François Jean Marie Serrand est le fils d’un couple de débitants de Billé : Jean Joseph Serrand et Adélaïde Demorand. Il a pour ascendants paternels directs à la 7e génération le couple André Serrand (1644-1688) et Jeanne James (1644-1683) de Poilley[2]. Le nom Serrand est connu dans la région du Coglais depuis au moins le XVe siècle[3].
Formation
Il entre au collège de Vitré le et y fait les études classiques des collèges ecclésiastiques. Il poursuit sa formation au grand séminaire de Rennes à partir du .
Le chanoine Serrand est mobilisé au début de la campagne. Il est tour à tour aumônier de la 87e division territoriale, puis de la 87e division active. Il est titulaire de cinq citations. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1919.
François Serrand fut un prélat catholique apprécié[4], mais controversé et écarté à la Libération.
Ce fut un véritable entrepreneur, organisant dès son arrivée dans son diocèse de Saint-Brieuc la construction d’un nouveau grand séminaire, dont il bénit la première pierre le et consacre la chapelle — dans laquelle il sera inhumé — le , suivi immédiatement par la construction d’un petit séminaire à Quintin. Ces nouveaux établissements matérialisent son souci constant du recrutement sacerdotal[5]. Il est choisi par le missionnaire de la Société des missions africaines, Jean-Baptiste Boivin, ancien élève du grand séminaire de Saint-Brieuc, pour le consacrer évêque en .
Dans la continuité de son activité d’enseignement d’avant guerre, Serrand va s’attacher à l’agrandissement des collèges secondaires d’enseignement catholique de Saint-Joseph de Lannion, de Notre-Dame de Guingamp, des Cordeliers et de Campostal. Très impliqué dans la vie de son diocèse, il préside régulièrement des fêtes religieuses locales, organise des kermesses cantonales annuelles et se déplace pour la bénédiction des nouvelles écoles paroissiales. De plus, il est sensible au développement de l’Action catholique, et il fonde plusieurs mouvements spécialisés[6].
Néanmoins, son action donna lieu a deux controverses majeures :
Le , l’Action française est condamnée par Pie XI. Serrand va publier l'allocution pontificale, mais fortement l'atténuer en rappelant « l'esprit de foi si profond » des adhérents de l'Action française[7].
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'évêque de Saint-Brieuc est présenté comme maréchaliste convaincu. Dès le , alors que le mécontentement gagne, il exhorte son clergé à soutenir le maréchal Pétain : « sans arrière-pensée aucune, apportons-lui notre concours le plus total et le plus désintéressé[8] ».
François Serrand va, à la fin de l'année 1940, fustiger le marché noir dans ses sermons pour inciter les agriculteurs à livrer leurs grains. À l’été 1942, il appuie l’ouverture de restaurants et de soupes populaires et encourage la mise en place de 250 cantines scolaires communales[9].
En [10], il produit une Note à ses doyens[11] dans laquelle il exige l'obéissance du clergé au Service du travail obligatoire (STO) et s'emporte contre les « dissidents ». Il rejette également la possibilité d'un « double jeu » et d'un soutien occulte de la « dissidence » par Pétain. Non destinée à sa semaine religieuse, la note est repérée par le comité de propagande, éditée par les soins de celle-ci (et rapidement épuisée), et lue à Radio-Vichy. Elle paraît également dans La Gerbe[12], dans le quotidien Aujourd'hui[13] et est relayée dans toute la presse collaboratrice[14]. Cette libelle lui attire les réponses de la presse résistante[15].
↑Archives en ligne d'Ille et Vilaine - Thot - Billé - Naissances 1874 no 34 page 10
↑Mariage Serrand-James, archives en ligne d'Ille-et-Vilaine, Thot, Poilley, , p. 9.
↑René Cintré, Les Très Grandes Heures du pays de Fougères au Moyen Âge, Éditions J.M. Pierre, 1994, page ??, citant le registre de la réformation générale des feux de Bretagne en 1426 - Un inventaire réalisé par un Serrand.
↑Semaine religieuse de Quimper et de Léon, 1923, p. 176.