Le consommateur règle le montant de sa facture au fournisseur de son choix. En contrepartie, celui-ci doit injecter sur le réseau une production d'électricité équivalente à celle consommée.
Certains fournisseurs sur le marché français sont aussi producteurs en France ou en Europe (EDF, Engie, TotalEnergies, ENI, Vattenfall, etc.).
Ouverture du marché
Depuis l'ouverture du marché à la concurrence en juillet 2007, les consommateurs français peuvent choisir entre une offre au tarif réglementé par l’État proposée par les fournisseurs dits « historiques » ou une offre au tarif du marché pouvant être proposée par tout fournisseur d'électricité (« historique » ou « alternatif »). À terme le tarif réglementé par l’État est appelé à disparaitre pour tous les consommateurs[1].
Activité d'achat d’électricité pour revente
Les fournisseurs d'électricité exercent l'activité d'achat d'électricité pour revente aux consommateurs finals ainsi que pour revente aux gestionnaires de réseaux pour couvrir leurs pertes en ligne. Cette activité est réglementée et soumise à autorisation délivrée par le ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, au titre de l’article L.333-1 du code de l'énergie[2].
Choix du fournisseur
Les conditions d'accès aux offres aux prix de marché et de retour aux tarifs réglementés sont différentes pour les particuliers[3] et les professionnels[4].
Les particuliers peuvent aussi avoir recours à un achat groupé d'électricité, en espérant avoir des prix plus faibles que ceux du marché. Ils ont alors recours à un intermédiaire, une entreprise ou une association, qui négocie le tarif du kWH. Néanmoins, le choix du fournisseur n'est alors pas possible, le principe étant de les mettre en concurrence et de choisir celui qui répond le mieux aux critères (prix, énergie verte, etc.)[5].
Fournisseurs
En , la société Total Énergie Gaz, filiale de Total, qui fournit déjà 22 TWh de gaz à 20 000 clients professionnels, obtient l'autorisation d'acheter de l'électricité pour revente aux clients. Elle compte profiter de la fin des tarifs jaune et vert fin 2015 pour convaincre ses clients gaz de lui confier également leur fourniture d'électricité, et se donne pour objectif d'atteindre en 2025 une part de 8 % du marché de l'électricité[6].
En , l'acquisition de Direct énergie par Total fait de ce dernier le 3e fournisseur d'électricité et de gaz en France, derrière EDF et Engie. EDF a encore une part de marché de 82 % dans l'électricité en nombre de sites résidentiels et Engie une part de 74 % dans le gaz en nombre d'abonnements résidentiels, mais EDF perd plus de 100 000 clients par mois. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) recense 23 fournisseurs alternatifs sur le marché résidentiel en électricité et dix dans le gaz[7].
Au , la CRE évalue la part de marché des fournisseurs alternatifs à 27,5 % en nombre de sites et à 25,2 % des consommations pour le marché résidentiel (49,4 % pour le marché non résidentiel)[8].
En 2018, 23 sociétés de commercialisation (fournisseurs) proposent des offres aux « consommateurs résidentiels » sur le marché français au niveau national[9] et 26 aux clients professionnels[10], dont, outre les producteurs présentés plus haut :
Les tarifs réglementés de vente de l’électricité ont disparu depuis le 31 décembre 2015 pour les puissances souscrites supérieures à 36 kVA[11].
Électricité de Strasbourg (fourniture uniquement sur sa zone de desserte), créée en 1899 sous le nom de Elektrizitätswerk Strassburg A.G., société anonyme cotée en Bourse depuis 1927, dont l'actionnaire principal est EDF (88,5 %) ; Électricité de Laufenbourg, actionnaire historique suisse, a cédé ses parts à EDF en 2008.
Électricité de Provence, marque du fournisseur alternatif d’électricité Hydroption, créé en 2014.
Enargia, fournisseur d'électricité renouvelable sur le Pays basque, constitué en coopérative[12].
Fournisseurs d'offre à prix de marché
Le marché français de l'électricité compte de nombreux fournisseurs (fournisseurs historiques ou autres) s'adressant aux particuliers ou aux professionnels et proposant des offres hors tarif réglementé.
Fournisseurs d'électricité renouvelable
Les fournisseurs d'électricité renouvelable sont apparus après l'ouverture du marché du gaz et de l'électricité à la concurrence en 2007 :
Enercoop, société coopérative fondée en 2005 par diverses sociétés et associations dont : Biocoop, Greenpeace et La Nef, pour fournir une électricité 100 % renouvelable. Jusqu'à fin 2022, c'était le seul fournisseur qui ne fait pas appel à l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH), mais la hausse des prix de l'électricité l'a contraint à recourir à l'ARENH à partir de 2023[13].
Planète Oui, créée en 2007, propose un contrat 100 % renouvelable. En janvier 2022, la crise énergétique le contraint à entrer en procédure de redressement judiciaire[14].
EkWateur, lancé en 2016, vend une électricité 100 % renouvelable et du gaz naturel d'origine renouvelable. Il propose un modèle collaboratif où les consommateurs s'impliquent dans la vie de l'entreprise[15].
Plüm Énergie, créé en 2016, achète ses garanties d'origines renouvelables à de petites centrales hydrauliques au fil de l'eau sur la Seine[16]. Le , Plüm énergie est racheté par le Britannique Octopus Energy[14].
Fournisseurs spécialisés sur le marché des professionnels
HEW Énergies SA[17], filiale du groupe suédois Vattenfall, implantée en France depuis 2000.
Enel France, filiale du groupe italien Enel, opérateur historique de l'Italie.
EGL AG, succursale d'un groupe suisse
Enovos, société germano-luxembourgeoise
Fournisseurs issus de la grande distribution
Cdiscount, pionnier de l'e-commerce et filiale de Casino, en [18],[19] ; en janvier 2022, Cdiscount met un terme à la vente de contrats de fourniture de gaz via son site de commerce en ligne et pourrait faire de même pour l'électricité[14].
Leclerc en [20]. En octobre 2021, Leclerc énergie stoppe la commercialisation de ses contrats, laissant le soin à ses 150 000 clients de trouver un autre fournisseur[14].
Équilibrage
Le travail d’ajustement entre l’offre et la demande, aussi appelé équilibrage, est une responsabilité qui incombe au fournisseur d'électricité. Celui-ci peut réaliser l'équilibrage lui-même ou l'externaliser auprès d'un responsable d’équilibre. Au niveau national, l’équilibre entre l'offre et la demande d’électricité relève de la responsabilité de RTE et s’appuie sur l’ensemble des moyens de production disponibles, ainsi que sur des capacités de production de pointe, d’effacement de consommation électrique, de stockage[21]. Cet équilibrage nécessite des échanges sur les marchés de l'électricité, pour trouver un équilibre entre l’offre des producteurs et la demande des consommateurs[22].
La Commission de régulation de l'énergie (CRE) note qu’il n’y a pas d’« adéquation temporelle » consommation / production à partir d’énergie renouvelable et quelques fournisseurs[Lesquels ?] ont commencé à développer des systèmes d’offres, sur des périmètres limités, qui cherchent à faire correspondre une production renouvelable avec une consommation, en temps réel.[réf. nécessaire]
↑FICHEUX Françoise, BERNARD Jean- Marie, DELBECQ Jean-Michel et ZANOLIN Ludovic, Institut Énergie Développement, Étude sur l'équilibre entre l'offre et la demande sur le réseau d'électricité, Montreuil, (lire en ligne), p. 122