Georges Maurios (né le 22 novembre 1934, à Narbonne dans l'Aude) est un architecte français. Il vit et travaille à Paris et en Grèce.
Biographie
Formation
Attiré très jeune par le métier d’architecte, il s’inscrit après son baccalauréat, à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier Lemaresquier. Au bout de quelques années, il rejette définitivement l’enseignement académique et régressif donné à cette époque aux Beaux-Arts et rencontre André Wogensky, bras droit de Le Corbusier, qui l’embauche dans son atelier[2].
Il fait alors la connaissance de Iannis Xénakis, Jacques Michel, Fernand Gardien, et tous les autres collaborateurs de Le Corbusier, qui, au bout de six mois, lui conseillent d’aller poursuivre sa formation à Chandigarh, la nouvelle capitale du Punjab, en Inde, dessinée par Le Corbusier.
En 1957, après avoir traversé par la route, l’Italie, la Grèce, la Turquie, l’Iran et le Pakistan, G. Maurios est accueilli à Chandigarh par Pierre Jeanneret, cousin et associé de Le Corbusier. Au début de 1958, il rejoint à Ahmedabad et pour quelques mois l’atelier de BV Doshi, architecte indien, ex-collaborateur de Le Corbusier. Les recherches récentes menées en Inde sur la genèse de Chandigarh tendent à démontrer le rôle éminent de l'architecte Maurrios dans la conception même du projet (sur la base du plan de Jane Drew) et de manière plus large sur la pensée de Le Corbusier lui-même pour qui Georges Maurrios était peu à peu devenu le fils spirituel et l'héritier de la pensée Moderne. Apparenté par son père et en ligne directe à l'architecte et théoricien Vitruve, G. Maurios rentre à Paris et est alors recommandé par Le Corbusier à Josep Lluís Sert, alors le doyen de la « Graduate School of Design » de l’Université de Harvard. Après un semestre préparatoire à l’école d’architecture de Berkeley, en Californie, sous la direction de Ernesto Rogers, G. Maurios rejoint Harvard et obtient son « Master in Architecture » en avec mention spéciale.
C'est à Harvard qu'il rencontre comme professeurs : le doyen J. L. Sert, l'historien Sigfried Giedion, et l’étoile montante de l’architecture américaine Louis Kahn à qui il apporte sa compréhension de la Modernité.
Recherches
Influencé par les idées de Louis Kahn, et en particulier la distinction entre les « espaces servants » et les « espaces servis », G. Maurios entreprend, en rentrant à Paris en 1961 une recherche sur les structures porteuses creuses irriguées de fluides et destinées à la construction de logements. Il se passionne en particulier pour les logements adaptables et transformables, et la flexibilité dans le logement ; il met également au point un ensemble de cabines et d’éléments en polyester répondant exhaustivement à toutes les fonctions sanitaires et celles de la cuisine et des rangements. Ces idées intéressent le Groupe Saint-Gobain Pont-à-Mousson mais faute de marchés suffisamment importants, l’aventure s’arrête au stade des prototypes d’usine.
Sa rencontre avec l’ingénieur Nicolas Esquillan le conduit à déposer quelques années plus tard un brevet de construction intitulé « Procédé Boussiron-Maurios ». Suit en 1970/1972, grâce à la création du Plan Construction au Ministère de l’Équipement, une réalisation expérimentale de 116 logements en accession à la propriété (Les Marelles)[3],[4] à Boussy-Saint-Antoine dans un ensemble immobilier de la Caisse des Dépôts (SCIC), où les acquéreurs composent eux-mêmes le plan de leur logement à partir d’une maquette à très grande échelle, et sous les yeux d’un psychosociologue et d’un architecte qui rendront compte de toutes leurs observations dans un rapport pour le Plan Construction. Il est associé à l'architecte Bernard Kohn pendant quelques années[5].
Enseignement
En 1966, G.Maurios est appelé comme assistant dans l’Atelier Bossu.
En 1969, il participe à la création d’UP 8 (future école de Paris-Belleville) et enseigne pendant un an à l’École Spéciale d’Architecture à Paris.
En 1972, il rejoint le groupe d’enseignants de UP 1 (Paris Villemin).
En 1981, il devient professeur 1re catégorie et enseigne jusqu’en 1998 à Paris la Défense.
En 1985, il enseigne comme professeur – invité à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne.
En 1997, il participe à la création de l’École de La Ville et des Territoires, où il enseigne jusqu’en 2000.
Réalisations
1972
G. Maurios utilise pour la première fois en France le système Jawerth (suédois) constitué de câbles et contre câbles en acier tendus formant des fermes métalliques, pour la construction d’une usine de tôlerie fine à Saint-Géniés (Dordogne).
De 1973 à 1980
Lauréat du concours de Maisons Solaires.
Constructions de logements et d’équipements publics en villes Nouvelles (Cergy, Évry, Melun Sénart).
Projets pour la Régie Renault : scénographie urbaine pour tester les maquettes grandeur des voitures ; nouvelle carrosserie pick-up pour la 4L, centre d’entretien de véhicules industriels à Issy...
De 1980 à 1990
Concours international pour l’Opéra Bastille : projet primé classé 10e.
Concours pour la Cité de la Musique à la Villette.
Concours pour la Tête Défense.
Construction de crèches à Paris.
Construction d’un ensemble de 170 logements sociaux à Cergy-Pontoise.
Construction du Centre Urbain de Belfort (le Passage de France) : 146 logements, bureaux, commerces, équipements publics, place et parking public.
Construction du Centre Urbain de Drancy : logements duplex et Cité Administrative.
Concours pour l’Hôtel du Département du Bas-Rhin, et celui de l’Ariège.
Lauréat en 1984 du concours pour la réalisation de l’Institut Français de Hongrie à Budapest.
Lauréat du concours de 167 logements lancé par la RIVP rue de Fontarabie à Paris 20 et réalisation en 1986 des logements et d’une crèche.
Concours en 1988 de l’Aménagement du Parc de Passy en collaboration avec Didier Maufras et Michel Corajoud architecte-paysagiste. Projet primé.
Création en 1986 d’une SARL et installation de l’Atelier G. Maurios et de l’habitation de l’architecte, dans l’ancien consulat de Hongrie rue Saint-Jacques à Paris 5e, après transformations et surélévation[6],[7],[8],[9].
Réalisation entre 1988 et 1990 d’immeubles d’habitation dans le 13e et le 15e et d’une usine près de Lyon.
Immeuble d’habitation rue Manin 19e ZAC Manin-Jaurés.
Centre Urbain de Pierrefitte (93) Logements, place publique, marché couvert, etc.