Georges Florovsky est né le selon le calendrier julien ( selon le calendrier grégorien) 1893 à Odessa, dans une famille dont il était le quatrième enfant. Son père, prêtre orthodoxe, était le doyen de la cathédrale et le recteur de l’Académie théologique. Éduqué dans un milieu propice aux études et aux rencontres avec des intellectuels de différents pays, il a appris au cours de sa scolarité l'anglais, l'allemand, le français, le latin, le grec et l'hébreu (sa mère enseignant ces deux dernières langues). À dix-huit ans, il a entrepris des études de philosophie et d’histoire. Après avoir enseigné pendant trois ans dans les écoles secondaires à Odessa, il a obtenu sa licence en 1919 et a été nommé comme enseignant à l'Université d'Odessa. La Révolution l’a obligé, en 1920, à quitter la Russie avec sa famille.
En 1921, il a été appelé à enseigner la philosophie du droit à l’Université de Prague, où enseignaient aussi d’autres intellectuels russes en exil comme Nicolas Lossky. S’étant déplacé à Paris, il a été nommé, en 1925, professeur de patrologie à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. En 1932, il a été ordonné ordonné prêtre. Ses années d’enseignement à Saint-Serge ont été jalonnées par la publication, en russe, de ses cours de patristique, et de l’une de ses œuvres majeures : Les Voies de la théologie russe.
En conflit avec Serge Boulgakov, qui enseignait la dogmatique dans le même institut et développait une œuvre controversée dont le thème central était la sophiologie, Florovsky a quitté Paris en 1948 et s’est installé à Crestwood, près de New York, où il est devenu, en 1950, doyen du Séminaire de théologie orthodoxe Saint-Vladimir nouvellement fondé. En 1954, il a été nommé comme professeur d’histoire de l'Église orientale à l'Université Harvard, poste qu’il a occupé jusqu’en 1965. Il a parallèlement enseigné au séminaire orthodoxe de Holy Cross à Boston de 1955 à 1959, et comme professeur associé au Département d’études slaves de l’Université de Princeton de 1965 à 1972. Au cours de son séjour aux États-Unis, il a publié de nombreux articles, écrits pour la plupart en anglais. Engagé dans le mouvement œcuménique qui en était à ses débuts, il a participé à de nombreuses rencontres internationales. Il est décédé le .
Publications
Les Voies de la théologie russe, Paris, 1937 (en russe); trad. fr. partielle et notes de J.-C. Roberti, Paris, Desclée de Brouwer, 1991 ; trad. intégrale par Jean-Louis Palierne, Les voies de la théologie russe, Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. "Sophia", 2001
Florovsky a été en premier lieu un patrologue, auteur de synthèses pédagogiques sur les Pères orientaux du IVe au VIIIe siècle et d'articles plus spécialisés sur Origène, Athanase d'Alexandrie, Jean Chrysostome ou Grégoire Palamas. Il est considéré comme étant, avec Vladimir Lossky, l'un des pionniers du mouvement dit néo-patristique, c'est-à-dire faisant retour aux sources patristiques, après que, aux XVIIIe, XIXe et début du XXe siècle la théologie russe se fut éloignée d'elles au profit d'une spéculation de type philosophique et de références puisées dans la philosophie et la théologie occidentales. Les Voies de la théologie russe est un manifeste où Florovsky critique sévèrement les penseurs de cette période qu'il considère comme ayant été "la captivité de Babylone" de la théologie russe, et préconise un retour aux Pères (de l'Église).
Florovsky a été en second lieu un ecclésiologue renouvelant la conception de l'Église. La Tradition, et les rapports qu'elle entretient avec l'Église, l'Écriture et les Pères, est aussi l'un de ses thèmes de prédilection.
Bibliographie
Andrew Blane (ed.), George Florovsky – Russian Intellectual and Orthodox Churchman, Crestwood, NY, St Vladimir’s Seminary Press, 1993
Yves Noël Lelouvier, Perspectives russes sur l'Église : un théologien contemporain, Georges FLorovsky, Éditions du Centurion, 1968