Famille d'ancienne chevalerie, originaire de Bretagne, évêché de Saint-Malo, qui a été maintenue aux réformations de 1434, 1513 et 1669, comme de noble et ancienne extraction et lignée, elle descend par filiation directe et non interrompue, constatée par titres originaux, arrêts du parlement de Bretagne et brevets de Jean Michel ou Michiel, chevalier, vivant en 1339, qui demeurait en son manoir noble de Bossacolart, paroisse de Bruc-sur-Aff, évêché de Saint-Malo.
Gabriel est le fils de Pierre Michel et de Marguerite Lee. Au moment de sa naissance, la famille Michel est présente depuis plusieurs générations à Nantes, impliquée dans des activités commerciales de niveau moyen.
Du côté paternel, Gabriel Michel est présenté comme issu de la famille détentrice de la seigneurie de Tharon (dans l'actuelle commune de Saint-Michel-Chef-Chef, Loire-Atlantique)[3], mais il est en fait le premier détenteur, comme la plupart de ses biens, par achat au début des années 1740 (cf. infra)[4].
Gabriel I Michel et Françoise d'Espinoze
Son grand-père, Gabriel I Michel[5] (mort en 1687), fils de Pierre Michel et de Marguerite Le Tourneur (mariage en 1623), négociant à la Fosse, a occupé les fonctions de juge consul des marchands de Nantes au moins de 1672, mais pas après 1677; il épouse en 1661 Françoise d'Espinoze (1641-1714), d'une famille d'ascendance espagnole installée à Nantes depuis le XVIe siècle. Gabriel I Michel est issu d'une famille de marchands soyeux de Nantes depuis trois générations ; lui-même se tourne vers le négoce et la banque[6]. Françoise d'Espinoze devenue veuve poursuit les activités de son mari ; en 1691, elle y associe ses deux fils[7] :
Pierre Michel (1663-1724), épouse en 1701 Marguerite Lee (Maison des Comtes de Litchfield et Pair de Grande-Bretagne).
Jean Michel ( Nantes Saint-Nicolas -), Sieur de Grilleau, épouse en 1705 Elizabeth Lory.
Marie Michel ( Nantes Saint-Nicolas - Nantes Saint-Nicolas)
Gabriel Michel ( Nantes Saint-Nicolas -)
Paul Michel ( Nantes Saint-Nicolas -)
Françoise Michel ( Nantes Saint-Nicolas - )
François Michel ( Nantes Saint-Nicolas - (20mois) Nantes Saint-Nicolas)
Pierre Michel (1663-1724) et Marguerite Lee
Son père, Pierre Michel, épouse en 1701[9] Marguerite Lee[10], fille de Nicolas Lee, d'une famille irlandaise originaire de Waterford, présente à Nantes dès le milieu du XVIIe siècle[11]. De ce mariage, naîtront, outre Gabriel :
François-Augustin (1713-1778), époux de Julie de Villestreux[12], qui sera aussi actif comme armateur à Nantes ;
Jean-Jacques (né en 1718[13]), aussi homme d'affaires. En 1745, il est dit établit à Léogâne, Saint Domingue où il prend des parts dans le Fort Dauphin, navire de son frère. En 1751, il entre dans une compagnie d'assurance à Paris[14].
En 1725[15], Gabriel II Michel épouse sa cousine Anne Bernier[16], fille de noble homme François Bernier, marchand nantais, et de Françoise Burot de Carcouët, dont il aura plusieurs enfants tous nés à Nantes :
Henriette Françoise, née en 1738[20], mariée en 1757 à Jacques Ange, marquis de Marbeuf, guillotinée en 1794 ;
Thérèse Geneviève, décédée en 1741 à 19 mois[21] ;
Gabrielle Augustine, née en 1744[22], mariée en 1762 à François Gaston de Lévis, maréchal de France, duc de Lévis ; elle sera aussi guillotinée en 1794 (le 6 messidor an II) ;
Le domicile de la famille dans les années 1730 et 1740 est à « la Fosse » et sa paroisse est Saint-Nicolas, celle de la plupart des négociants nantais.
En 1758, il obtient la charge de trésorier-général de l'artillerie et du génie[26].
Noblesse et propriété foncière
Titulature
En 1725, au moment de son mariage, Gabriel Michel est désigné comme « noble homme » ; à partir de 1733, il a droit au titre d'« écuyer ».
Seigneurie du Verger
Selon l'acte de baptême d'Henriette-Françoise (1738), Gabriel Michel est « seigneur du Verger », domaine proche du château du Grand-Blottereau à Nantes.
Seigneurie de Tharon
Selon un ouvrage concernant Tharon[27], au début du XVIIIe siècle, la seigneurie est détenue par la famille Gabard et vendue en 1743 à Gabriel Michel par Anne Louise Gabard[28]. Cette seigneurie n'est pas un héritage familial.
