Gouvernement Giolitti I

Gouvernement Giolitti I
(it) Governo Giolitti I

Royaume d'Italie

Description de cette image, également commentée ci-après
Giovani Giolitti
Président du Conseil Giovanni Giolitti
Formation
Fin
Durée 1 an et 7 mois
Composition initiale
Coalition Gauche historique
Drapeau du Royaume d'Italie

Le gouvernement Giolitti I (Governo di Giolitti I, en italien) est le gouvernement du royaume d'Italie entre le et le , durant les XVIIe et XVIIIe législatures du royaume d'Italie.

Historique

Contexte

Le gouvernement Giolitti I, intervient dans une période de la politique italienne dominée par Francesco Crispi, le gouvernement se situe avec celui de di Rudinì I entre les gouvernements de l'ère Crispi[1].

Le gouvernement Crispi II est mis en minorité en février 1891 à la suite d'une proposition de loi sur l'augmentation de la fiscalité et aussi à cause de sa politique extérieure très coûteuse[1],[2]. Un gouvernement libéral-conservateur est d'abord formé par le marquis di Rudinì. Giolitti est lui nommé le [1].

Formation

Après la démission du Gouvernement di Rudinì I en mai 1892, Giovanni Giolitti est chargé de former un gouvernement, il constitue un gouvernement avec des hommes de la gauche modérée, Giolliti est froidement accueilli par le parlement auprès duquel il fait figure d'homme nouveau, mis en place par le roi[1].

Action

Dès son arrivée, Giolitti commence par s'assurer une majorité à la Chambre, il obtient en novembre 1872 la dissolution de la chambre des députés auprès du roi. Il prépare les élections de la nouvelle législature dans un style qui annonce déjà l'ère giolittienne, il multiplie les pressions sur les électeurs et sur les candidats, cette méthode lui permet d'obtenir 200 sièges d'avance sur l'opposition[1].

Giolitti doit gérer le mouvement des faisceaux siciliens, il laisse d'abord le mouvement se développer en espérant qu'il disparaisse naturellement, il refuse d'utiliser la force pour dissoudre les faisceaux[3], et n'autorise pas l'utilisation d'arme à feu contre les manifestations populaires[4]. Malgré cette position, Giolitti reconnaît le besoin d'intervenir pour interrompre l'agitation ainsi il fait procéder à quelques arrestations[3] et envoie des renforts militaires en Sicile, cependant à l'automne 1893, l'agitation populaire est hors de contrôle, à la limite de l'insurrection[5]. Le refus du gouvernement d'intervenir par la force va entrainer le mécontentement des propriétaires qui vont demander la démission de Giolitti[6].

Giolitti travaille aussi sur la politique étrangère de l'Italie, il essaye d'améliorer les relations avec la France très tendues à l'été 1893 avec les attaques d'Aigues-Mortes et de Lyon[7].

Démission

Le gouvernement est confronté à plusieurs problèmes notamment le scandale de la Banca Romana et l'insurrection en Sicile[8]. C'est d'ailleurs à la suite de ce scandale que Giolitti démissionne du gouvernement bien qu'il ait été blanchi par la commission d'enquête[8], il lui est reproché d'avoir nommé le gouverneur de la banca Romana[9].

Conséquences

À la suite de ce premier passage au pouvoir de Giolitti, Francesco Crispi est de nouveau nommé président du conseil des ministres et forme le gouvernement Crispi III[9]. Giovanni Giolitti ne sera pas de nouveau président du conseil avant novembre 1903 avec le gouvernement Giolitti II[10].

Composition

Composition du gouvernement

Président du conseil des ministres

Giovanni Giolitti

Liste des ministres

Notes et références

  1. a b c d et e Berstein & Milza 1995, p. 74.
  2. Berstein & Milza 1995, p. 73.
  3. a et b Berstein & Milza 1995, p. 76.
  4. De Grand 2001, p. 47-48.
  5. Seton-Watson 1967, p. 162-163.
  6. (en) John Alcorn, Revolutionary Mafiosi : Voice and Exit in the 1890s, Palerme, Sicile, Paolo Viola et Titti Morello (eds.), (lire en ligne).
  7. De Grand 2001, p. 50-51.
  8. a et b Berstein & Milza 1995, p. 71.
  9. a et b Berstein & Milza 1995, p. 75.
  10. Berstein & Milza 1995, p. 148.
  11. (it) Présentation du gouvernement à la Chambre sur storia.camera.it.

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Francesco Bartolotta, Parlamenti e Governi d'Italia dal 1848 al 1970, vol. 2, Rome, Vito Bianco Editore, .
  • Serge Berstein et Pierre Milza, L'Italie contemporaine : du Risorgimento à la chute du fascisme, Paris, A. Colin, , 370 p. (ISBN 2-200-21690-4).
  • (en) Alexander J. De Grand, The hunchback's tailor : Giovanni Giolitti and liberal Italy from the challenge of mass politics to the rise of fascism, 1882-1922, Wesport (Conn.), Greenwood Publishing Group, , 294 p. (ISBN 0-275-96874-X, lire en ligne)Inscription nécessaire.
  • (en) Christopher Seton-Watson, Italy from liberalism to fascism, 1870-1925, New York: Taylor and Francis, Methuen, , 772 p. (ISBN 0-416-18940-7, lire en ligne)Inscription nécessaire.
  • Pierre Milza, Histoire de l'Italie des origines à nos jours, Paris, Fayard, , 1098 p. (ISBN 978-2-213-62391-7)

Articles connexes

Liens externes