Née en 1933 à Montréal dans une famille de sept enfants, Francine Brunel-Reeves grandit dans une famille instruite. Son père, Jules Brunel, est biologiste et botaniste, et elle reçoit elle-même une éducation poussée pour une femme canadienne-française à l'époque[2].
Jeune adulte, elle fait son premier contact avec le milieu folklorique à travers la troupe de danse Les Folkloristes de Québec, sous la direction de Simonne Voyer. Vers la même période, elle rencontre le scientifique Hubert Reeves, alors jeune étudiant. Ils se marient et habitent tour à tour les États-Unis, le Québec puis la France[3], où ils divorcent. Elle y restera durant 27 ans[2].
Au début des années 1970, toujours en France, elle intègre les cercles d'auteurs-compositeurs-interprètes parisiens[4] en présentant notamment du matériel de chanteur québécois connus (Félix Leclerc, Gilles Vigneault, etc.) ou moins connus ainsi que ses propres compositions. Puis, de fil en aiguille, elle commence à animer des veillées de danse québécoises pour le public français (selon le modèle européen des « Bal Folks »).
Implication dans le milieu des arts traditionnels
À partir de cette période, Francine Brunel-Reeves commence alors le métier de câlleuse (personne qui mène des danses traditionnelles québécoises à la voix)[2] et intègre de plus en plus profondément le milieu des arts traditionnels, notamment en côtoyant des chercheurs connus du milieu[4]. Sa première formation musicale, Francine Reeves et Les Maudzits Français, naît dans ce contexte d'animation de danse, et avec eux, elle se rend au Québec pour collecter différents musiciens, dont Louis « Pitou » Boudreault et Alphonse Morneau. C'est d'ailleurs en rencontrant ce dernier qu'elle entend pour la première fois la complainte de la Blanche Biche[2].
Bien que ses recherches et sa collecte de documents couvrent un spectre très large au sein des arts traditionnels[4], la complainte de la Blanche Biche devient son sujet de prédilection. Elle retourne alors s'installer définitivement au Québec et passe son temps à faire de la recherche et à s'impliquer dans différents organismes de valorisation du patrimoine vivant. Elle publie en 2004 le fruit de ses recherches sur l'histoire de la complainte, explorant entre autres les différentes versions répertoriées aux États-Unis et leurs possibles liens avec des légendes amérindiennes[5].
Francine Brunel-Reeves a également siégé sur le conseil d'administration du Centre Mnémo, et a publié quelques articles pour le Bulletin Mnémo, dont :
↑ abc et dMarc Bolduc, « Francine Brunel-Reeves : Portrait d'une chercheuse atypique ou quand la pratique appelle la recherche », Rabaska, vol. 6, , p. 79-92 (lire en ligne [PDF])