Gaston Gravier

Gaston Gravier
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 28 ans)
SouchezVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie René Gaston GravierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Géographe, professeur de géographieVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Distinctions
signature de Gaston Gravier
Signature

Gaston Gravier, né le à Liffol-le-Grand dans les Vosges et mort pour la France à Ablain-Saint-Nazaire dans le département du Pas-de-Calais le , est un géographe français du XXe siècle spécialiste de la Serbie. Son nom est inscrit au Panthéon dans la liste des 560 écrivains morts pour la France.

Biographie

Marie René Gaston Gravier, né le , au domicile des parents de sa mère, à Liffol-le-Grand, est le fils de Jules Joseph Gravier (1863-1943), instituteur public à Saint-Ouen-lès-Parey et de Joséphine Demay (1862-1946)[1].

Il a son père comme instituteur jusqu'à son entrée au collège de Neufchâteau en 1897[2] et passe au lycée de Nancy l'année scolaire 1904-1905. En 1906, il obtient une bourse pour poursuivre des études d'histoire à l'université de Lille où il obtient une licence ès lettres. Il a pour professeur Albert Demangeon, qui deviendra son ami et biographe[3],[4]. Il y apprend la langue russe et accepte pour les vacances un préceptorat à Kharkov. En 1908, il prépare un diplôme d'études supérieures sur la Plaine Lorraine[5],[6]. Ayant échoué à l'agrégation, il se tourne délibérément vers les pays slaves et accepte, en 1909, un poste de lecteur de français à l'université de Belgrade en Serbie[7].

Élève de Jovan Cvijić et Émile Haumant, il prépare un doctorat ès lettres à la Sorbonne, sa thèse intitulée Les Frontières historiques de la Serbie est presque terminée lorsque la Première Guerre mondiale éclate[8]. De 1911 à 1913, il publie plusieurs articles sur la Bosnie-Herzégovine, l'Albanie et la Serbie dans La Revue de Paris[9] et les Annales de géographie[10].

En 1911, il fonde avec l'appui de l'ambassadeur de France à Belgrade, la Société littéraire française, avec pour président Jovan Žujović, président de l'Académie Royale de Serbie, ancien ministre.

Lors de la Première guerre balkanique qui oppose la Ligue balkanique, dont fait partie la Serbie, à l'Empire ottoman (octobre 1912-mai 1913), il est correspondant de guerre du Figaro auprès du quartier-général serbe[11],[12].

Il épouse Claire Derulle (1894-1988) le 22 août 1913 à Croix, commune voisine de Lille[13]. Leur fils Jean-François Gravier nait en avril 1915 et ne connaitra pas son père. Comme lui, il sera professeur de géographie et enseignera à Belgrade.

A la mobilisation, il revient en France pour être incorporé au 279e régiment d'infanterie à Neufchâteau[14]. Lors de la bataille de l'Artois, le sergent Gaston Gravier est tué près de la sucrerie de Souchez, à Ablain-Saint-Nazaire, le [15].

La citation dont il a été l'objet en précise les circonstances : « Après avoir réussi à occuper une position dont l'ennemi venait d'être chassé, s’est maintenu sous un bombardement des plus violents, tout en organisant la position, jusqu’au moment où un obus de gros calibre bouleversait la tranchée et l'ensevelissait avec plusieurs hommes de sa section »[16].

Distinctions

Hommages

  • Le ministre serbe en France, Milenko Vesnić écrit pour le Figaro du 6 juillet 1915 : « Après vos touchantes lignes sur Radonlovitch, le Figaro devra enregistrer un deuil dans sa propre maison. Le sergent Gravier est tombé en héros, et sa mort glorieuse retentira en Serbie, plus qu'en France encore, parce que nous avons eu occasion de mieux le connaître, de l'apprécier et de l'affectionner. Il était devenu l'un des nôtres dans toute la beauté du terme, sans avoir cessé un seul moment d'être le plus noble Français que j'aie jamais rencontré. Tous mes compatriotes ont été conquis par son esprit charmant et loyal, et sa disparition prématurée nous arracherait un cri de douleur, si ce n'était au champ d'honneur qu'il est tombé… Vous l'aviez d'ailleurs vu à l'œuvre. Et vous savez que je suis un fidèle interprète des sentiments de tous les Serbes, quand je vous assure que notre deuil égale - s'il ne le surpasse - le vôtre, et qu'à cet exquis et vaillant Français, tous, universitaires, écrivains, soldats, peuple, nous conserverons notre pieux souvenir. Dans la lutte et au jour de la victoire, ce souvenir demeurera vivant »[19].
  • Le nom de Gaston Gravier est inscrit au Panthéon dans la liste des 560 écrivains morts pour la France[20].
  • Son nom figure sur les plaques commémoratives 1914-1918 du lycée Poincaré à Nancy, du lycée Faidherbe à Lille, sur le monument aux morts de Saint-Ouen-lès-Parey et au Mémorial international Notre-Dame-de-Lorette[21].
  • En 1930, l'Université de Belgrade commémore Gaston Gravier parmi les étudiants et professeurs victimes de la guerre et une rue de Belgrade est nommée en son hommage[22].

Bibliographie

  • Association des écrivains combattants, Anthologie des Écrivains Morts à la Guerre - 1914-1918, t. 1, Amiens, Edgar Malfère, coll. « Bibliothèque du Hérisson », , p. 325-331
  • Albert Demangeon, « Gravier (Gaston) », Annales de Géographie, vol. 23, no 132,‎ , p. 454-458 (lire en ligne)

Références

  1. « 4E275/13-44587 - Liffol-le-Grand - 1886 - Naissances - acte n°60 », sur Archives départementales des Vosges, p. 20
  2. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 6019
  3. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 7182
  4. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 7222
  5. Gaston Gravier, « La Plaine lorraine », Annales de géographie, vol. 19, no 108,‎ , p. 440–455 (DOI 10.3406/geo.1910.2707, lire en ligne)
  6. « Bulletin de la Société de géographie de Lille », sur Gallica, , p. 106-129
  7. Albert Demangeon, « Gravier (Gaston) », Annales de géographie, vol. 23, no 132,‎ , p. 454–458 (lire en ligne)
  8. « Revue internationale de sociologie », sur Gallica, , p. 641-643
  9. « La Revue de Paris », sur Gallica, , p. 23
  10. « Gravier, Gaston - Persée », sur www.persee.fr
  11. « L'Est républicain », sur Gallica, , p. 2
  12. « Figaro », sur Gallica, , p. 2
  13. « 3 E 14658 - Croix - Mariages - 1913 - acte n°103 », sur archivesdepartementales.lenord.fr, p. 131
  14. « 1R1587-116140 - Matricule n° 353 - 1906 », sur Archives départementales des Vosges, p. 56
  15. « 4 E 437/11 - Saint-Ouen-lès-Parey - Décès - 1916 - acte n°3 », sur Archives départementales des Vosges, p. 238
  16. « Marie René Gaston GRAVIER - Mort pour la France le 10-06-1915 (Ablain-Saint-Nazaire, Pas-de-Calais) », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  17. « Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques », sur Gallica, , p. 110
  18. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 15002
  19. « Figaro », sur Gallica, , p. 3
  20. « La Pensée française », sur Gallica, , p. 2
  21. « GRAVIER Marie René Gaston -1914-1918 », sur www.memorialgenweb.org
  22. « Journal des débats politiques et littéraires », sur Gallica,

Liens externes