Cette notation est aujourd'hui en grande partie remplacée par le jianpu[1],[2],[3] ou par la partition occidentale[1],[3],[4], une évolution critiquée par certains musiciens pour rendre la musique traditionnelle morte[4],[5].
Histoire
Déscendu des notations plus anciennes[6],[7], la notation gongche sous la forme actuelle[8] a apparu dans la dynastie Yuan et a devenu populaire dans les dynasties Ming et Qing[6].
Au sens large, une forme de cette notation a apparu dans la dynastie Song[6],[8].
Noms de notes
Échelle
Dans ce système chaque note de musique dans l'échelle est désignée par un symbole semblable à un caractère chinois. En principe, l'échelle utilisée est une échelle heptatonique qui correspond approximativement au mode majeur[1]. Or, il y a une « ancienne échelle », qui était utilisé avant le VIe siècle, et une « nouvelle échelle »[9]. Le système de base utilise donc dix symboles (qui sont des vrais caractères chinois) :
Aujourd'hui on dit que le sol et le fa dans l'octave inférieure de l'échelle (c.-à.-d. de la nouvelle échelle) ont désignées par des caractères différents[17] ; le si de l'octave inférieure n'est désigneé par un caractère différent que dans certains systèmes[17],[18].
Octaves
Il existe plusieurs systèmes incompatibles de désigner les différentes octaves, dont l'utilisation de différents caractères, l'ajout de différents radicaux, l'ajout de diacritiques[14],[19],[20] et autres[21]. Dans certains de ces systèmes, l'octave inférieur, sauf le sol et le la, n'est traditionnellement pas indiquée[17],[20].
Malgré ces différents systèmes de représenter les différentes octaves, il n'est pas en fait possible de savoir assurément les octaves justes des notes. Dans certains cas il faut ignorer les indications d'octave[25].
Rhythme
Dans la notation gongche le rhythme est précisé à l'aide de quelques symboles rubys[10], appelés banliao (板撩, bănliáo) ou banyan (板眼, bănyăn) en mandarin[26] mais dingban (叮板, cantonais Jyutping : ding1 baan2) en cantonais[27]. La mesure à un temps, la mesure à deux temps, la mesure à quatre temps et une œuvre musicale sans division en mesures sont possibles[28].
Dans certaines versions japonaises de ce système, les durées sont précisées[29]. Pourtant, dans le système d'origine[30], les durées exactes ne sont pas précisées — c'est-à-dire que l'utilisation de cette notation nécessite l'improvisation — en fait, dans centains genres de musique, les temps faibles ne sont pas traditionnallement indiqués[31].
Dans le système d'origine, les temps forts sont désigné par les symboles ban (板, băn, cantonais Jyutping : baan2, « planche ») alors que les temps failbles sont désigné par les symboles appelés liao (撩, liáo), yan (眼, yăn, cantonais Jyutping : ngaan5) ou ding (cantonais Jyutping : ding1). Or, le jeu de symboles n'est pas uniforme ; par exemple, quelques de ces symboles sont les suivants :
On note que le symbole « 、 » désigne un temps fort dans le système de Kunqu mais un temps faible dans trois des autres systèmes.
Variants historiques
Les gongchepu de la dynastie Ming peuvent être organisés dans une grille, où chaque cellule représente une mesure[16].
Notes répétées
Pour la concision, une note répétée peut être remplacée par le symbole ノ[16].
Notation pour le nan'guan
La notation pour le lâm-kuán (南管, nán'guăn, « instruments à vent du sud ») de Taïwan est une forme de gongchepu, mais les symboles utilisés sont différents et les symboles composés sont prononcés comme des mots multi-syllabes[35].
Hauteurs des notes
On note précédément que l'échelle en notation gongche ne correspond qu'« approximativement » au mode majeur. En principe, les deux sont identiques, mais la musique asiatique utilise traditionnellement un autre tempérament, c'est pourquoi les hauteurs diffèrent que ses homologues occidentaux. On peut illustrer ce différence en supposant le diapason de 440 et un tempérament égal :
En réalité les hauteurs des notes sont affectés par l'accordage (定弦, dìngxián, cantonais Jyutping : ding6 jyun4)[4]. C'est-à-dire que la musique asiatique utilise en fait un tempérament inégal.
↑, où a désigne l'octave et b désigne le degré dans l'échelle chromatique
Bibliographie
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