Gioachino Greco (vers 1600 à Celico en Calabre - 1634 aux Antilles), dit Le Calabrais, était un joueur d'échecsitalien, considéré comme un des meilleurs joueurs d'échecs du XVIIe siècle. Il est l'un des premiers à prendre en notes des parties entières.
Biographie
Né vers 1600 en Calabre, dans le sud de l'Italie, Greco a vécu au terme de l'âge d'or des échecs italiens. La région dont il est originaire a vu naître d'autres grands joueurs d'échecs, tels Leonardo di Bono et Michele di Mauro. Ses écrits révèlent un manque d'instruction qui laisse à penser qu'il était probablement issu d'une famille pauvre.
Il fait parler de lui à Rome dès 1619, après avoir gagné contre plusieurs grands joueurs. Cette même année, il écrit son premier essai sur les échecs : Le traité du noble jeu d'échecs (en italien : Trattato del nobilissimo gioco de scacchi), qui contient des extraits commentés de ses parties, qu'il est l'un des premiers joueurs à conserver sous forme de notes. Il distribue des copies des notes de ses parties à ses clients fortunés, dont Monsignor Corsino della casa Minutoli Tegrini, le Cardinal Savelli et Monsignor Francisco Buoncompagni[1].
Après 1621, Greco quitte l'Italie pour tester son habileté et promouvoir son traité dans le reste de l'Europe. À Nancy, il dédicace une copie de son livre au duc de Lorraine. À Paris, il gagne 5 000 scudi, une fortune, grâce à son style de jeu remarquable pour l'époque. Il perd toutefois tout son argent lors d'un voyage à Londres à la suite d'une agression. À Londres, Greco conçoit l'idée d'enregistrer des parties entières, et non seulement des extraits comme cela se faisait à l'époque. Il prend alors des notes qu'il inclut dans une version améliorée de son traité à son retour à Paris en 1624. Il voyage ensuite en Espagne et il joue à la cour de Philippe IV, où il gagne contre son propre mentor, don Mariano Morano.
Il quitte ensuite Madrid pour l'Italie, puis les Antilles où il meurt en 1634, léguant sa fortune aux jésuites.
Son traité d'échecs est par la suite traduit dans de nombreuses langues et imprimé dans de nombreuses éditions, et son influence en Europe s'est étendue sur plusieurs siècles.
Les études de Greco innovent par l'accent porté sur la nature combinatoire du jeu, qu'il avait saisie intuitivement. Il s'est particulièrement intéressé à la façon de déplacer les pièces, ainsi qu'aux possibilités tactiques. Il a trouvé des combinaisons remarquables et des astuces surprenantes, publiées dans ses parties. Aujourd'hui comptées parmi les techniques de base des joueurs de tournoi, elles étaient alors novatrices. Une combinaison trouvée par Greco contre les roques, contenue dans son recueil de parties de 1619, est entrée dans l'histoire des échecs sous le nom de mat de Greco.
Il existe aujourd'hui un débat sur l'authenticité des parties qui constituent son traité d'échecs. Savoir si Greco a inventé des parties ou s'il a pris des notes de parties qu'il a jouées n'a pas d'importance puisqu'il aurait été parfaitement en mesure de les jouer[1].
Parties
Se trouvent parmi ses parties les premiers mats à l'étouffée :
(de) Moses Hirschel, Das Schach des Herrn Gioachino Greco Calabrois und die Schachspiel-Geheimnisse des Arabers Philipp Stamma, Breslau, 1874 ; réédité à Zurich (éd. Olms) en 1979 (ISBN3-283-00014-X)
Gioachino Greco traduction par Bernard Guérin. Le jeu des eschets. Préface, adaptation en notation algébrique des parties et diagrammes par Bernard Guérin.. Collection de l'Amateur, 1990. 114 pp.