Gilberte Côté-Mercier ( - à l'âge de 92 ans) est une militante intégriste catholique[1] et cofondatrice avec Louis Even du journal Vers Demain et des Pèlerins de Saint-Michel.
À la différence de Réal Caouette, elle représente la droite intégriste[2] du parti créditiste.
Le mouvement créditiste de Gilberte Mercier et Louis Even est bientôt critiqué par divers éléments de la société, et lorsque la guerre éclate en Europe en 1939, ils sont atterrés et ressentent à ce moment le besoin de fonder un journal. Vers Demain est alors fondé avec l'aide de l'imprimeur de Beauceville, qui éditait alors L'Éclaireur. Avec un tirage de 25 000 abonnés dès la deuxième année de publication, Mercier doit faire face aux lois sur la censure et aux inquiétudes du milieu économique. D'après Édouard Cloutier et Daniel Latouche, Vers demain est devenu un « feuillet axé sur le mysticisme et l'anticommunisme »[3].
Après une campagne de recrutement menée en 1941, elle reçoit l'aide des jocistes et rencontre son futur mari, Gérard Mercier, qu'elle épouse le . Très active dans le mouvement, elle ne prend jamais de vacances et exige beaucoup de ses collaborateurs et collaboratrices. Elle voyage partout au Canada, dans plusieurs pays européens ainsi qu'au Brésil pour propager le Crédit social.
Pèlerins de Saint-Michel : extrême-droite, antisémitisme et catholicisme intégriste
Conférencière à la radio et à la télévision, elle fonde en 1962 la maison Saint-Michel, puis la maison de l'Immaculée en 1975. Pour elle, la doctrine sociale de l'Église peut être servie à travers le Crédit social. Animatrice des pèlerins de Saint-Michel et fervente dans sa foi, elle critique vivement le marxisme athée et le chardinisme qui vient d'entrer au sein de la société canadienne-française. En 1978, elle organise des récitations de chapelets devant le théâtre où la pièce Les fées ont soif de Denise Boucher était représentée[4] .
Ses funérailles ont lieu le à l'église de Rougemont. Cinq prêtres officient dans une cérémonie digne et grandiose pour celle qu'on appelait l'« âme des bérets blancs ». Le clergé catholique québécois, reconnu comme un des plus progressistes au monde, qualifie le message des Béret-blancs d'extrême droite[5].
Selon certaines analyses, l'idéologie fondatrice des Pèlerins de Saint-Michel est d'extrême droite[6] (p.12) Ils sont classés par Martin Geoffroy et Jean-Guy Vaillancourt parmi les« intégristes non schismatiques québécois ». Ils ont également été taxés d'antisémitisme à l'occasion de certaines de leurs prises de position[6],[7].