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Informations générales
Nom local	(de) Glyptothek
Type	Musée national (d), glyptothèque, musée d'art, monument du patrimoine architectural (d)
Ouverture	1830
Gestionnaire	Collection d'Antiquités de l'État bavarois
Surface	+ 50 000 m2
Site web	glyptothek
Collections	Antique, Rome antique...
Nombre d'objets	+?
Architecte	Leo von Klenze
Protection	Monument historique (d)
Pays	Allemagne
Land	Bavière
Commune	Munich
Adresse	Königsplatz; 80333 München
Coordonnées	48° 08′ 47″ N, 11° 33′ 57″ E

La glyptothèque de Munich (en allemand Glyptothek, du grec ancien γλυπτός / gluptós, « objet gravé » et θήκη / thếkê, « coffre ») est un des musées de Munich, en Bavière. Située sur la place Royale, elle forme avec les collections d'antiquités de l'État (Staatliche Antikensammlungen), auxquelles elle fait face, un complexe architectural et muséal. Elle est consacrée à l'art gréco-latin de la statuaire et de la sculpture antique .

Histoire

La glyptothèque a été fondée par le roi Louis I^er de Bavière, alors prince héritier, pour accueillir ses collections de sculptures grecques et romaines. Le bâtiment, dessiné par l'architecte Leo von Klenze dans un style néo-classique, a été édifié de 1816 à 1830. Le portique, dont la façade comprend dix-huit niches contenant des œuvres originales, est de style ionique. Endommagé lors de la Seconde Guerre mondiale, il a rouvert au public en 1972.

La glyptothèque de Munich vers 1850.
L'intérieur en 1900.
Niche de façade (détail).

Collection

Les treize salles rectangulaires, carrées ou rondes sont disposées autour d’une cour intérieure. Les œuvres de sculpture grecque et romaine de la glyptothèque sont classées en quatre sections.

Période archaïque (-700 à -490)

Parmi les œuvres de l'époque archaïque figurent des kouroi comme le Kouros de Munich (Attique, vers 540 av. J.-C.) et le Kouros de Ténéa (ou Apollon de Tenée, près de Corinthe, vers 560 av. J.-C.) et les Éginètes (figures ornant les frontons du temple d'Aphaïa à Égine, vers 500 av. J.-C.).

Kouros de Munich.
Kouros de Ténéa.
Fragments du temple d'Aphaïa à Égine.
Détail des Éginètes du temple d'Aphaia.

Guerrier au sol, détail du fronton du temple d'Aphaïa.
Sphinx, temple d'Aphaïa, vers 500 av. J.-C..
Figures du temple d'Aphaïa (reconstitution)

Époque classique (-490 à -323)

Les œuvres du classicisme grec comptent un portrait d'Homère (460 av. J.-C.), la statue surnommée le Roi de Munich qui représente probablement Héphaïstos (460 av. J.-C.), la statue de Diomède (430 av. J.-C.), la Méduse Rondanini (en) (440 av. J.-C.), la stèle funéraire de Mnésarète (380 av. J.-C.), la statue d'Eiréné (370 av. J.-C.), l’Alexandre Rondanini (copie romaine d'un ensemble d'Euphranor vers 338 av. J.-C.), l’Alexandre Schwarzenberg (d'après le fameux Buste d'Alexandre le Grand de Lysippe vers 330 av. J.-C., qui annonce la période suivante et les canons du portrait hellénistique), et le Jeune Ilionéus agenouillé (vers 320 av. J.-C.).

Statue de Diomède.
Méduse Rondanini (en).
Stèle de Mnésarète.
Alexandre Rondanini d'après Euphranor.
Alexandre Schwarzenberg d'après Lysippe.

Période hellénistique (-323 à -146)

L'œuvre la plus connue de la période hellénistique est le Faune Barberini (220 av. J.-C.). D'autres copies romaines de célèbres sculptures grecques de cette période figurent dans la collection, comme le Garçon à l’oie (environ 250 av. J.-C.) ou la Vieille Femme ivre (copie romaine du I^er siècle dont l'original date d'environ 280 av. J.-C.) : cette statue célèbre est attribuée par Pline l'ancien à un certain Myron de Thèbes, probablement par erreur s'il s'agit du sculpteur Myron le plus connu (né à Éleuthères, ayant vécu et officié à Argos puis Athènes), car ce dernier vivait dans la première moitié du V^e siècle av. J.-C. ; or cette statue est manifestement de style hellénistique, donc postérieure.

Faune Barberini.
Garçon à l’oie.
Vieille Femme ivre.

