« Depuis son enfance, les saltimbanques la hantent. Née à Montmartre, mais d'une famille originaire du nord de la France, elle dit que dans ce triste pays de briques, les baladins avaient sur elle un prestige extraordinaire »[2].
En , Guillemette Morand accroche aux cimaises de la Galerie Vendôme trente-cinq toiles qu'elle a brossées en 1957, énonçant par les paysages présentés qu'elle a cette année-là parcouru la France, l'Espagne et l'Italie, y plaçant toujours entre autres des baladins en corrélation avec ses réminiscences de rêveries enfantines. Ce qui frappe la revue Connaissance des arts pour l'ensemble de l'exposition, c'est la dominante de la couleur blanche d'une part, la suggestion omniprésente de l'élément de feu d'autre part, qu'il soit simple chandelle dans une nature morte ou feu d'herbe qui, dans un paysage, « suggère l'idée de la fonte des formes sous l'action de la chaleur atmosphérique »[3].
L'amour - Michel Ciry, Lucien Fontanarosa, Michel de Gallard, Pierre Garcia-Fons, Guillemette Morand, Michel Patrix…, Galerie Epona, Paris, avril 1961.
Salon de l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (UFPS), Paris, 1965.
Première exposition internationale des arts de Téhéran, Centre des expositions internationales, Téhéran, décembre 1974 - janvier 1975[12].
Exposition de l'art français contemporain, Musée du Luxembourg, Paris, non datée.
Réception critique
« La plus grande surface est occupée par des paysages aux couleurs également vives, qu'elles soient celles du ciel ou celles d'un premier plan de prairie, de route, d'arbre ou de maison,. Dans ces paysages, de petits personnages dansent, brandissent des torches, jouent de la guitare: ils ressemblent, par leur animation, aux petits personnages de Callot qui, lui aussi, se complut à décrire la vie des bohémiens. De l'ensemble se dégage une impression de féérie qui rappelle celle des tableaux de Carzou » - Connaissance des arts[2]
« Peintre ou poète ? Guillemette Morand est certainement les deux. Qu'elle se laisse aller à un certain mysticisme, qu'elle transcrive un paysage du Var ou de l'Île-de-France, qu'elle peigne des matures mortes, ou bien encore des baladins, partout transparaît ou se devine la plus subtile poésie. On la devine à la fois poète et fantaisiste, mais aussi un peintre dans toute l'acception du terme. Chacune de ses toiles est un éclatement de couleurs dans une harmonie bien déterminée, rouge, mauve, verte, elle atteint aux limites de l'audace sans jamais franchir celles du bon goût. Une œuvre forte et solide. » - Pierre Imbourg[7]
« Inspirée, magicienne de la couleur et de la forme, peintre et poète jusqu'au bout de la brosse dont l'art, libre, est marqué par un style - hors de toute manière - où s'accordent comme rarement le faire et la pensée. » - Jean Chabanon[13]
« Une palette chargée d'expressionnisme, une vision baroque et chahutée d'une grande originalité. » - Gérald Schurr[14]
« Ses envois au Salon annuel des femmes peintres sont des plus remarqués... » - Dictionnaire Bénézit[8]
Pierre Duriage et Georges Massié, Guillemette Morand, Prix Francis Smith 1967, Éditions Presses artistiques, 1967.
Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
Lydia Harambourg, Index des peintres de l'École de Paris, dans L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993.
André Roussard, Dictionnaire des artistes à Montmartre, Éditions André Roussard, 1995.