Gellu Naum est un poète surréaliste, prosateur et traducteurroumain.
Biographie
Gellu Naum est né le premier à Bucarest. Son père est le poète Andrei Naum, mort le lors de la bataille de Mărășești; sa mère Maria Naum née Rosa Gluck.
En 1931, Gellu Naum fit ses débuts sous le pseudonyme Ion Pavel. Il a commencé à étudier la philosophie à Bucarest en 1933 et a poursuivi ses études à partir de 1938 à Paris.
Il fut l'initiateur et le principal représentant du surréalisme dans la littérature roumaine. Dans la première partie de sa carrière poétique, au cours des années 1930, il se révolta radicalement contre l'ordre établi. En France, il était proche de Victor Brauner, avec lequel il collabora dans ses premiers livres et fréquenta le groupe d'André Breton. De retour en Roumanie, il forma autour de Virgil Teodorescu, Ghérasim Luca ou Paul Păun un groupe surréaliste, avant de devoir servir dans l'armée lors de la seconde guerre mondiale[1].
En 1946, il se maria avec Lyggia Alexandrescu, qui demeura sa femme jusqu'à sa mort, Lyggia illustra parfois ses livres et inspira en grande partie son récit Zenobia (Zénobie). Elle apparaît également dans d'autres de ses œuvres[2]
La fin des années 1940 fut le temps des concessions au réalisme socialiste. Naum essaya de faire valoir sa place dans la littérature roumaine mais se trouva de plus en plus en opposition avec un régime qui n'épargnait pas sa poésie[3]. Au début des années cinquante, il se retira progressivement de la vie littéraire, refusa des promotions universitaires, publia essentiellement des traductions [4] (Samuel Beckett, Denis Diderot, Julien Gracq, etc.) et des livres pour enfants.
Au début des années 1960 Gellu sombra dans la dépression et décida de vivre à Comana (un village en pleine forêt à trente kilomètres de Bucarest), pour continuer ses œuvres (Zenobia (Zénobie) sortie l'année 1985), mais son cœur tomba malade peu après.
En 1994, l'Institut français de Bucarest lui dédie un livre écrit par Rémy Laville : Gellu Naum : Poète roumain prisonnier au château des aveugles.
Gellu Naum est mort le à Bucarest[5].
Sa femme Lyggia est morte en .
Liste des principales œuvres
Drumeţul incendiar [Le voyageur incendiaire], 1936, avec trois calques de Victor Brauner
Libertatea de a dormi pe o frunte [La liberté de dormir sur une tempe], 1937, avec un dessin de Victor Brauner
Spectrul longevității, 122 de cadavre [Le spectre de la longévité, 122 cadavres], en collaboration avec Virgil Teodorescu, 1946
Castelul orbilor [Le château des aveugles], 1946, prose.
Éloge de Malombra, en français, en collaboration avec Ghérasim Luca, Paul Păun, Virgil Teodorescu et Dolfi Trost, 1947, reproduit dans Seine et Danube 3, Paris, 2004, p. 115-119.
Athanor, 1968
Poeme alese [Poèmes choisis], Bucarest, 1970, avec un portrait de Victor Brauner
Tatăl meu obosit (Mon Père fatigué), Bucarest, 1972, traduit en français par Sebastian Reichmann, 1983
Descrierea turnului [Description de la tour], Bucarest, 1975
Cărţile cu Apolodor (Voyage avec Apollodore), Bucarest, 1979, livre pour enfants traduit en français par Sebastian Reichmann 2009, Nantes
Partea cealaltă (L'autre côté), Bucarest, 1980, édition bilingue, poésies traduites en français par Annie Bentoiu et Andrée Fleury, 1991
Zenobia, Bucarest, 1985, traduit en français par Luba Jurgenson et Sebastian Reichmann, Calmann-Levy, 1995, prose.
Malul albastru [La rive bleue], Bucarest, 1990
Focul negru [Le feu noir], Bucarest, 1995
Sora fântână [Sœur fontaine], Bucarest, 1995
Întrebătorul [L'enquêteur], Bucarest, 1996
Ascet la baraca de tir [Reclus dans le local de tir], Bucarest, 2000
Calea şarpelui [La voie du serpent], Bucarest, 2002[6]
Bibliographie
Rémy Laville, Gellu Naum. Poète roumain prisonnier au château des aveugles, Paris, L'Harmattan, 1994.
Monique Yaari (dir.), “Infra-Noir”, un et multiple : un groupe surréaliste entre Bucarest et Paris, 1945-1947, Oxford, Éditions Peter Lang, 2014.
Notes et références
↑Gellu Naum, Partea cealaltă / L'autre côté, Bucarest, Cartea Românească, 1991, p. 372-393, note bibliographique et références critiques.
↑Ion Pop, Le surréalisme roumain - quelques repères, dans Seine et Danube 3, Paris, 2004, p. 18.
↑Andreia Roman / Cécile Folschweiler, Literatura româna / Littérature roumaine, Paris, Non Lieu, 2013, p. 19, p. 61-63, (ISBN978-2-35270-152-1).
↑Ion Pop, dans Les Lettres Nouvelles, collection dirigée par Maurice Nadeau, numéro spécial de février 1976 paru sous le titre d'Écrivains roumains d'aujourd'hui, p. 22.
↑Gellu Naum, Zenobia, Paris, Maren Sell Calmann Lévy, 1995, préface de Luba Jurgenson et Sebastian Reichmann, p. 9.