Le Grand Commentaire du De anima d'Aristote est un ouvrage du philosophe andalouAverroès. Il prend place dans la tradition antique et médiévale des commentaires d'Aristote. L'auteur reprend le traité De l'âme d'Aristote, paragraphe par paragraphe, et en propose une lecture personnelle. Ce Grand Commentaire est surtout connu pour la théorie de l'âme et de l'intellect qui y est exposée.
Le conflit des interprétations
La controverse porte sur le statut ambigu de l'intellect agent chez Aristote : est-il séparé ou non de l'âme individuelle ? Est-il immortel ? Averroès s'oppose à l'interprétation d'Alexandre d'Aphrodise qui admettait l'individualité de l'âme pensante. Pour Averroès, l'intellect existe à l'état séparé. Mais les deux auteurs sont d'accord pour nier l'immortalité individuelle[1]. Cela veut dire que l'âme disparaît avec le corps.
En revanche, Dante Alighieri s'inspire de l'ouvrage pour son De Monarchia, dans lequel il défend l'existence d'une communauté des intellects, devant œuvrer ensemble au progrès de la connaissance humaine[4].
Marc Geoffroy, Sources et origines de la théorie de l'intellect d'Averroès, thèse de doctorat, soutenue le à l'INHA, sous la direction d'Alain de Libera.
Alain de Libera, L'Unité de l'intellect de Thomas d'Aquin, Paris, Vrin, 2004.
Jean-François Mattéi, « Averroès ou l'Intelligence », dans Averroès et Aristote, L'Intelligence et la pensée : Grand Commentaire sur le livre III du De anima d'Aristote, suivi de De l'âme, Paris, Flammarion/Le Monde de la philosophie, (ISBN2081218178), p. VII-XXIII.
Colette Sirat et Marc Geoffroy, L'original arabe du grand commentaire d'Averroès au De Anima d'Aristote, Paris, Vrin, coll. « Sic et non », , 136 p. (ISBN978-2-7116-1749-4, lire en ligne).
Critiques anciennes
Albert le Grand, Quindecim problemata (Sur quinze problèmes contre les averroïstes, vers 1269) en ligne Édition in P. Mandonnet, Siger de Brabant et l'averroïsme latin au XVIIIe siècle, 1911.
Albert le Grand, De unitate intellectus contra Averroem (De l'unité de l'intellect, contre les averroïstes, 1256). Opera éd. Borgnet 1890 t. IX p. 437-475.
Bonaventure de Bagnoregio, Commentaire aux 'Sentences' de Pierre Lombard, II, d. 18 a 2, qu. 1, in Opera, t. II, p. 446-447.