Marlène est une jeune mère fantasque, venant d'un milieu prolétaire, sans emploi et qui a été quittée par son cinquième conjoint qu'elle a trompé au cours de sa cérémonie de mariage. Elle passe ses journées à regarder les émissions de télé-réalité et à se saouler. Son seul bonheur et sa fierté, c'est Elli, sa petite fille de 8 ans que Marlène surnomme affectueusement « Gueule d'ange ». Mais pour la jeune fille, « gérer » sa mère et son alcoolisme est un combat quotidien, ce qui lui fait atteindre une maturité précoce…
Vanessa Filho expliqua les circonstances de la naissance du film : « Tout s'enchaînait mais j'étais dans un passage à vide, je m'éloignais de mon désir premier, le cinéma. Un jour, en vacances en Bretagne, j’ai eu une vision : une fille, sa mère, une bourrasque d'images et de sentiments. J'ai écourté mon séjour, suis rentrée à Paris, me suis enfermée des semaines pour écrire une ébauche […]. ». Elle mit quatre ans à produire le scénario[1].
La réalisatrice a réussie à convaincre Marion Cotillard d'accepter le rôle de Marlène, l'actrice devait initialement faire une pause dans sa carrière après la naissance de sa fille[2].
La cinéaste explique que la stylisation de l'image et des accessoires représentent l'univers de Marlène, marquée par la télé-réalité[1]. La réalisatrice indique des choix de cadre proche des personnages : « […] approcher au plus près des émotions de mes personnages, traduites dans leur corps, sur leur corps. D'où des plans très proches et charnels, ou à l'inverse très larges, qui isolent les personnages dans des décors et des cadres constatant leur solitude, leur fragilité […] »[4]. Le film est influencé par John Cassavetes, Ken Loach, Nick Cave, Leonard Cohen, Gregory Crewdson et Tomas Tranströmer[1].
aVoir-aLire parle de maladresses mais loue la photographie et Aksoy-Etaix, indiquant que la réalisatrice est « une cinéaste inspirée »[4]. Ciné Séries voit un film ambitieux mais trop surligné dans les symboles comme le saut de l'ange[6]. Les Inrocks parlent d'un film touchant[7]. Le Républicain lorrain déclare « Il y a des films comme ça, qu’on se promet d’aimer éperdument, qui nous tiennent la main, au début, avant de la lâcher, parce que rien ne tient, ne va plus. […] qu'on finit par quitter, à regret, comme une déception amoureuse »[8]. Les critiques de l'émission Le Masque et la Plume sont déçus du scénario incohérent et du misérabilisme mais sont divisés sur la direction d'acteur[9]. Première loue l'esthétique et le duo d'actrices[10]. Radio Canada salue les intentions du film (« L'abandon, la négligence, l’insécurité, l'alcoolisme, la maternité défaillante… […] thèmes que le cinéma a souvent traités du côté le plus sombre, voire misérabiliste [ici] le choix a plutôt été fait de déverser une pluie de paillettes sur le sordide. » et la distribution[11]. Variety parle d'un film frustrant et manipulateur et critique la performance de Cottilard[12]. Le Cercle salue les actrices et la photographie, compare le style à Kechiche, mais critique le scénario[13]. Lorenzo Codelli pour Positif parle d'une bataille d'ego entre les deux divas du film[14].