Époque romaine (-150 à 550)

La célèbre Tête de jeune homme en bronze, datant de la fin du I^er siècle av. J.-C. ou du début du I^er siècle apr. J.-C., est une imitation romaine du style grec classique du Ve siècle av. J.-C.. L'éphèbe, aux traits fins presque féminins, porte un bandeau de victoire. À l'origine, la couleur du bronze était jaune franc légèrement rosé, ses lèvres étaient dorées (quelques traces en attestent), et ses yeux étaient en argent ornés de pupilles en grenat (ils ont été perdus).

Lors de l'exposition itinérante Bunte Götter (« Des dieux en couleurs » ou même « - bariolés ») — dont l'objectif était de montrer les vives couleurs d'origine des objets, statues et monuments antiques — cette célèbre et belle tête de bronze, patinée par le temps, a été confrontée à sa copie récente “flambant neuve” dans un saisissant effet de contraste (voir le montage photographique ci-dessous).

En effet, la plupart des monuments antiques ou même médiévaux, aujourd'hui hiératiques car uniformisés et parfois ternis par le passage des ans, étaient à leur naissance richement ornés et polychromes : c'est le cas par exemple du Parthénon ou, plus près de nous, de la cathédrale Notre-Dame de Paris^[1]. L'exposition Bunte Götter, et notamment le rapprochement entre la tête de bronze antique et sa réplique contemporaine, en offrent une parfaite illustration par ce raccourcis éloquent.

Tête de jeune homme en bronze seule, de face.
Sa réplique moderne de face.
Les deux en vis à vis.

La glyptothèque possède une riche collection de bustes ou portraits romains, comme les autres célèbres sculptures représentant Marius et Sylla (environ 40 av. J.-C.) : les fameux « frères ennemis mortels » et généraux des guerres civiles opposant les populares aux optimates et qui ont émaillé la fin de la République romaine, dans la seconde moitié du II^e siècle av. J.-C. et au I^er siècle av. J.-C.. Elles ont finalement entraîné la chute de la République, ou sa “fusion” dans le régime du principat, inaugurant avec leur vainqueur Auguste l'ère du désormais « Empire romain ».

Ces deux bustes sont parfois nommés « pseudo-Marius » et « pseudo-Sylla », car leur identification n'est pas absolument sûre. En tout cas, il s'agit de copies libres (sans doute d'époque augustéenne) de deux portraits de Romains importants de la fin du IIe siècle av. J.-C..
En raison de leurs nombreux points communs — à savoir leurs proportions, la raideur de leur port de tête, leur bouche entrouverte et leurs grands yeux un peu disproportionnés et enfoncés (ombre portée) laissant deviner l'intensité et la détermination du regard —, on estime que ces deux statues ont pu être à l'origine conçues et exposées ensemble dans une galerie de portraits.

La glyptothèque présente aussi de nombreux bustes d'empereurs : Auguste (vers 40 av. J.-C.), Néron (65 apr. J.-C.), une statue de Domitien héroïsé avec une épée à la ceinture (vers 75), Septime Sévère (200) et son épouse Julia Domna (195).

Par exemple la tête de Néron (qui règne terriblement de 54 à 68 apr. J.-C.) d'une hauteur ici de 52 cm est seule rescapée d'une statue à l'origine plus grande que nature, haute d'environ 2,40 m (numéro d'inventaire : 321).

Une tête de Caligula trouvée à Cordoue en 1937 et sculptée de son vivant (datant de la première moitié du I^er siècle, donc) a été acquise par la glyptothèque en 2017^[2].

La glyptothèque détenait déjà une autre tête célèbre (de même époque) qui est considérée comme étant celle de Julia Drusilla, la sœur « bien aimée » de Caligula (pour laquelle il aurait éprouvé un violent amour incestueux selon les historiens antiques).

Est également célèbre l’Apollon Barberini (numéro d'inventaire : 211), une statue colossale (hauteur : 2,42 m) représentant un Apollon citharède (datant du I^er ou II^e siècle), aux traits presque féminins encore une fois. Cette statue cultuelle est probablement une copie romaine de l'Apollon Citharède du temple d'Apollon à Rhamnonte sculpté par Scopas (au IVe siècle av. J.-C.).

Bustes d'empereurs romains : Trajan au 1^er plan.
Tête de Néron.
Buste de Julia Domna.
Apollon Barberini.

Notes et références

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↑ La polychromie initiale (et ultérieure) de Notre-Dame de Paris est évoquée notamment lors de l'émission historique de France-Culture suivante : Xavier Mauduit, Élise Baillieul, Damien Berné, « Notre-Dame de Paris, un livre de pierre », sur radiofrance.fr, 2 décembre 2024 (consulté le 2 décembre 2024).
↑ Voir une photo grand format de cette tête de Caligula acquise par la glyptothèque sur le site suivant : ancientrome (pseudonyme), « Head of Caligula. Munich, Glyptotek (München, Glyptotek) », sur ru.pinterest.com (consulté le 2 décembre 2024).