Il commença son activité de critique d'art à l'âge de 22 ans, en débutant comme chroniqueur artistique pour le journal Combat, dont il deviendra par la suite directeur des pages sur l’art. Ses premiers textes sont déjà empreints d'un ton très personnel et d'une vision de l’actualité marquée par le choix des artistes dont il parle. Les positions libertaires (voire gauchistes) du journal lui permettent d'affirmer des choix artistiques allant le plus souvent à contre-courant de l’académisme ambiant.
À partir de 1968, François Pluchart commence à découvrir la pratique d'un art du geste, ou d'un art de l'action qui, comme il l'écrit « ouvre sur une voie incomparablement plus féconde, celle de l'art corporel. » Pierre Restany et Otto Hahn l'encouragent dans l’écriture et l’affirmation d’un art d’après la peinture, d’un art du corps, élaboré en complicité avec l’artiste Michel Journiac — qu'il défend en raison du caractère subversif et de l’énergie poétique qui se dégagent de son œuvre — dès 1968. François Pluchart sera même ponctuellement à l’origine de certaines actions de Michel Journiac, comme celle du chèque ou celle du référendum du . Cette complicité avec les artistes (Michel Journiac, Hervé Fischer, Gina Pane) l'incite à mener une réflexion critique et sociologique en étroite symbiose avec leurs pratiques, dont il livrera le fruit dans la revue ArTitudes, qu'il crée en 1971 et qui paraîtra jusqu'en septembre 1977.
Ces artistes, mais aussi Vito Acconci, les artistes de l’Actionnisme viennois ou encore Ben illustrent, selon lui, le « passage au schéma corporel, au corps utilisé comme matériel artistique. » Ils rassemblent les éléments de ce schéma corporel, perçu comme un geste radical, qui « veut tout à la fois modifier la forme, la signification et la portée de l’œuvre d’art, transformer le lieu culturel et créer les liens d’une véritable participation collective[2]. »
Au début des années 1980, François Pluchart prend en charge la réalisation du magazine L'Art vivant, tentative pour relancer la revue Chroniques de l’art vivant publiée de 1968 à 1975) sous la direction de Jean Clair et financée par la galerie Maeght. C'est en avril 1984 qu’Adrien Maeght lui confie la rédaction de L’Art vivant, mais la santé financière fragile de ce type de publication ne permettra pas d'aller au-delà du douzième numéro, et la revue cessera définitivement de paraître pendant l’été 1985.
François Pluchart est décédé le , à l'âge de 51 ans.
Cette exposition fut présentée à l'occasion de la parution d'une anthologie de ses textes sur l'art (sous la dir. de Sylvie Mokhtari) aux éditions Jacqueline Chambon. Dans la préface de l'anthologie, Jean-Philippe Vienne fait remarquer que François Pluchart aura marqué la scène artistique française des années 1960 aux années 1980 par la nature exigeante du soutien qu'il a apporté aux artistes : « ... la radicalité, écrit-il, était pour François Pluchart le moyen d'atteindre nos sens, de faire irruption, de nous atteindre en quelque sorte et de dévoiler, d'éprouver le sens des choses, le sens des engagements et des attitudes des hommes, le sens des œuvres. »
Voir aussi
Bibliographie
François Pluchart, Du Cubisme à l'Abstraction réaliste, essai, Presses continentales, Paris, 1967
François Pluchart, Pop art & Cie : 1960-1970, Éditions Martin-Malburet, Paris, 1971
François Pluchart, L’Art : un acte de participation au monde, recueil des textes critiques de parus de 1962 à 1984, préface Jean-Philippe Vienne, Éditions Jacqueline Chambon, Nîmes, 2002 (ISBN2-877-11239-X)[3]
↑François Pluchart, Le Coup de Journiac, Combat, n°7678, lundi 10 mars 1969, p.8-9
↑Chantal Pontbriand, « François Pluchart. L’Art : un acte de participation au monde », Critique d’art [En ligne], 20 | Automne 2002, mis en ligne le 29 février 2012 [1]