Il soutient dans les années 1980 l'armement par les États-Unis des djihadistes afghans afin d'infliger le plus grand nombre de pertes aux Soviétiques dans le cadre de la guerre d'Afghanistan[6].
Le concept de fin de l'histoire est souvent attribué à Hegel[réf. nécessaire], bien qu'il n'ait pas été explicitement formulé par lui-même, mais interprété par ses commentateurs et exégètes, comme Alexandre Kojève. Karl Marx, pour qui l'humanité n'était pas encore sortie de sa préhistoire, le critique[réf. nécessaire]. Pour Fukuyama comme pour Hegel[réf. nécessaire], l'Histoire s'achèvera le jour où un consensus universel sur la démocratie mettra un point final aux conflits idéologiques.
Fukuyama publia un premier article sur le sujet (The end of History?) au cours de l'été 1989 dans la revue The National Interest (article repris dans la revue française Commentaire no 47, automne 1989). Il en développe les thèses dans un livre controversé publié en 1992, La Fin de l'histoire et le Dernier Homme. Il défend l'idée que la progression de l'histoire humaine, envisagée comme un combat entre des idéologies, touche à sa fin avec le consensus sur la démocratie libérale qui tendrait à se former après la fin de la guerre froide.
En , il revient sur sa position, notamment face à l’essor économique et politique de la république populaire de Chine, estimant que Pékin « est de loin le plus gros défi au récit de la “fin de l’histoire”, puisqu’elle s’est modernisée économiquement tout en restant une dictature »[11],[12]. En 2022, il exprime un avis plus nuancé, en expliquant que, si la démocratie libérale est fragilisée depuis les 15 dernières années, cela ne signifie pas pour autant que le récit de la « fin de l'histoire » est faux, car aucune des alternatives proposées ne semble faire mieux[13].
Pour Philip Ball, ce livre est devenu « la risée des critiques de la futurologie », compte tenu du fait que les démocraties libérales ne sont pas devenues la forme ultime de tous les états développés[14].
La Fin de l'homme
Dans La Fin de l'homme, Fukuyama exprime ses inquiétudes face aux progrès des biotechnologies et en particulier de leurs applications possibles sur l'être humain. Parce qu'elles seront capables de transformer l'homme à un degré insoupçonné jusqu'alors, elles risquent d'avoir des conséquences extrêmement graves sur le système politique. Il est un adversaire résolu du transhumanisme, mouvement appelant de ses vœux de nombreuses évolutions technologiques afin de modifier l'humain et la société, notamment dans le domaine des biotechnologies.
Ouvrages originaux en anglais
The End of History and the Last Man. Free Press, 1992. (ISBN0-02-910975-2)
Trust: The Social Virtues and the Creation of Prosperity. Free Press, 1995. (ISBN0-02-910976-0)
The Great Disruption: Human Nature and the Reconstitution of Social Order. Free Press, 1999. (ISBN0-684-84530-X)
Our Post human Future: Consequences of the Biotechnology Revolution. Farrar, Straus and Giroux, 2002. (ISBN0-374-23643-7)
After the Neo Cons: Where the Right went Wrong. Profile Books, 2006. (ISBN1-86197-922-3) (publié aux États-Unis sous le titre America at the Crossroads, voir ci-dessus)
Falling Behind: Explaining the Development Gap between Latin America and the United States, éd. Oxford University Press, 2008. (ISBN978-0-19-536882-6)
The Origins of Political Order. Profile Books, 2011. (ISBN978-1846682568)
Political Order and Political Decay. Profile Books, 2014. (ISBN978-1846684364)
Identity: The Demand for Dignity and the Politics of Resentment. Farrar, Straus and Giroux, 2018. (ISBN978-0374906740)
Liberalism and Its Discontents, New York: Farrar, Straus and Giroux. 2022.
La confiance et la puissance : vertus sociales et prospérité économique [« Trust: The Social Virtues and the Creation of Prosperity »], Plon, , 412 p. (ISBN978-2-259-02711-3)
La Fin de l'homme : Les Conséquences de la révolution biotechnique [« Our Post human Future: Consequences of the Biotechnology Revolution »], La Table Ronde, , 366 p. (ISBN978-2-7103-2520-8) ; réédition Folio, 2004, 448 p. (ISBN978-2070304431)
Le Grand Bouleversement : La nature humaine et la reconstruction de l'ordre social [« The Great Disruption: Human Nature and the Reconstitution of Social Order »], La Table Ronde, , 416 p. (ISBN978-2-7103-2630-4)
State Building : Gouvernance et ordre du monde au XXIe siècle [« State-Building: Governance and World Order in the 21st century »], La Table Ronde, , 204 p. (ISBN978-2-7103-2744-8)
D'où viennent les néo-conservateurs ? [« America at the Crossroads: Democracy, Power, and the Neoconservative Legacy »] (trad. de l'anglais), Paris, Grasset, , 91 p. (ISBN978-2-246-71371-5) - traduction du seul chapitre The Neoconservative Legacy
Le Début de l'histoire : Des origines de la politique à nos jours [« The Origins of Political Order »] (trad. de l'anglais), Paris, Éditions Saint-Simon, , 472 p. (ISBN978-2-915134-57-5)
Francis Fukuyama est membre du conseil scientifique de la revue Politique américaine, une publication de l'Institut Choiseul.
Notes
↑The Freeman Spogli Institute for International Studies at Stanford University. Stanford University. http://fsi.stanford.edu/people/fukuyama/. Retrieved 19 Aug 2013