Lors de la Première Guerre mondiale, d' à , il est incorporé 104e régiment d'artillerie lourde (RAL), puis au 121e RAL jusqu'en [1].
Issue d'une éducation chrétienne, la guerre effondre sa jeune foi, mais Georges Flandre garde un idéal de service pour ceux qui souffrent.
Admirateur de Jean Jaurès, il devient militant d'un parti ouvrier et travaille comme employé de magasin à Paris.
Par l'intermédiaire d'un ami, il entre en contact avec l'Armée du salut.
« Dès les premières réunions salutistes, je fus mis en face non seulement du péché de l'humanité, mais de mon propre péché. Je compris alors que pour travailler au relèvement des autres, il fallait qui je sois moi-même délivré, purifié et transformé. Par la foi, j'acceptais le salut qui m'était offert en Jésus-Christ. »
Il entre à l'école de formation des officiers en et sort au grade de cadet-lieutenant en .
Il se marie avec l'enseigne Henriette Bonnet, le .
Le couple sert dans les postes d'évangélisation de Valence (1926), Marseille II (1926-1928), Alès (1928-1929), Nîmes (1929-1933), Nice (1933-1935), Belfort (1935-1937), Alger (1937-1939) puis Paris Salle centrale (1939).
En , l'adjudant Flandre est muté au service des œuvres de guerre de l'Armée du salut jusqu'en .
Après l'Exode, l'Armée du salut est exsangue.
Les adjudants Flandre sont mis en disponibilité, puis en , ils sont mutés au poste de Montpellier.
Ils sont promus au grade de major en .
La Résistance intérieure
Dès 1941, Georges Flandre entre en résistance.
Son statut de ministre d'un culte lui donnant accès dans les prisons, il visite les détenus, puis les prisonniers politiques et soutient les familles éprouvées par la guerre et le régime de Vichy.
Il fonde le service social de la résistance au sein du mouvement Combat et organise les premiers réseaux à Montpellier sous le pseudonyme de Dartois. Recherché par la police française pour avoir aidé des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), il entre dans la clandestinité le et se rend à Marseille.
Sous le pseudonyme de Montcalm, il réorganise les services de résistance, en train de se désagréger à la suite de nombreuses arrestations et devient responsable régional du noyautage des administrations publiques (NAP). Il devient membre du directoire des Mouvements unis de la Résistance (MUR) dans la région R2[3].
Commandant de l'Armée secrète, il maintient le contact avec les services de renseignements d'Alger, et fait parvenir à l'état-major interallié des renseignements qui permettront notamment le débarquement de Provence en .
Arrêté à Marseille sous une fausse identité, par le Sipo-SD le , il est identifié et torturé.
Le (à 44 ans), il est fusillé dans le vallon du Fenouillet[4] sur la commune de La Roque-d'Anthéron aux côtés de 27 de ses camarades.
En , un établissement social de l'Armée du salut à Marseille est ouvert sous le nom de Résidence Georges-Flandre[5].
L'avenue du Major-Flandre à Montpellier lui rend hommage.
Notes et références
↑Registre matricule no 110/1919 du 2e bureau de la Seine.
↑Georges Flandre, « Leader socialiste ou officier de l'Armée du salut », En Avant !, no 2266, , p. 2 (ISSN1250-6702, lire en ligne).
↑La région 2 de la Résistance intérieure française comprenait sept départements : Marseille, chef-lieu de la région, considéré comme un département à part entière vu son importance, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Vaucluse, Basses-Alpes et Hautes-Alpes.
↑Un monument a été dressé sur les lieux de l’exécution entre les canaux de l’EDF et de Marseille. 43° 43′ 13″ N, 5° 16′ 23″ E
Madeleine Baudouin, Histoire des Groupes Francs (M.U.R.) des Bouches-du-Rhône de septembre 1943 à la Libération, Presses universitaires de France, , 284 p. (BNF36265199).
Henriette Flandre, Georges Flandre : un chrétien ! un résistant ! ses trois dernières années, Altis, , 78 p. (BNF32109893).
Marc Muller, « Georges Flandre, un homme de courage et de conviction », Avec vous, no 121, , p. 1 (ISSN1636-0982).
Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre 1939-1945 : Dictionnaire thématique et biographique, Paris, Les éditions de Paris, , 301 p. (ISBN2-84621-000-4, BNF37204005), p. 225
Anne Thöni, « Georges Flandre, un chrétien ! un résistant ! », En Avant, no 5616, , p. 4-5 (ISSN1250-6702, lire en ligne, consulté le ).