Gabriel Debien soutient ses thèses pour le doctorat ès lettres en Sorbonne en 1951. La thèse principale s'intitule Les colons de Saint-Domingue et la Révolution. Essai sur le club Massiac (août 1789-août 1792). La thèse complémentaire porte sur Les engagés pour les Antilles (1634-1715)[1],[2].
Dans sa thèse principale, Gabriel Debien étudie, de manière exhaustive, le club Massiac, un groupe de pression constitué à Paris de colons propriétaires d'esclaves de Saint-Domingue dans le but de lutter contre la propagande abolitionniste de la Société des amis des Noirs. La thèse complémentaire est une étude les plus de six mille contrats d'engagement pour les Antilles passés à La Rochelle entre 1620 et 1715[4].
En 1974, Gabriel Debien publie une grande synthèse consacrée aux esclaves dans les Antilles françaises[4], basée sur l'étude d'une trentaine de sucreries, caféières et indigoteries, pour beaucoup situées à Saint-Domingue. Selon Frédéric Mauro, il s'agit d'une « une véritable somme »[5]. C'est son ouvrage le plus connu[2].
Il écrit également de nombreux articles publiés en tirés à part et dans différentes revues et participe volontiers aux travaux des sociétés savantes, aux Antilles et en Poitou[6]. Il publie notamment régulièrement dans la Revue d'histoire des colonies, qui deviendra la revue Outre-mers, dans la Revue de la Société haïtienne d’histoire et de géographie[7],[8] et dans les Annales des Antilles[9]. Ses très nombreuses Notes d'histoire coloniale, régulièrement publiées, constituent un matériau important d'histoire des Antilles françaises[10].
Ses travaux, donnant à lire les sources, sont fondés sur une analyse rigoureuse de celles-ci et la méfiance envers les généralisations hâtives[4]. Cette réticence à la synthèse lui est parfois reprochée[11]. Il exhume beaucoup de documents nouveaux, souvent tirés des archives des familles de colons. En 1977, dans un article cosigné avec Marie-Antoinette Ménier et Jean Fouchard, il démontre définitivement que Toussaint Louverture a été affranchi bien avant la révolution haïtienne, en 1776[12],[8].
Les engagés pour les Antilles (1634-1715), Abbeville, F. Paillart, , 277 p.[15].
Les colons de Saint-Domingue et la Révolution, Essai sur le club Massiac (août 1789-août 1792), Paris, Armand Colin, [16],[17],[18],[19].
Plantations et esclaves à Saint-Domingue, Dakar, Faculté des Lettres et Sciences Humaines,, coll. « Publications de la Section d'Histoire » (no 3), , 184 p.[20],[21].
Les esclaves aux Antilles françaises (XVIIe – XVIIIe siècles), Basse-Terre - Fort-de-France, Société d'histoire de la Guadeloupe - Société d'histoire de la Martinique, (réimpr. 2000), 529 p. (ISBN9782900339329)[5],[22],[23],[11],[24].
↑ a et bFrédéric Mauro, « Gabriel Debien, Les esclaves aux Antilles françaises (XVIIe – XVIIIe siècle) », Caravelle. Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, vol. 25, no 1, , p. 220–221 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bJacques de Cauna, « Saint-Domingue, Toussaint Louverture et Haïti dans la Revue et les publications de la SFHOM », dans Cent ans d'Histoire des Outre-Mers : SFHOM 1912-2012, vol. 9, Paris, Société française d'histoire des outre-mers, coll. « Publications de la Société française d'histoire des outre-mers », , 664 p. (lire en ligne).
↑Danielle Bégot, « Sociétés savantes d’outre-mer : la Société d’histoire de la Martinique et la Société d’histoire de la Guadeloupe », dans Bruno Delmas et Martine François (dir.), Les sociétés savantes locales : des hommes au service de la connaissance et de la culture. Actes du 134e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Célèbres ou obscurs : hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire », Bordeaux, 2009, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques » (no 134), (lire en ligne), p. 131–144.
↑Danielle Bégot, « Territoires du temps : deux « moments » de l’historiographie des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique), les années 1930 et la décennie 1970-1980 », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 100, no 378, , p. 27–55 (DOI10.3406/outre.2013.4996, lire en ligne, consulté le ).
↑Marcel Blanchard, « Gabriel Debien. La Société coloniale aux XVIIe et XVIIIe siècles. II. — Les Colons de Saint-Domingue et la Révolution. Essai sur le Club Massiac (août 1789-août 1792) », Revue d'histoire des colonies, vol. 41, no 142, , p. 164–165 (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) John Leddy Phelan, « Les Colons de Saint-Domingue et la Revolution: Essai sur le Club Massiac (Août 1789-Août 1792). », The Hispanic American Historical Review, vol. 34, no 4, , p. 547–548 (ISSN0018-2168, DOI10.2307/2509102, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Sidney M. Mintz, « Plantations et Esclaves à Saint-Domingue », Caribbean Studies, vol. 2, no 3, , p. 73–75 (ISSN0008-6533, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Michael Craton, « Les esclaves aux Antilles françaises (XVIIe – XVIIIe siècles) », The English Historical Review, vol. 92, no 363, , p. 383–386 (ISSN0013-8266, lire en ligne, consulté le ).
(en) David P. Geggus, « Gabriel Debien (1906-1990) », The Hispanic American Historical Review, vol. 71, no 1, , p. 140–142 (ISSN0018-2168, lire en ligne, consulté le ).