Le , dans un article du Moniteur de la photographie intitulé « La photo-sculpture, art nouveau imaginé par M. François Willème »[7], François Moigno donne la description d'un procédé inventé par Willème qui combine l'usage de la photographie et du pantographe[8] et lui permet d'obtenir « de la sculpture exactement semblable au modèle (vivant ou inerte) ». Théophile Gautier qualifie son invention de "prodige" dans le Moniteur universel en 1863[9].
Willème retourne vivre dans sa ville natale en 1869. Là, il s'associe avec un photographe, puis donne des cours de dessin au collège Turenne. Il meurt à Roubaix le .
Récompenses
Au cours de sa carrière de photosculpteur, François Willème est récompensé par des médailles aux expositions, et reçoit les insignes de l'ordre de Charles III d'Espagne[4].
Postérité
En 1899, L. P. Clerc, dans La Science française[14] reconnait que la photosculpture est « la tentative la plus ancienne » pour « obtenir une image en relief sculptural, ronde bosse ou bas-relief du modèle vivant, par l'emploi de méthodes photographiques », mais qu'elle « échoua par suite de sa complication inouïe ». Et lui oppose une nouvelle technique, à son avis plus simple et facile d'emploi, inventée par le photographe Lernac et développée par Nadar : la photostérie.
Après avoir connu la célébrité, l’œuvre de François Willème est par la suite oubliée. Sa nécrologie en 1905, dans Le Rappel, la réduit à une technique concernant seulement portraits en bustes et statuettes[13]. Un article du journal Le Temps, le , parlant d'un nouveau procédé de photosculpture, l'évoque comme une parfaite nouveauté. Et ignore l'invention de François Willème[15].
La ville de Sedan conserve, œuvres de Willème, des bustes (Cunin-Gridaine, 1890), un tableau (L’Église du collège : chapelle Saint Louis), et trois albums « Depaquit » avec ses photographies des fortifications qu'il réalise après 1880, lors de leur démolition, après la bataille de Sedan. Des photosculptures sont conservées, notamment à Rochester à la George Eastman House, à Paris au musée Carnavalet et au musée Albertina à Vienne en Autriche.
Une version en réalité augmentée a été réalisée et présentée en 2023 dans le cadre de l'exposition Dimensions - Art numérique depuis 1859 à Leipzig[16].
Notes et références
↑Reproduction dans Image, Journal of photography and motion picture of the George Eastman House, n°61, mai 1958, p.100.
↑Paris en 3 D : de la stéréoscopie à la réalité virtuelle 1850- 2000, dossier de presse de l’exposition tenue du 4 octobre au 31 décembre 2000 à Paris, au musée Carnavalet (en ligne), p. 7.
↑Argus Chronique, La Semaine des familles, 1er août 1874, page 288, 2e colonne.
↑Extrait de la rubrique Nécrologie, Le Temps, 6 février 1905, p.3, 5e colonne.
↑ a et b« M. François Willême, l'inventeur de la photosculpture, procédé ayant pour objet la transformation d'une série d'images photographiques d'un même portrait en un buste ou en une statuette, vient de mourir à Roubaix. » Extrait de la rubrique Nécrologie, Le Rappel, 7 février 1905, p.4, 1re colonne. Voir cette nécrologie reproduite sur la base Commons.
↑L. P. Clerc, « La Photostérie », in La Science française, 1899, p.17-18.
« La photosculpture », in Dictionnaire mondial de la photographie, Larousse, 2001.
Wolfgang Drost, « La photosculpture entre art industriel et artisanat. La réussite de François Willème (1830-1905) », Gazette des Beaux-Arts, no 106, , p. 124-127.