Le roi d'Écosse est livré à Henri II à Northampton avant d'être envoyé à Falaise en Normandie. Guillaume doit signer le , le traité de Falaise[2] et reconnaître comme suzerain le roi anglais et lui promettre hommage avant d'être autorisé à retourner en Écosse le du même mois. Le , à York, Guillaume et la noblesse écossaise doivent formellement reconnaître la suzeraineté d'Henri II et le comté de Huntingdon lui est confisqué pour sa participation à la rébellion des fils d'Henri II et donné Simon III de Senlis. Il ne reviendra par héritage à son frère David qu'en 1185[3].
En 1189, après la mort du vieux roi d'Angleterre, Guillaume rend hommage à son successeur Richard Cœur de Lion à Cantorbéry et entreprend des négociations avec le roi qui cherchait des fonds pour financer sa participation à la troisième croisade afin d'annuler les clauses les plus contraignantes du traité de Falaise. Un compromis le « Quitclaim of Canterbury » est trouvé le [4]. Il prévoit le paiement de 10 000 merks d'argent par l'Écosse et une dispense papale confirme l'annulation des engagements. Ce nouveau traité de Cantorbéry abroge celui de Falaise et restaure de facto l'indépendance de l'Écosse[5]. Par la même occasion, Guillaume obtient la confirmation de la restitution du comté de Huntingdon, toutefois en 1194 les négociations menées pour obtenir le retour du Northumberland à l'Écosse échouent.
Après la mort de Richard en 1199, Guillaume tente en vain d'intervenir dans sa succession afin d'assurer la possession des comtés du Nord de l'Angleterre. Le , il doit rendre hommage à Jean sans Terre à Lincoln[7]. Le traité de Norham signé avec le nouveau roi d'Angleterre le prévoit que deux des filles de Guillaume, Margaret et Isabelle, soient confiées à Jean dans l'expectative de l'union de l'une d'entre elles avec le futur héritier du royaume d'Angleterre. Le , le traité de Norham est confirmé à Durham et Alexandre, le jeune fils et héritier de Guillaume, est adoubé chevalier à Westminster par le roi d'Angleterre[8].
Relations avec le Nord
Ayant rétabli la paix avec l'Angleterre, il doit lutter dans son propre pays contre les rébellions de Donald MacWilliam, descendant de Malcolm III, dans le Ross et le Moray.
En 1211, Gothred MacWilliam, le fils de Donald, proclame à son tour ses droits à la couronne. Il débarque en Ross, le prince héritier Alexandre doit mener campagne dans le Nord contre lui avec l'appui des forces du Galloway menées par Thomas, comte d'Atholl, le jeune fils de Rolland de Galloway. Gothred est trahi et exécuté l'année suivante[12].
Conflit avec Harald Maddadsson
À la suite de son implication passive dans le complot des « Eyjarskeggjar ou Øyskjegger » (c.-à-d. « les insulaires ») contre le roi de Norvège, Harald Maddadsson, le comte des Orcades, doit se soumettre en 1194 au roi Sverre de Norvège. En 1196, Guillaume met à profit cette situation pour mener campagne contre le comte des Orcades. L'année suivante, Harald est capturé et Guillaume le prive du comté de Caithness, Harald est emprisonné dans le château de Roxburgh. Il est libéré après avoir donné son fils Thorfinn comme otage. Harald doit alors faire face un à prétendant, Harald Ericksson dit Ungi, qui est tué lors d'un combat à Claridon près de Thurso. Le Caithness, fief écossais, est remis par le roi Guillaume Ier à Ragnald un fils de Somerled. Harald fait alors appel au roi Jean sans Terre, Jean l'évêque de Caithness(en) (1185-1212) dénonce ses manœuvres au roi d'Écosse ce qui lui vaut d'être aveuglé et d'avoir la langue coupée pour trahison. En représailles Guillaume Ier fait à son tour aveugler et castrer son otage Thorfinn. Harald Maddadsson ne récupère le Caithness qu'en 1201 et le conservera jusqu'à sa mort en 1206[13].
Relations avec l'Ouest
En 1174, les deux co-seigneurs du Galloway, Gillebrigte et Uhtred, fils de Fergus de Galloway, mettent à profit la captivité de Guillaume pour rejeter la suzeraineté de l'Écosse. Le , Gillebrigte de Galloway se reconnaît vassal d'Henri II d'Angleterre. En , après la mort de Gillebrigte, son neveu Roland, fils d'Uhtred, s'empare de son domaine au détriment de son fils Duncan[14].
Le roi Henri II doit se rend à Carlisle en 1186 afin d'arbitrer la dévolution du Galloway d'autant plus que peu après Godfred le Noir meurt en 1187 en laissant une succession disputée. Guillaume intervient et obtient la soumission de Roland de Galloway. Son accord avec le roi anglais s'était conclu par son mariage avec Ermengarde de Beaumont le de l'année précédente[15].
Relations avec l'Église
Le règne de Guillaume Ier est marqué par la fin de la lutte de l'Église écossaise pour obtenir son indépendance par rapport à l'archevêché d'York.
Alexandre, le seul fils légitime du roi, qui a été armé chevalier en 1212, le seconde à partir de cette date dans le gouvernement du royaume et prend le commandement de la campagne de l'été 1212 dans le comté de Ross. Guillaume Ier meurt à 71 ans, le à Stirling, et est inhumé à l'abbaye d'Arbroath. Son règne est l'un des plus longs de l'histoire d'Écosse.
Michael Ashley, The Mammoth Book of British Kings & Queens (England, Scotland and Wales), London, Robinson, , 808 p. (ISBN1-84119-096-9), « William the Lyon », p. 406-407.
(en) Gordon Donaldson, Scottish historical documents, Edinburgh, London, Scottish Academic PressDistributed by Chatto & Windus, (ISBN0-7011-1604-8).
(en) W.W. Scott « William I [known as William the Lion] (c.1142–1214) » Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.