Friedrich August Quenstedt étudia en 1830 la « géognosie » sous la direction de Christian Samuel Weiss à Berlin. En 1837 il inaugura la chaire de minéralogie et de géognosie de l’Université Eberhard Karl de Tübingen. Là, il fit de la géologie, discipline naissante, l'une des spécialités des académies du Royaume de Wurtemberg. Il demeura à ce poste pendant 52 ans, et dans les Annalen des Geologischen Institutes, la géologie du XIXe siècle est désignée comme la Quenstedt-Ära.
Ses principaux domaines d’étude étaient les fossiles et leur application à la stratigraphie. Il rassembla à Tübingen une collection de fossiles, ramassés ou achetés, pour ses recherches et son enseignement. Déjà en 1842, cette collection comptait près de 30 000 spécimens. Une grosse partie provenait des fossiles d'ammonites que lui apportaient les paysans d'Öschingen. En 1842 il publia le néologisme de Stufenlandschaft, aujourd'hui internationalement adopté.
Sa contribution essentielle est la caractérisation poussée des formations jurassiques présentes dans le Jura souabe. À l'instar de son homologue, l’Anglais William Smith, il pratiqua la datation par les fossiles. On lui doit la mise en évidence de la série de Quenstedt(de) des couches du Jurassique, qui n'a été abandonnée qu'en 1973 par convention internationale. Son traité le plus célèbre est « Le Jurassique » (Der Jura, 1858). Il compila jusqu'à sa mort un tableau exhaustif de toutes les variétés d'ammonites du Jura souabe. Par le ton familier de ses conférences publiques, il parvint à intéresser un large auditoire aux fossiles. Mais Quenstedt éprouvait peu de curiosité pour les autres régions du globe. Sa collection de fossiles est aujourd'hui conservée à l’Institut de géologie de l’Université de Tübingen et les visiteurs peuvent venir y faire identifier leurs propres trouvailles. Il fit également des fouilles à Nusplingen où il découvrit un calcaire lithographique.
Der Jura. Avec 3 index, 42 gravures et un atlas de 100 planches. Laupp, Tübingen 1858.
Atlas zum Jura. Avec 100 planches et 3 cartes géologiques en couleur. Laupp, Tübingen 1858.
Die Ammoniten des Schwäbischen Jura. Schweizerbart, Stuttgart 1883–1888. Band 1–3.
Volume IDer Schwarze Jura (Lias). Avec un atlas de 54 planches. 1883–85.
Volume IIDer braune Jura. Avec un atlas de 36 planches (Taf. 55–90). 1886. 1887.
Volume IIIDer weisse Jura. Avec un atlas de 36 planches (Taf. 91–126). 1887. 1888.
Epochen der Natur. Avec plusieurs gravures. Laupp, Tübingen 1861 MDZ München
Notes et références
Notes
↑D'après Kurt Jaksch, « Werner Quenstedt und sein Achentaler Ampelsbachprofil (Tyrol) mit einem Beitrag zur frühen Lamellaptychenentwicklung », Jahrbuch der Geologischen Bundesanstalt, Vienne, vol. 143, no 1, , p. 45–55 (lire en ligne [PDF])
Ernst Seidl(de)/Edgar Bierende/Ingmar Werneburg (Hrsg.): Aus der Tiefenzeit. Die paläontologische Sammlung der Universität Tübingen (= Schriften des Museums der Universität Tübingen, MUT, Bd. 20). Museum der Universität Tübingen 2021 (ISBN978-3-9821339-3-5).
Wolf von Engelhardt, Helmut Hölder: Mineralogie, Geologie und Paläontologie an der Universität Tübingen, Mohr 1977.
(de) Dina Stahn, « Die Erde schrieb ihr Tagebuch in Stein », Schwäbisches Tagblatt, no 18 octobre, , p. 25.
(de) Michael Montenari et R. Rademacher (dir.), In einem Meer vor unserer Zeit - Das Jurameer vor 181 Millionen Jahren, , 112 p. (ISBN3-00-019570-X), « Prof. Dr. Friedrich August von Quenstedt (1809-1889): Ein Paläontologe von Weltrang und sein schwäbischer Jura », p. 17-20.
(de) Müller, Theo, « Zum 200. Geburtstag von Friedrich August Quenstedt », Blätter des Schwäbischen Albvereins, 115e série, no 6, , p. 8-9.