Portrait du Capitaine-Commandant François Drouot dit Lamarche réalisé en 1784 par le peintre Alexis Judlin. Il porte la croix de Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis.
Il débute dans la carrière des armes, en qualité de dragon dans le régiment de Frise le 14 juillet 1751, et fait sa première campagne en 1758 lors de la guerre de sept ans, à l'armée d'Allemagne où il devient bas-officier la même année.
Lieutenant dans la campagne franche du capitaine Camdfort le , il y est grièvement blessé d'un coup de sabre à la main droite le 19 septembre suivant dans une affaire d'avant poste contre le corps autrichien de Scheider. Il obtient le grade de capitaine en second, le 13 septembre 1761. Il passe avec son grade dans les dragons du corps des volontaires étrangers de Wurmser le . Il se trouve, le 30 août, au sanglant combat de Nauenheim en Vettéravie, où il reçoit à travers la poitrine, un coup de feu qui lui casse 2 côtes, lèse une partie des poumons et lui laisse des marques douloureuses jusqu'à la fin de ses jours.
Après la paix de 1763, l'armée d'Allemagne ayant été dissoute, il rentre en France et est nommé le 6 novembre 1771 capitaine de hussards, dans son corps devenu Légion de Conflans.
Il obtient, par exception, la croix de chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le 14 novembre 1779, en considération de la manière distinguée dont il servit dans les guerres d'Allemagne et nonobstant les ordonnances qui exigeaient alors 30 années de service pour avoir droit à cette récompense.
Carrière sous la République et l'Empire.
Avec la réorganisation de l'armée à la suite de la Révolution, il est nommé colonel le au 5e régiment de hussards. Envoyé l'année suivante à l'Armée du Nord, il se distingue le à l'avant garde du général Valence lors de l'attaque du château de Namur, et est nommé successivement par le conseil exécutif maréchal de camp le 10 octobre 1792 et lieutenant général le 8 mars 1793. Le 15 mars, à la reprise de Tirlemont, par les Prussiens, Drouot dit Lamarche, qui s'y trouve avec 400 soldats, s'y défend avec tant de courage et d'habileté qu'il préserve l'armée d'une surprise générale.
Après la défection de Dumouriez, il rejoint l'armée, quoique malade, redonnant le courage à ses soldats. Il marche sur Valenciennes le 14 avril et attaque le Camp de Fomont, avec un succès remarqué et déploie une rare bravoure au combat livré à l'avant garde aux Autrichiens le 2 mai.
À la mort du Général Dampierre lors du combat de St Amand le 8 mai, les représentants du Peuple Lequina et Cochon le nomment provisoirement Général en chef de l'Armée du Nord. Son patriotisme lui fit accepter momentanément cette fonction, qu'il reconnait lui-même au-dessus de ses forces et qu'il a hâte d'abdiquer le 15 mai pour aller prendre le commandement de l'armée des Ardennes, sous les ordres du Général Custine.
Sa réponse est pleine de noblesse aux insolentes provocations du Général Cobourg, qui réclame alors à tort quelques prisonniers à la suite de quelques revers partiels, qu'il éprouve peut-être, par le fait des fausses combinaisons du général en chef. Cela attire sur lui les soupçons du Représentant Levasseur qui prononce sa suspension le 9 juillet 1793 et le fait arrêter comme « suspect». Prisonnier à la forteresse d’Épinal jusqu'au 8 février 1795 où sa suspension est levée, il reprend du service avec le grade de brigadier-général, avant de passer dans la réserve le 18 juillet 1795.
Rappelé par le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, il est nommé Chef de la 9e demi Brigade des Vétérans, le 7 Thermidor An VIII.