Au début des années 1740[29], il achète la seigneurie de Doulon près de Nantes et fait construire dans ce domaine le château du Grand-Blottereau, qui existe encore actuellement[30].
La famille Michel est présente dans les affaires pendant cinq générations à partir de Gabriel I ; on y compte 17 négociants, armateurs ou banquiers, installés à Nantes, Orléans, Paris ou dans d'autres villes d'Europe[24].
Henriette Françoise Michel, marquise de Marbeuf (1738-1794)
En 1757, Henriette Françoise Michel épouse Jacques Auger, marquis de Marbeuf[31], colonel de dragons, neveu du général Charles Louis de Marbeuf (1712-1786), gouverneur de la Corse.
Elle aménage un pavillon appelé Folie Marbeuf, dans ce qui est aujourd'hui la Rue Lincoln à Paris. À la Révolution, ce pavillon devient le Bal d'Italie[32]où l'on donne des fêtes d'été, avec bals, illuminations, feux d'artifice dirigés par les frères Ruggieri, .
Le , son homme d'affaires, Jean-Joseph Payen, commissaire des Guerres du Roi d'Espagne, rachète pour 216 000 livres, le domaine du Chesnay à Gonesse, y fait des travaux importants, dont des détournements de cours d'eau[33],[34].
↑Acte de baptême de Gabriel Michel (23 janvier 1702° : Saint-Nicolas, vue 6. Parrain et marraine : Nicolas Lee (oncle) et Françoise d'Espinouze (grand-mère paternelle).
↑Une fiche de décès concernant un Gabriel Michel et datée du 27 septembre 1765 apparaît dans l'état civil reconstitué de Paris, paroisse "Sainte Marie Madeleine de la Ville l'Evêque", qui correspond à l'église de la Madeleine (en relation avec son hôtel de la rue du faubourg Saint-Honoré) : [1], vue 33.
↑Son père est désigné comme "Pierre III Michel de Tharon" par exemple par le site généalogique : [2]
↑ADLA, Cote E 516, Acte de vente des seigneuries et juridiction de Tharon, de la Sicaudais et de Mareuil, sises dans les paroisses de Saint-Michel-chef-chef, de la plaine et de Sainte-Marie, par Anne-Louise de la Roche Saint-André, à Gabriel Michel, écuyer, Seigneur de Doulon, directeur de la compagnie des Indes.
↑Désigné comme "Gabriel Michel de Grillau" : il existe effectivement une branche parente "Michel, seigneur de Grillau/Grilleau/Grillaud", mais les registres paroissiaux ne lui appliquent pas cette désignation.
↑Cf. page Nicolas Lee et site généalogique : [3]. Le père de Marguerite est Nicolas II, 1636-1684. Le frère de Marguerite, Nicolas III, est seigneur de la Garoterie à Saint-Herblain en 1694.
↑D'une famille nantaise importante, cf. l'hôtel de Villestreux.
↑Acte de baptême de Jean-Jacques Michel (28 juin 1720, il a été ondoyé à la naissance) : St-Nicolas, vue 27)
↑Acte de mariage de Gabriel Michel et Anne Bernier (17 juillet 1725) : St-Nicolas, vue 23 ; « noble homme Gabriel Michel, négociant, fils de noble homme Pierre Michel » et « demoiselle Anne Bernier, fille de noble homme François Bernier ».
↑Anne Bernier semble être encore en vie en 1788 (cf. acte de dénombrement et aveu fait à Gournay-sur-Marne, localité proche de Champs-sur-Marne, le 2 janvier 1788, [4]) ; cet acte concerne Anne Bernier, Henriette Françoise Michel et Gabrielle Augustine Michel.
↑Acte de baptême de Pierre Michel (17 juillet 1727) : St-Nicolas, vue 23.
↑La désignation « seigneur de Tharon » n'apparaît effectivement que dans l'acte de naissance de Gabrielle Augustine en 1744, en même temps que celle de « seigneur de Doulon ».
↑Avant 1744, cf. acte de baptême de Gabrielle Augustine.
↑Selon le site Info-Bretagne [5], la seigneurie de Doulon et la seigneurie du Grand-Blottereau étaient différentes. Gabriel Michel, déjà seigneur de Doulon, acquiert la seconde en 1741 de Louis Christophe Juchault de Lamoricière, mais l'aurait revendue assez vite et le château aurait été construit par le propriétaire suivant. Point à vérifier.
Anne Mézin, Les consuls de France au siècle des lumières (1715-1792), Peter Lang, 1998 - p. 438 à 441. [présentation en ligne]
Paul Manceron, « Les Michel de Tharon et de Grilleau, une vieille famille d'armateurs nantais », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. 39, 1959, p. 81-108.