Dès l'âge de treize ans, Geórgios Iakovídis se rend à Smyrne pour vivre auprès de son oncle, architecte de profession, et pour suivre les cours de l'Ecole Évangélique. Il montre très jeune des dispositions pour l'art et particulièrement pour la sculpture sur bois. En 1868, il accompagne son oncle à Menemen, et en 1870, à l'instigation de Michaíl Chatziloúkas, un négociant en bois, collaborateur de son oncle, qui lui apporte un soutien financier, il décide d'aller à Athènes étudier la sculpture.
Dès 1878, il ouvre son propre atelier à Munich et crée une école de peinture pour femmes qui a fonctionné jusqu'en 1898. Il ne tarde pas à gagner l'amitié et l'estime générales, grâce à son talent et à son travail. Il reçoit dès lors de nombreuses distinctions : « Médaille d'or » à Athènes en 1888, Prix Spécial à Paris en 1889, « Prix d'honneur » à Brême en 1890, « Médaille d'or » à Munich en 1893, « Prix von Economo » à Trieste en 1895 et à Barcelone en 1898, « Médaille d'Or » à Paris en 1900.
À partir de 1889, profondément affecté par le décès de son épouse, il cesse, dit-on, de peindre de joyeux petits enfants. En 1900, il devient le premier directeur de la Pinacothèque nationale nouvellement créé. Après la mort de son maître, Nikifóros Lýtras, il reprend, à titre gracieux, sa chaire d'enseignement de peinture à l'huile à l'Ecole des beaux-arts, ce qui lui a valu la « Croix d'or des Chevaliers ». Durant cette période, il est le portraitiste officiel de la famille royale grecque, et en particulier l'ami personnel du prince Nicolas de Grèce, et le peintre de la haute bourgeoisie athénienne, ce qui lui permet d'être au nombre des rares peintres grecs à bien vivre de leur art.
En 1910 l'École des beaux-arts est séparée de l'Université polytechnique nationale d'Athènes ; un décret royal lui attribue alors la direction de l'École des beaux-arts. Geórgios Iakovídis est remplacé à la tête de la Pinacothèque nationale par Zacharías Papantoníou en 1918. En 1926, il est nommé membre de l'Académie d'Athènes nouvellement créée. Il se retire en 1930 de l'École des beaux-arts. Il décède en 1932, à près de quatre-vingts ans.
Œuvre
Geórgios Iakovídis a suivi fidèlement le naturalisme académique allemand de « l'École de Munich ». Les thèmes de sa peinture, malgré la vie et la lumière grecques qui la caractérisent, sont marqués par la théâtralité et la sévérité de l'académisme. Il s'est montré particulièrement critique à l'égard de l'impressionnisme français ; c'est la raison pour laquelle on a considéré qu'il avait retardé l'introduction des courants artistiques modernes en Grèce.
Cependant, certains critiques d'art plus récents pensent que Geórgios Iakovídis n'a pas empêché ses élèves d'innover, même s'il ne partageait pas leurs vues.
À l'époque où il vivait en Allemagne, les thèmes de sa peinture étaient surtout des scènes de la vie quotidienne, en particulier des compositions avec des enfants, des intérieurs, des natures mortes, et des fleurs. À son retour en Grèce, il s'est attaché à peindre des portraits, devenant l'un des meilleurs portraitistes grecs.
Geórgios Iakovídis a laissé une œuvre importante d'environ deux cents tableaux, conservés à la Pinacothèque nationale d'Athènes, dans les plus grands musées mondiaux et dans des collections privées. Les plus célèbres de ses tableaux sont « Le concert des enfants » (Pinacothèque nationale), la « Querelle enfantine », « Un grand-père et son petit-fils », « Amour maternel ». Ces scènes représentant des enfants sont considérées comme des modèles de vérité naturaliste.
En 1951, le fils du peintre, l'acteur Michális Iakovídis(el), a fait don à la Pinacothèque nationale du carnet personnel de l'artiste où sont répertoriées ses œuvres dans l'ordre chronologique, de 1878 à 1919. En 2005, ce musée a consacré une rétrospective à Geórgios Iakovídis.
↑(el) Marína Lambráki-Pláka (ed.), Εθνική Πινακοθήκη Μουσείο Αλέξανδρου Σούτζου. 100 χρόνια : Τέσσερις αιώνες Ελληνικής Τέχνης, Από τις Συλλογές της Εθνικής Πινακοθήκης και του Ιδρύματος Ευριπίδη Κουτλίδη [« Pinacothèque nationale musée Aléxandros Soútzos : 100 ans – Quatre siècles d'art grec, des collections de la Pinacothèque nationale et de la Fondation Evripídis Koutlídis »], Athènes, (1re éd. 1999), 699 p. (ISBN960-7791-02-9), p. 661.