Le gouvernement Giolitti I, intervient dans une période de la politique italienne dominée par Francesco Crispi, le gouvernement se situe avec celui de di Rudinì I entre les gouvernements de l'ère Crispi[1].
Le gouvernement Crispi II est mis en minorité en février 1891 à la suite d'une proposition de loi sur l'augmentation de la fiscalité et aussi à cause de sa politique extérieure très coûteuse[1],[2]. Un gouvernement libéral-conservateur est d'abord formé par le marquis di Rudinì. Giolitti est lui nommé le [1].
Formation
Après la démission du Gouvernement di Rudinì I en mai 1892, Giovanni Giolitti est chargé de former un gouvernement, il constitue un gouvernement avec des hommes de la gauche modérée, Giolliti est froidement accueilli par le parlement auprès duquel il fait figure d'homme nouveau, mis en place par le roi[1].
Dès son arrivée, Giolitti commence par s'assurer une majorité à la Chambre, il obtient en novembre 1872 la dissolution de la chambre des députés auprès du roi. Il prépare les élections de la nouvelle législature dans un style qui annonce déjà l'ère giolittienne, il multiplie les pressions sur les électeurs et sur les candidats, cette méthode lui permet d'obtenir 200 sièges d'avance sur l'opposition[1].
Giolitti doit gérer le mouvement des faisceaux siciliens, il laisse d'abord le mouvement se développer en espérant qu'il disparaisse naturellement, il refuse d'utiliser la force pour dissoudre les faisceaux[3], et n'autorise pas l'utilisation d'arme à feu contre les manifestations populaires[4]. Malgré cette position, Giolitti reconnaît le besoin d'intervenir pour interrompre l'agitation ainsi il fait procéder à quelques arrestations[3] et envoie des renforts militaires en Sicile, cependant à l'automne 1893, l'agitation populaire est hors de contrôle, à la limite de l'insurrection[5]. Le refus du gouvernement d'intervenir par la force va entrainer le mécontentement des propriétaires qui vont demander la démission de Giolitti[6].
Giolitti travaille aussi sur la politique étrangère de l'Italie, il essaye d'améliorer les relations avec la France très tendues à l'été 1893 avec les attaques d'Aigues-Mortes et de Lyon[7].
Le gouvernement est confronté à plusieurs problèmes notamment le scandale de la Banca Romana et l'insurrection en Sicile[8]. C'est d'ailleurs à la suite de ce scandale que Giolitti démissionne du gouvernement bien qu'il ait été blanchi par la commission d'enquête[8], il lui est reproché d'avoir nommé le gouverneur de la banca Romana[9].
(en) Alexander J. De Grand, The hunchback's tailor : Giovanni Giolitti and liberal Italy from the challenge of mass politics to the rise of fascism, 1882-1922, Wesport (Conn.), Greenwood Publishing Group, , 294 p. (ISBN0-275-96874-X, lire en ligne) — .
(en) Christopher Seton-Watson, Italy from liberalism to fascism, 1870-1925, New York: Taylor and Francis, Methuen, , 772 p. (ISBN0-416-18940-7, lire en ligne) — .