Au cours du scrutin, OĽaNO devient le premier parti du pays avec 25 % des voix, devançant SMER-SD au pouvoir pendant 12 des 14 dernières années. Perçu comme un tribun anti-système, Matovič l'emporte grâce à ses critiques virulentes sur la corruption du parti au pouvoir et de l'exécutif sortant, dans un environnement politique marqué par l'assassinat du journaliste Ján Kuciak et Martina Kušnírová[1].
Le 4 mars, la présidente de la République Zuzana Čaputová charge officiellement le chef de file d'OĽaNO de former le nouveau gouvernement slovaque[2]. Il trouve en moins de deux semaines un accord avec Sme Rodina, SaS et ZĽ, et le présente le 14 mars à la cheffe de l'État, admettant que ce délai record de 13 jours entre la tenue des élections et la formation de la majorité parlementaire est le résultat des contraintes posées par la pandémie de COVID-19[3].
La liste des 15 ministres du nouveau cabinet est dévoilée le 18 mars, trois jours avant son assermentation par la présidente de la République[4]. La cérémonie de prestation de serment est particulièrement remarquée puisque Čaputová, Matovič et les nouveaux ministres portent tous un masque chirurgical et des gants de protection[5].
Ministre des Affaires étrangères désigné, le diplomate Ivan Korčok est en poste comme ambassadeur aux États-Unis au moment de sa nomination. Ne pouvant prendre immédiatement ses fonctions en raison de l'interdiction qui lui est faite de voyager dans l'Union européenne[6], il est assermenté le [7].
Succession
L'achat par Igor Matovič de doses du vaccin Sputnik V en pleine pandémie de Covid-19 sans avoir obtenu l'aval de ses partenaires de coalition provoque une grave crise politique en [8].
Elle mène à la démission des ministres de la Santé Marek Krajčí, du Travail Milan Krajniak, de la Justice Mária Kolíková et de l'Économie Richard Sulík le [9]. En réaction, le président du gouvernement propose de démissionner mais à condition d'être ministre au sein du prochain gouvernement[10]. Le lendemain, la présidente de la République Zuzana Čaputová appelle le président du gouvernement à démissionner[11]. Le , le ministre des Affaires étrangères Ivan Korčok et celui de l'Éducation Branislav Gröhling annoncent également leur démission[12].
Le 28 mars, à l'issue de tractations avec ses partenaires de coalition, Igor Matovič propose de démissionner en échange de la nomination du ministre des Finances Eduard Heger au poste de président du gouvernement. Matovič doit être en échange nommé ministre des Finances dans le prochain gouvernement[13]. Matovič démissionne le 30 mars et Heger est chargé de former un gouvernement[14],[15]. Le nouveau gouvernement, sans changement par rapport au précédent sauf pour le portefeuille de la Santé, est assermenté le 1er avril[16].