Frère du physicien Augustin Fresnel, Fresnel s’occupa successivement de sciences, de littérature et de langues, traduisit quelques ouvrages de Berzelius, des contes de Tieck, et des fragments d’un roman chinois, puis étudia particulièrement la langue et l’histoire des Arabes.
Élève de Silvestre de Sacy, il alla suivre, à Rome, en 1826, les cours des Maronites de la Propagande. Il visita le Caire en 1831. Nommé agent consulaire de France, en 1837, puis consul à Djeddah, il y rencontra des descendants des Himyarites, et, avec les notions qu’ils lui donnèrent sur leur langue, parvint à déchiffrer d’antiques inscriptions, tracées par ce peuple antérieur à Mahomet.
Il rejoint Paris pour des raisons de santé, puis reçoit en 1852 la direction de l'expédition scientifique et artistique de Mésopotamie et de Médie, à laquelle participent également Félix Thomas, Jules Oppert et Edouard Perreymond, chargée par le gouvernement français d’explorer les antiquités de la Mésopotamie[1]. Le "matériel archéologique trouvé à Babylone, soit une quarantaine de caisses, sombra dans le Tigre le 20 mai 1855, près de Kournah, à la suite d'une énième tentative de pillage de l'embarcation sur laquelle se trouvaient les pièces"[2],[3]. Les efforts ultérieurs pour récupérer les antiquités perdues à Al-Qurnah, y compris une expédition japonaise en 1971-2, ont été en grande partie infructueux[4],[5].
Lorsque l’expédition fut rappelée à Paris, il décida de rester à Bagdad, où il meurt de la peste en 1855[1].
Le Journal asiatique accueillit les principaux travaux de Fresnel, notamment ses traductions de Fragments chinois (1822-23), celle du Poème de Schanfara (1834) ; des Lettres sur l’histoire des Arabes avant l’islamisme (1837 et suiv.), et ses Explications d’inscriptions himyarites (1838, 1845 et suiv.).
Famille
Jacques Fresnel (Mathieu, -Caen, ), architecte, marié le avec Charlotte Augustine Mérimée (1755-1833), fille de François Mérimée, avocat au parlement de Rouen et intendant du maréchal de Broglie, sœur de Léonor Mérimée et tante de Prosper Mérimée, dont il a eu :
Mémoire de M. Fresnel, consul de France à Djeddah, sur le Waday (1848-1850) ;
Notice sur le voyage de M. de Wrède dans la vallée de Doan et autres lieux de l’Arabie méridionale ;
Notice sur les sources du Nil, à l’occasion d’une découverte récente ;
« Essai de discussion des documents relatifs au cours supérieur du Nil Blanc... », Bulletin de la Société de géographie, Paris, vol. 14, , p. 361-380 (lire en ligne) ;
Nouvelles et mélanges. Lettre à M. le rédacteur du Journal asiatique, ;
Pièces relatives aux inscriptions himyarites découvertes par M. Arnaud, [Signé : Arnaud et F. Fresnel] ;
Recherches sur les inscriptions himyariques de San’à, Khariba, Mareb, etc..
Traduction
Jöns Jacob Berzelius, De l’emploi du chalumeau dans les analyses chimiques et les déterminations minéralogiques, traduit du suédois par F. Fresnel, Paris, Librairie médicale de Méquignon-Marvis, 1843 [1]
Notes et références
↑ a et bMaurice Pillet, « L'expédition scientifique et artistique de Mésopotamie et de Médie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1917, vol. 61, no 5, p. 177- 183, p. 329-338 [lire en ligne]
↑La cargaison perdue était composée de centaines de caisses d'antiquités de la mission de Victor Place à Khorsabad, de Rawlinson à Kuyunjik et de Fresnel à Babylone.
Julius Oppert, Expédition scientifique en Mésopotamie exécutée par ordre du gouvernement de 1851 à 1854 par MM. Fulgence Fresnel, Félix Thomas, et Jules Oppert, Paris, Imprimerie impériale, 1859, lire en ligne sur Gallica [lire en ligne]
Maurice Pillet, « L'expédition scientifique et artistique de Mésopotamie et de Médie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1917, vol. 61, no 5, p. 329-338 [lire en ligne].