernement de Vichy, il préfère quitter le ministère et reprendre un poste de professeur, pour quelques mois, en 1941[6], puis fait valoir ses droits à la retraite en . Il se retire alors dans l'Aude et participe aux activités du réseau de résistance « Défense de la France »[6]. Dès , il est rétabli dans ses fonctions avec le titre d'inspecteur général de l'instruction publique, et il est nommé directeur de l'enseignement secondaire. Il crée la commission qui rédige le plan Langevin-Wallon, lance les « classes nouvelles » et charge les Ceméa de la formation des maîtres d’internat.
↑Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle : Khâgneux et Normaliens dans l'entre-deux-guerres, Fayard, , 722 p. (ISBN978-2-213-65368-6, lire en ligne)
Guy Capla, « Gustave Adolphe Alphonse Monod », dans L'Inspection générale de l'Instruction publique au XXe siècle. Dictionnaire biographique des inspecteurs généraux et des inspecteurs de l'Académie de Paris, 1914-1939, , 408-412 p. (lire en ligne).