Franz Bartelt est le fils d'un ébéniste d'origine poméranienne (frontière germano-polonaise) et d'une Normande[2]. La famille Bartelt s'installe dans l'Eure, où en 1949 naît Franz Bartelt qui arrive dans les Ardennes à l’âge de quatre ans et s'installe d'abord à Boulzicourt, puis à Charleville-Mézières, la région d'Arthur Rimbaud, un endroit prédestiné pour le jeune Franz qui apprend à lire dans les romans policiers que dévore sa mère et commence à écrire à l'âge de treize ans. Un an plus tard, il quitte l'école et gagne sa vie en enchaînant les petits boulots. À dix-neuf ans, il entre dans une usine de transformation de papier à Givet, un autre lieu symbolique pour l'écrivain qu'il est en passe de devenir.
En 1980, il s'installe à Nouzonville. Pendant cinq ans de labeur, au rythme des trois-huit, il aligne deux volumes par an sans se soucier de se faire publier. À partir de 1985, il fait de l'écriture son unique moyen de subsistance depuis sa résidence dans les Ardennes.
À partir de 1995, il connaît la consécration avec la publication de ses romans, bien reçus par la critique et dont certains sont sélectionnés pour des prix littéraires : Les Fiancés du paradis (1995), La Chasse au grand singe (1996), Le Costume (1998), Les Bottes rouges (2000), Le Grand Bercail (2002) et Terrine Rimbaud (2004).
« Je suis d'un pays construit par le silence. Et qui assemble, vallée contre vallée, d'autres pays vieux et lointains.
Ma jeunesse s'est brûlée dans la plaine. Je n'ai que des souvenirs de plein été.
Je m'en irais bien, certains jours, vers ce temps sans noblesse, qui va. Je m'en irais bien, certains jours, au-devant des fatigues de la liberté, vers ces matins de brumes harnachées de soleils, vers ces rivages verts que le vent pousse dans la mer, vers ces villes de brique rousse et de froid, posées sur des paysages plus lumineux que le ciel. Certains jours, je m'en irais bien pour m'en aller. »
— Extrait de Les Marcheurs
Poète, nouvelliste et feuilletoniste, il est également dramaturge et a donné huit pièces de théâtre pour France Culture. Il signe aussi des chroniques estivales à L'Ardennais.
Il remporte le prix Mystère de la critique 2018 et le trophée 813 2018 du meilleur roman francophone pour son roman policier Hôtel du Grand Cerf, paru en 2017.
À partir de 2023, il s'engage dans la publication des cahiers qu'il remplit depuis quarante ans. Le premier volume, Almanach des uns, des unes et des autres (L'Arbre vengeur, 2023) constitue une sorte d'anthologie préparatoire des années avant l'an 2000, chaque jour étant illustré par un extrait des cahiers antérieurs.
Œuvre
Romans
Les Fiancés du paradis, Gallimard, 1995 ; réédition, Labor, 2006
La Chasse au grand singe, Gallimard, 1996
Le Costume, Gallimard, 1998
Simple, Mercure de France, 1999 ; réédition, Le Cercle, coll. « Cercle poche » no 56, 2004
Les Bottes rouges, Gallimard, 2000 ; réédition, Labor
Ah, les braves gens !, Paris, Le Seuil, coll. « Cadre Noir », , 279 p. (ISBN978-2-02-143220-6)
Un flic bien trop honnête, Éditions du Seuil, 2021 ; réédition Points Policier, 2023.
Of course, L'Arbre vengeur, 2021 (nouvelle édition de Nadada)
Singeries, L'Arbre vengeur, 2024
Recueils de nouvelles
Histoires d'eaux, Le Castor astral, coll. « Escales du Nord », 1998 (recueil collectif)
Le Bar des habitudes, Gallimard, 2005 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio » no 4626, 2007 Teddy, suivi de Blutch, éditions 6 pieds sous terre, coll. « Liber Niger », 2005
Mots pour maux, Gallimard, 2008 (recueil collectif)
La Mort d'Edgar, Gallimard, 2010 ; réédition partielle sous le titre Une sainte fille et autres nouvelles, Gallimard, coll. « Folio 2euros » no 5415, 2012
La Rencontre avec l'autre, Gallimard, coll. « Folio collège » no 20, 2017 (recueil collectif)
Comment vivre sans lui ?, Gallimard, 2016
Souvenirs du théâtre des opérations (15 monologues), L'Arbre vengeur, 2022.
L’Ardennais avec Jean-Marie Lecomte, Castor et Pollux, 2000
Plutôt le dimanche, Labor, 2004
Charleville-Mézières absolument moderne, photographies J.-M. Lecomte et T. Chantegret. Éd. Noires Terres, 2006
Massacre en Ardennes, en collaboration avec Alain Bertrand, Labor, 2006
Marionnettes en Ardennes, en collaboration avec Emmanuelle Ebel et Alain Recoing ; photographies d'Angel Garcia, Christophe Loiseau et Jean-Marie Lecomte, éditions Noires Terres, 2009
Argonne, photographies de Jean-Marie Lecomte, éditions Noires Terres, 2010
Adaptation pour la radio du roman Léon Chatry, instituteur de Jules Leroux[3], diffusé sur France Culture sous la forme d'un feuilleton de six épisodes en 1991
Autres publications
Suite à Verlaine, photographies de Jean-Marie Lecomte, Finn, 1999
Nulle part, mais en Irlande, Le Temps qu'il fait, 2002
Pleut-il ?, Gallimard, 2007
Petit éloge de la vie de tous les jours, Gallimard, coll. « Folio 2euros » no 4954, 2009
Hopper, l'horizon intra muros : une lecture de Edward Hopper, "Nighthawks", 1942, Art institute of Chicago, Éd. Invenit, coll. « Ekphrasis », 2012
Almanach des uns, des unes et des autres (cahiers), L'Arbre vengeur, 2023