Le 13 février 1891, il soutient ses deux thèses de doctorat ès lettres à la Faculté de Paris[3]. La première, en français, consiste en un essai sur le fondement métaphysique de la morale[4]. La deuxième, en latin, se questionne sur la cohérence de la doctrine de Baruch Spinoza sur la foi par rapport à l'ensemble de sa philosophie[5].
Il alla ensuite à Paris où il fut maître de conférences suppléant à l'École normale supérieure en 1900 puis titulaire à ce poste en 1901. Il termina sa carrière en étant professeur adjoint de philosophie à la Faculté des lettres de Paris en 1908[6]. À Paris, son éloquence fut très appréciée, notamment à la Société française de philosophie. Moraliste, marqué par le positivisme, il s'intéressa à la sociologie et à la métaphysique des mœurs. Son élève, René Le Senne, prolongea dans une direction différente, la question de l'« expérience morale » développée par son maître (cf. Traité de morale générale).
Il milita à la fin du siècle dans l'affaire Dreyfus, affirmant que la philosophie, c'est « la rue, la vie, la bataille au jour le jour ».
Philosophie
Pour Rauh, l'idée morale n'est jamais désincarnée mais « spéciale, irréductible ». Ainsi, la morale ne résulte pas d'un quelconque rapport métaphysique mais d'une confrontation de ce qu'il appelle valeurs de civilisation (scientifiques ou artistiques). L'homme moral, selon Rauh, confronte ces valeurs entre elles. Ainsi, l'idée morale n'est rien d'autre que le choix qui en résulte.
Quatenus doctrina quam Spinoza de fide exposuit cum tota ejusdem philosophia cohœrat, thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris, Toulouse, Chauvin & fils, 1890.
↑Frédéric Rauh, Essai sur le fondement métaphysique de la morale [en ligne], Paris, F.Alcan, 1890, 259 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k94354j, consulté le 18 décembre 2023.
↑Frédéric Rauh, Quatenus doctrina quam Spinoza de fide exposuit, cum tota ejusdem philosophia cohaereat [en ligne], Toulouse, Chauvin & fils, 1890, 67 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5516035j, consulté le 18 décembre 2023.
↑Christophe Charle, « 95. Rauh (Frédéric) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, , p. 152–153 (lire en ligne, consulté le )