En 1884, la loi Waldeck-Rousseau autorise la mise en place de syndicats[1].
Tandis que le syndicalisme chrétien se développe dès 1886[2] via la création des premiers syndicats d'employés, il faut attendre 1922 pour voir la naissance d'un premier syndicat des services de santé issu de cette même mouvance. Il s'agit de l'Union Catholique des Services de Santé et Services Sociaux.
Le premier syndicat d'infirmières et des travailleuses sociales naitra peu après en 1931. Puis, c'est le tour du Syndicat professionnel du personnel des établissements privés de la Région Parisienne, du Syndicat professionnel de la Préfecture de la Seine et des Administrations annexes, du Syndicat professionnel des services hospitaliers de la Région Parisienne et du Syndicat des infirmières de l'Abbaye. Ces syndicats sont aujourd'hui le Syndicat CFTC des Personnels de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (CFTC APHP) et le Syndicat des établissements Privés d'Île-de-France (SPIF). Ces organisations se fondent dans la Confédération française des travailleurs chrétiens, et en 1935, s'unissent en fédération, qui prend le titre de Fédération des Syndicats Professionnels des Services Hospitaliers et Sociaux.
Par la suite, de nombreux syndicats professionnels de la santé et de l'action sociale vont venir se rattacher à la toute nouvelle fédération.
Comme son syndicat de référence, Fédération CFTC Santé et Sociaux cesse son activité publique en 1940 à la suite de la dissolution de la CFTC par régime de Vichy. La CFTC passe alors à la clandestinité. La fédération reprendra son activité dès la libération
En 1964, le Congrès confédéral réuni à Paris voit une majorité (70,1%) de la CFTC menée par le groupe Reconstruction décider la « déconfessionnalisation » tout en restant en retrait du choix de la lutte des classes pour donner naissance à la CFDT, tandis qu'une minorité décide de maintenir une centrale chrétienne via une scission minoritaire. La fédération se réunit en conseil et vote son adhésion à la CFDT. Ici aussi, une minorité décide de reconstituer une Fédération CFTC Santé et Sociaux.
Depuis 1964
2013-2014: La CFTC accompagne et soutient le Mouvement des Sages-Femmes au cours de l'année de grève de ces professionnels pour l'obtention du statut de Praticien hospitalier.
Organisation
La Fédération CFTC Santé et Sociaux couvre divers champs professionnels dans les secteurs public et privé, ainsi que l'aide à la personne. Les professions représentées sont nombreuses : Assistant maternel, salarié du particulier employeur, travailleur familial, éducateur de jeunes enfants, travailleur social, assistant social, auxiliaire de vie, aide à domicile, conseiller conjugal et familial, conseiller en économie sociale et familiale, médiateur familial animateur, moniteur-éducateur infirmier, aide-soignant, agent des services hospitaliers qualifiés, orthophoniste, orthoptiste, psychomotricien, masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue, secrétaire médicale, manipulateur radio, brancardier, technicien, cadre de santé, cuisinier hospitalier, puéricultrice, diététicien, prothésiste dentaire…[3]
L’instance suprême de la Fédération est le Congrès Fédéral. Celui-ci a les pouvoirs les plus étendus : il entend et approuve le compte rendu des travaux du Conseil Fédéral, il approuve les comptes de la mandature écoulée, prend toutes les décisions et donne toutes les directives relatives à la marche de la Fédération. Il élit le Conseil Fédéral.
La fédération regroupe des syndicats départementaux comme le Syndicat CFTC Santé Sociaux du Bas-Rhin, multi-départementaux comme le Syndicat CFTC Santé Sociaux Privé Île-de-France et d'autres d'établissement comme le Syndicat CFTC APHP.
Présidents
Louis Gislard : 1935-1939-40
Dissolution de la CFTC par Vichy. La CFTC entre dans la clandestinité.
Pierre Capdevielle : 1945-1947
Roger Velope : 1947-1949
René Collas : 1949-1954
Francis Crasnier : 1954-1959
Emile Heintz : 1959-1963
Robert Rumeur : 1963-1964
6 et 7 Novembre 1964 : Congrès extraordinaire et scission du syndicat en deux organismes, la CFDT et la CFTC.
Emile Heintz : 1964-1965
Maurice Gebusson : 1965-1970
Michel Gruel : 1970-1978
Maurice Gebusson : 1978-1980
Bernard Vinsonneau : 1980-1988
Jean Geslin: 1988-1990
Léone Pierard: 1990-1991
Michel Picard: 1991-2000
Jean-Pierre Errecalt: 2000-2006
Bernard Sagez: 2006-2011
Christian Cailliau: 2011-2012
Michel Rollo: 2012-2015
Jean-Marie Faure : 2015-2019
Patrick Mercier : 2019-2023
Frédéric Fischbach : 2023-
Secrétaires généraux
Henri Thibault et Désiré Allongé : 1935-1939
Mmes Lecompte et Bardelle (interim) : 1939-1941
Dissolution de la CFTC par Vichy. La CFTC entre dans la clandestinité.
Henri Thibault et Désiré Allongé : 1944-1956
Émile Heintz : 1956-1958
Désiré Allongé : 1958-1960
Michel Basset : 1960-1962
Gilbert Poinsot : 1962-1963
Jean Moniot : 1963-1964
6 et 7 Novembre 1964 : Congrès extraordinaire et scission du syndicat en deux organismes, la CFDT et la CFTC.
Francis Crasnier et Madeleine Locret : 1964-1968
Paul Lambert : 1968-1976
Fernand Rivière: 1976-1978
Geneviève Champeau-Detante : 1978-1980
Gérard Sauty : 1980-1988
Claude Étienne : 1988-1990
Jean-Pierre Errecalt : 1990-2000
Bernard Sagez : 2000-2006
Michel Rollo : 2006-2012
Patrick Mercier : 2012-2015
Jérôme Depaix : 2015-2016
Patrick Mercier : 2016-2019
Frédéric Fischbach : 2019-2023
François Friederich : 2023-2023
Guillaume Schoonheere : 2023-
Bibliographie
Maurice Gebusson, « CFTC, 50 ans d'action syndicale en secteur sanitaire et social » Édition interne fédérale, 1985
R. Vandenbussche, « CFTC », in Dictionnaire historique de la vie politique française au XXe siècle, Jean-François Sirinelli (dir.), PUF, Paris, 1995
La CFTC, comment fut maintenu le syndicalisme chrétien, Jacques Tessier, Paris, Fayard, 1987